Comment traiter la rouille de son van, bus ou fourgon aménagé ?

Comment se débarrasser de la rouille sur ton van, ton bus ou tout autre véhicule ?

C’est une question que l’on n’a pas envie de se poser et pourtant…

Tu viens d’acheter un van tout beau, tout (pas) neuf. Ou alors, tu as investi comme nous dans un bus scolaire au Québec.

Et tu viens de constater en arrachant les aménagements que ton véhicule est attaqué par la rouille ou pire : la corrosion.

Et dans ces cas-là, tu n’as pas intérêt à faire l’autruche. La seule solution est de traiter la rouille.

On a passé des jours et des jours à venir à bout de la rouille dans notre véhicule. Il faut dire qu’Elva était bien attaquée.

Il faut savoir que la rouille, c’est comme un cancer. Le moindre point de corrosion s’étend jusqu’à manger le métal et trouer ta carrosserie ou le sol de ton véhicule...

La rouille fragilise l’acier. Ce qui peut être dangereux pour ton van, ton fourgon ou ton bus.

Dans cet article, on te détaille tout ce que l’on a appris pour combattre la rouille et tu découvriras les différentes étapes et options pour en venir à bout.

Si tu n’as pas encore acheté de bus, van ou fourgon aménagés mais que tu y penses, on t’invite à lire ces 2 articles avant de te lancer :

• Quel autobus scolaire choisir pour une conversion ?
• Les 4 étapes critiques pour aménager son bus

SOMMAIRE :

• Étape 1 : Éliminer la rouille
• Étape 2 : Nettoyer, dégraisser et appliquer l’antirouille
• Étape 3 : Réparer la carrosserie ou ton sol
• Étape 4 : Protéger la surface

D’où vient la corrosion ? Comment se forme la rouille ?

La rouille est issue d’une réaction chimique. Au contact de l’oxygène, le fer (y compris celui constituant l’acier) se transforme en oxyde de fer (le petit nom scientifique de la rouille).

Donc l’acier rouille à l’air libre ?

Pas vraiment si le taux d’humidité est bas, ou sur une durée plus longue. Cela forme une petite rouille de surface.

Par contre, si l’eau entre en contact avec le métal cela peut accélérer le processus (la molécule d’eau contient de l’oxygène H2O). Dans ce cas, la rouille est un peu plus importante.

Mais ton pire ennemi, c’est le sel (ou les solutions acides)qui accélèrent la transformation. Là, on parle de corrosion. L’acier est attaqué en profondeur et ça fait de gros dégâts.

Du coup, évite d’acheter un van, un bus, un fourgon ou tout autre véhicule aménagé dans une région où il neige beaucoup puisqu’on y déverse beaucoup de sel sur les routes.

Donc direction la Californie ou le Texas si tu veux un bus scolaire !

Sources :

• Wikipédia
• Les neurones atomiques

Étape 1 : Éliminer la rouille

Option 1 : Sabler les véhicules trop rouillés

Si ton véhicule est TRÈS rouillé comme notre bus, il vaut mieux le faire sabler.

Nous avons passé plusieurs mois avant de nous débarrasser de la majorité de la rouille du bus.

Même si on a beaucoup appris pendant le processus, si c’était à refaire, on aurait fait sabler le bus entièrement pour nous assurer de ne plus avoir de rouille nulle part.

Mieux, on aurait acheté notre bus ailleurs qu’au Québec !

Option 2 : Gratter la corrosion pour les petites surfaces ou tous petits points de rouille perforante

Une surface légèrement rouillée peut être rattrapée grâce à un peu d’huile de coude ou d’une brosse métallique montée sur une meuleuse.

La meuleuse dans le travail de la rouille et du métal deviendra une véritable extension de ton bras. C’est devenu l’outil à tout faire de Mumu. Bref, si tu n’en as pas, penses-y !

On te conseille de prendre une meuleuse à fil, pas sur batteries, elles ne sont généralement pas assez puissantes et les batteries s’abîment vite sur ce type d’utilisation (on en a fait l’expérience).

Tu peux utiliser une grosse brosse en métal pour enlever le plus gros de la rouille.

Ensuite tu utilises un disque à lamelle pour affiner

Et tu finis par une brosse métallique à poils fins.

Si ta surface est toute petite, tu peux monter ce type de brosse en plus petit format sur une perceuse également.

Gratte jusqu’à l’élimination complète de la corrosion.

On te présente plusieurs de nos outils et nos fournisseurs pour la conversion du bus dans cet article.

Option 3 : Couper la carrosserie si la rouille perforante est conséquente

Quand la corrosion a trop attaqué la carrosserie de votre fourgon, il est mieux de sortir la meuleuse et de découper la zone rouillée avec un disque pour le métal.

Par contre, attention à ne pas trop couper non plus… C’est plus difficile à ajuster ensuite.

On a fait l’erreur sur un flanc du bus, comme tu peux le voir dans cette vidéo (tu verras d’ailleurs tout le processus pour réparer ce trou béant dans la carrosserie)

ATTENTION !

Dès que la zone est poncée et que le métal est à nu, il faut la traiter le plus rapidement possible.

Si tu attends une journée et que tu ne protèges pas la surface, elle s’oxydera à nouveau.

Donc, traite la rouille par zone que tu peux traiter sur une journée. On a fait cette erreur et ce n’est pas drôle de recommencer à gratter.

Étape 2 : Nettoyer et dégraisser la surface en métal avant d’appliquer l’antirouille.

Convertisseur de rouille ou pas ?

Pendant le processus de conversion du bus, on a fait BEAUCOUP de recherches pour savoir si nous devions en utiliser ou pas.

Mon cousin, qui travaille dans l’entretien des navires, m’a fortement déconseillé ce type de produits, car ils assèchent la matière et fragilisent la tôle.

Pour l’essentiel du bus, nous avons évité d’un utiliser, autant que possible.

Cependant, dans quelques zones difficiles d’accès nous avons décidé d’en mettre.

Si tu utilises du convertisseur de rouille comme du Frameto ou du Rust Converter, fais attention à verser le produit dans un récipient propre.

Et ne mets pas ton pinceau en contact avec le produit dans bouteille, sinon tu risques d’altérer le contenu du produit et faire plus de dégâts.

Étape 3 : Réparer la carrosserie ou ton sol quand c’est nécessaire

Si la surface que tu traites contre la rouille n’a pas de trous, tu peux passer à l’étape suivante.

Sinon… Tu as quatre options :

Option 1 : La fibre de verre

La fibre de verre c’est solide, facile à poser. Par contre, tu peux avoir des enjeux d’humidité avec ce matériau..

Mais si tu choisis cette option, voici les différentes étapes :

1. Nettoie et dégraisse la zone autour du trou avec de l’eau claire. Sèche bien le tout.
2. Découpe la toile de fibre de verre d’après la taille du trou en y ajoutant au moins 5 cm de chaque côté.
3. Mélange la résine et le durcisseur selon les indications sur le produit.
4. Étale une première couche de résine autour de la surface perforée sur une portion de 5 à 10 cm (suis les recommandations du fabricant).
5. Ensuite, applique la toile de fibre de verre et applique de la résine dessus pour bien l’imbiber.
6. Laisse sécher
7. Une fois que la surface est sèche, ponce-la.
8. Reproduis le processus pour ajouter une à deux couches supplémentaires pour solidifier la surface.
9. Finalise avec ta couche de peinture de finition (voir l’étape suivante).

Option 2 : Boucher à la colle à pare-brise ou ruban adhésif d’aluminium.

Pour les petites surfaces au plancher, nous avons utilisé de la colle à pare-brise. Cette solution a l’avantage d’être assez facile à installer, la matière résiste bien aux changements de température.

Pour l’appliquer, tu auras besoin d’un pistolet à calfeutrer et d’une spatule pour répartir la colle.

Attention quand il fait froid, cela peut-être difficile à étaler.

Certains vanlifers ou buslifers utilisent du ruban adhésif d’aluminium qui est très facile à poser.

Option 3 : Le mastic de carrossier

Si le trou n’est pas trop gros, tu peux utiliser du mastic de carrossier pour reboucher les trous, notamment sur la carosserie extérieure.

1. Tu ponces la surface autour du trou pour que la matière accroche bien.
2. Dégraisse et nettoie la surface.
3. Prépare le mélange, mais n’en fais pas trop. Le produit sèche très vite et devient difficile à travailler.
4. Utilise les spatules pour appliquer le mastic.
5. Une fois que le mastic aura séché, ponce la surface et renouvelle l’opération autant de fois que tu en auras besoin.

Tu peux superposer différents types de mastic : en première couche, tu peux utiliser celui qui est moins fin mais plus solide avec des brins de fibre de verre par exemple.

Et sur la couche supérieure, tu peux utiliser du mastic de finition pour un rendu plus esthétique. Il se poncera plus facilement.

Option 4 : Réparer avec des pièces de métal

Ici, il va falloir sortir la meuleuse pour préparer tes pièces.

Ensuite, pour fixer tes pièces il te faudra le poste à souder ou une riveteuse (voire les deux).

Et un scellant de type Sika pour faire les joints et coller les plaques de métal.

Pour le passage de roue arrière, nous avons tout reconstruit étape par étape. Nous avons dû tout arracher, démonter les solives pourries, en installer de nouvelles et refabriquer le passage de roue.

Attention à cette étape, il ne faut pas souder au châssis, c’est interdit dans la plupart des pays car cela pourrait fragiliser le véhicule.

C’est un job de titan pour deux débutantes.

Mais on l’a fait !

Et ça fait plus peur qu’autre chose. Il faut être patient et y mettre un peu de force brute, comme dirait Mumu.

L’option 3 et l’option 4 peuvent être complémentaires.

Pour les flancs du bus, nous avons (trop) coupé la tôle endommagée, puis soudé une plaque de métal avant de reboucher avec le pâté de carrossier.

Cela dit, notre surface était vraiment trop grosse. Évite de le faire sur une surface aussi grande que la nôtre :).

Si les dégâts sur ton fourgon sont trop importants, discutes-en avec un carrossier expérimenté.

Étape 4 : Protéger la surface avec une peinture époxy qui déboite

Ici, le choix de ta peinture est la clé pour ne pas avoir à refaire le travail.

Une simple peinture antirouille n’est pas très résistante de base. Chaque année, on peut le constater à Montréal. Tu entends les bruits de meuleuses de tes voisins qui refont leur fer-forgés.

Bref, on a trouvé une peinture époxy qui s’applique normalement sur des navires ou des ponts. Donc, tu peux en conclure que c’est une peinture plus que résistante à l’eau et surtout au sel.

Nous avons utilisé la peinture Amerlock 2 / Amercoat de chez  PPG.

Pour l’obtenir au Québec, il faut passer par un peintre en bâtiment. Cependant, il existe d’autres types de peinture époxy qui peuvent fonctionner.

Attention à porter le matériel de sécurité adéquat pour poser ce type de produit (lunettes, masque contre les vapeurs toxiques…). Il faut appliquer la peinture dans un espace très ventilé.

Ça monte très vite à la tête.

Voici les étapes nécessaires à la pose de la peinture antirouille :

1. Nettoies et dégraisser la zone avec le dissolvant de la peinture.
2. Mélange la peinture et le durcisseur selon les recommandations du fabricant. Dans notre cas, avec l’Amerlock 2, il faut faire 50-50 et ajouter 10% de dissolvant sur le mélange total.
3. Laisse reposer la peinture selon les recommandations (et la température extérieure). Dans notre cas, il fallait attendre environ 20 minutes à 20 degrés.
4. Applique la peinture en moins d’une heure : le produit sèche très vite.
5. Laisse sécher au moins 48h.
6. Au besoin, ponce légèrement la surface et remets une couche de peinture en répétant les étapes précédentes.

Cette peinture est TRÈS efficace. Nous avons eu d’autres fuites d’eau (c’est sans fin…) et la peinture époxy permet de créer une couche de protection très solide.

On en est très contentes.

Je ne sais pas si tu arriveras à trouver cette peinture spécifiquement. Mais le plus important est de te renseigner auprès de personnes qui traitent sérieusement les problèmes de corrosion au quotidien pour te conseiller.

Appliquer cette peinture à l’intérieur de ton véhicule te permettra de lutter contre la condensation qui se formera quand tu vivras dedans.

C’est ta première étape avant de passer à l’isolation de ton véhicule !

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