Tu es un créatif passionné et tu rêves de vivre de ton activité ?
Tu voudrais te reconvertir et devenir freelance, mais tu hésites à te lancer ?
Tu as peur de ne pas être légitime, de ne pas avoir assez de formation, de bagage…
Membre du Campus des Créateurs Nomades, Camille Hernandez était comme toi. Elle avait une peur bleue de se lancer dans l’entrepreneuriat. Pourtant, aujourd’hui, elle a démarré son activité de photographe underwater freelance. Sans formation dans la photographie. Avec ses doutes, ses hésitations.
Comment a-t-elle réussi à surmonter ses peurs et se lancer ? En passant à l’action !
Elle décortique avec nous son parcours et les étapes qu’elle a franchies jusqu’ici, et en profite pour donner des conseils à ceux qui hésitent à sauter le pas.
De salariée dans un cinéma en métropole à photographe underwater freelance à Tahiti
Dans son ancienne vie, Camille était adjointe de direction dans un cinéma associatif en France métropolitaine.
Lorsque son mari est muté à Tahiti, elle quitte son job pour le suivre.
Ce changement de vie est un déclic pour elle : et si elle profitait de cette occasion pour changer de métier ?
Camille est une artiste dans l’âme. Passionnée par la photographie, mais également par d’autres formes d’expression visuelles, elle fourmille d’idées et de projets. Par ailleurs, elle rêve de se lancer en indépendante, mais la peur l’empêche de sauter le pas.
C’est là qu’elle nous a contactées.
Elle avait besoin d’aide pour y voir plus clair, définir son projet, apaiser ses doutes… Elle a ensuite choisi de s’inscrire à la formation du Campus pour être accompagnée dans sa reconversion. Et elle s’est lancée pour devenir photographe underwater !
Comment trouver sa voie quand on fourmille d’idées ?
D’où lui est venue cette idée de vivre de la photo sous-marine ?
Camille est une touche-à-tout. Déjà lorsqu’elle travaillait dans un cinéma, elle s’occupait de tout, de la communication à la comptabilité, en passant par la projection.
Pour sa reconversion, elle avait plein d’idées en tête mais était finalement perdue au milieu de tous ces projets potentiels. Cinéma, photo, vidéo, Web TV… impossible pour elle de choisir et de se fixer clairement un objectif.
Il lui a suffit d’une heure à discuter avec nous pour que le déclic se fasse : elle sera photographe underwater.
Il fallait voir ses yeux briller quand elle en parlait ! Elle adore prendre des photos sous l’eau, mais n’avait pas perçu d’emblée le potentiel de cette activité. Elle avait juste besoin qu’on l’aide à mettre le doigt dessus.
Si, toi aussi, tu as plein d’idées et que tu n‘arrives pas à te fixer sur un seul projet, parles-en autour de toi. Des personnes extérieures t’apporteront le recul nécessaire pour y voir plus clair !
Et si tu veux apprendre à mieux te connaître, on a créé un quiz
pour t’aider à déterminer ton profil de freelance.
Quiz : Quel freelance es-tu ?
Se spécialiser, une bonne idée pour se démarquer
Camille fait de la photo sous-marine en snorkeling. Sa démarche artistique est très personnelle. Elle cherche à apporter un autre regard sur les personnes qui l’accompagnent en plongée, mais aussi sur les poissons, les coraux et cherche à susciter une émotion particulière. Son œil de photographe associé à son travail en post-traitement va dans ce sens. C’est sa façon à elle de se démarquer et de sortir du lot.
Je cherche la texture, la matière, l’émotion (…) Je suis sous l’eau, et là (…) quelque chose de mystérieux se passe. Il y a une lumière éclatante, beaucoup de noir. C’est une atmosphère. Et j’ai envie que les gens rentrent (dans ma photo) comme dans un film à suspense.
Camille
Si tu veux, toi aussi, te lancer dans une activité qui te ressemble et te démarque des autres, spécialise-toi. Deviens unique. Tes clients n’auront d’yeux que pour toi, et cela ne t’empêchera pas de t’ouvrir d’autres portes par la suite.
Être aligné avec ses valeurs
Exercer un métier-passion, c’est déjà un but en soi ; mais, pour être épanoui, il est indispensable de travailler en accord avec ses valeurs. Et en défendant des causes qui nous tiennent à cœur, c’est encore mieux !
Et cela s’applique quel que soit ton domaine d’activité – photo, vidéo, graphisme, illustration, rédaction, design, etc.
Camille exerce son métier dans un profond respect de son environnement, de la mer et de la faune marine. Elle aimerait à l’avenir prendre une part plus importante dans la protection des océans.
Peut-on commencer la photo professionnelle sans gros matériel ?
Pour commencer, Camille travaille avec… une GoPro. Elle craignait que ce soit un vrai frein pour démarrer son activité de façon professionnelle, et pourtant, ça marche ! Elle l’explique par sa démarche : ce qu’aiment ses clients, ce n’est pas le matériel qu’elle utilise, c’est son œil de photographe, son regard, sa créativité.
Ce n’est pas le matériel qui compte, c’est l’œil.
Camille
Consciente qu’elle devra passer à un matériel supérieur par la suite, cela ne l’a pas empêché de commencer. Il faut accepter d’avancer progressivement.
Comment surmonter ses peurs quand on veut devenir freelance ?
1 – Identifier ses craintes
Camille a connu des montagnes russes émotionnelles ! Tantôt grisée par son projet, tantôt paralysée par ses craintes.
J’étais pétrifiée, pleine de doutes, mortifiée.
Camille
Là encore, seule une prise de recul pourra t’aider à y voir plus clair. Commence par identifier ce qui te fait peur. Qu’est-ce qui te freine ? La crainte de ne pas gagner ta vie ? La peur de se vendre ? D’échouer ? De ne pas trouver de clients ? De ne pas être reconnu ? (la liste est non exhaustive !)
Le simple fait de coucher tes peurs sur papier est déjà un bon début pour t’aider à les relativiser. Ensuite, tente de trouver des solutions, des pistes pour chacune d’elles. Et pose-toi cette question : qu’as-tu à perdre ?
Et, à l’inverse, visualise ce que tu as à y gagner.
Si tu rêves de te lancer et devenir créateur nomade, télécharge notre guide : tu y trouveras des conseils pour bien démarrer ton activité sans risque !
2 – Surmonter le fameux syndrome de l’imposteur
Il est là, sournois… Il te fait hésiter quand tu dois annoncer tes tarifs, quand tu as un entretien avec un client… le syndrome de l’imposteur !
Camille ne le connaît que trop bien. Elle commence seulement à s’assumer en tant que photographe professionnelle. C’est difficile pour elle parce qu’elle n’a aucun diplôme, aucune formation dans le domaine de la photo. Cette autodidacte a tout appris par elle-même, par son expérience, par la pratique.
Son père lui a enseigné la technique en premier, puis son œil a été formé à l’art en allant dans des musées, en regardant des photos d’artistes, du street art ou encore en s’intéressant à l’art du tatouage… C’est une autre forme d’école ! Ça n’en donne pas moins de valeur à ses compétences, bien au contraire !
3 – Pratiquer, encore et encore
La valeur d’un créateur ne se mesure pas à ses diplômes, quand il en a, mais à sa production. Ce sont ses créations qui révèlent son talent, sa technique, ses connaissances, ses valeurs…
Ce que tu fais parle de toi. Camille l’a bien compris. Elle est parfois impressionnée par le travail de ses confrères, qui ont plus d’expérience, un meilleur matériel… Mais elle se sent de plus en plus légitime également car elle pratique beaucoup, fait des essais, apprend, progresse et reçoit à son tour des marques de reconnaissance de la part d’autres photographes.
En tant que créatif, pratiquer va te donner une confiance grandissante en tes compétences, c’est ce qui te permettra de les assumer ensuite face à un client.
Camille a commencé en prenant des photos de ses copines ou de sa famille à la plage, qu’elle traitait ensuite avant de leur offrir. Leurs retours enjoués l’ont confortée dans son choix de se lancer en tant que professionnelle.
4 – Prendre confiance
Avoir confiance en soi, en ses compétences, en sa capacité à s’adapter est l’une des clés pour avancer et surmonter les peurs qui nous paralysent et nous empêchent d’avancer.
Camille se sent de plus en plus légitime car elle sait que ses photos plaisent, et les retours positifs, de ses clients, ses proches ou d’autres photographes, nourrissent sa confiance.
Paradoxalement, il faut également accepter qu’il y aura toujours des doutes. Faire preuve d’humilité dans son travail, c’est aussi ce qui donne l’envie de progresser, d’aller toujours plus loin, de se perfectionner.
Ta décision est prise, maintenant passe à l’action !
Annoncer publiquement ton projet
Première étape : se donner un coup de fouet.
Comment ?
En s’affirmant comme étant professionnel. Sur sa page Insta, sur son LinkedIn, bref, où qu’on soit. Et publier ou parler de son travail.
L’idée c’est de ne pas revenir en arrière, c’est de s’assumer.
Camille
Camille était encore en proie au doute, mais elle l’a fait. Le fait de s’identifier et s’annoncer comme étant photographe professionnelle a lancé la machine.
Comme elle, mets-toi une petite pression sociale en annonçant ton projet autour de toi. Parles-en à tes proches, affronte ou accueille leurs réactions.
Bâtir un plan d’attaque
Il est primordial de structurer son projet pour avancer efficacement. Parce qu’être créatif indépendant, c’est être entrepreneur. Et on ne s’invente pas freelance, c’est un profil qu’il faut construire. Il y a une multitude de choses à connaître : le statut, les démarches administratives et financières, la relation clients…
Se créer en tant que patron, ça fait peur. Et le fait de le faire étape par étape, c’est extrêmement rassurant .
Camille
Camille prend son temps, elle bâtit son projet pierre après pierre. Elle a choisi de se faire accompagner par le biais du Campus des créateurs nomades, car elle voulait être sûre de faire les choses correctement, tant sur le plan législatif que sur celui de la relation clients (et ainsi éviter les demandes de rendez-vous galants !).
Elle compare la construction de son entreprise à celle d’une maison, et notre accompagnement aux ballons soulevant celle du film Là-haut !
Vous, vous êtes les ballons. Nous, on construit la maison : on fait les fondations, on fait les murs, on fait l’intérieur, et après on a une belle maison (…) posée en haut de notre colline professionnelle ! Et qu’on soit photographe ou graphiste, peu importe la profession, on aura construit notre maison de manière solide.
Camille
S’engager concrètement
Pour éviter la procrastination ou, pire, que les doutes ne reprennent le dessus, mène des actions concrètes qui t’engagent vraiment dans ta nouvelle voie.
T’engager, c’est faire passer ton projet en priorité.
Ça peut passer par le fait de lui réserver une journée par semaine. Pour Camille, ça s’est traduit par son inscription au Campus. Après mûre réflexion, elle a choisi la formation K2, qu’elle considère comme un investissement sur l’avenir. Cet engagement est à la fois financier, psychologique et moral pour elle. C’est ce qui la motive à avancer.
Se lancer, oui mais avec une sécurité
Camille a conscience d’avoir beaucoup de chance car elle profite de cette parenthèse de trois ans à Tahiti pour mener ce projet à bien.
Il est primordial, pour la réussite de ton projet, que tu te lances en sécurité.
Son conseil rejoint celui que l’on donne aux porteurs de projets : ne prends pas de risque financier qui te fera accepter tout et n’importe quoi, au risque de te dégoûter de ton métier.
Ce n’est pas le but.
Construis ton tremplin. Celui qui te permettra de te lancer avec un minimum de risques. Cela peut être d’épargner et d’avoir un coussin financier qui te permettra de compléter tes revenus les premiers mois. Ou de démarrer ton activité au départ en même temps que ton travail salarié, et de faire la bascule quand tu sens que ça devient possible.
Ainsi, tu pourras travailler en accord avec tes valeurs, sur des missions qui te passionnent, avec des clients qui respectent et comprennent ton travail.
Se faire connaître sur les réseaux
Rendre son travail visible, c’est important. Camille a créé un compte Instagram – @girlintahiti – sur lequel elle poste quelques-unes de ses photos et parle de son travail. Quand elle voit qu’un autre photographe professionnel aime ce qu’elle fait ou la suit, c’est une reconnaissance qui la booste et qui la rassure.
Nul besoin d’avoir des milliers d’abonnés pour trouver des clients ! Au moment de l’interview, Camille avait… 173 abonnés. Et déjà des contrats !
Ce qui compte, ce n’est pas la quantité, mais la qualité des profils.
Cela rejoint l’avis de Johan Lolos sur le sujet.
Apprendre et progresser, sans cesse
Le meilleur moyen de se perfectionner, c’est d’apprendre et de pratiquer.
Lorsque Camille rencontre une difficulté technique, elle cherche, lit, apprend, teste… C’est le meilleur moyen pour progresser !
L’échec fait aussi partie de l’apprentissage. Sans compter que, dans une démarche artistique, de certaines « erreurs » naissent des concepts intéressants ou touchants. Contrairement à ce qui peut se faire habituellement, Camille aime, par exemple, travailler les photos « cramées », surexposées. C’est sa tarte Tatin !
Quand je suis en post-production, je vais au-delà de ce que je sais (…) Je pousse les limites de la photo pour voir le rendu qui rend mes photos originales (…) je fais un travail plus artistique, c’est ça qui m’intéresse.
Camille
Visez toujours plus haut, vers l’infini et au-delà !
Maintenant que la machine est lancée, Camille sait qu’elle continuera la photo. Même quand elle rentrera en métropole. Elle ne fera peut-être plus d’underwater comme à Tahiti, mais elle sait qu’elle trouvera une autre alternative, une autre technique. Peut-être de la photo-reportage ? Elle ne se ferme aucune porte et « laisse faire la vie ». Elle a même un rêve qu’elle tient à garder secret… pour l’instant.
C’est beau, ça tire vers le haut, c’est important d’avoir des rêves.
Camille
Se lancer, c’est se mettre en mouvement, s’ouvrir le champ des possibles. Sème des graines, reste ouvert aux opportunités. Vise le sommet, et même au-delà, comme le dit Camille. Le plus beau reste à venir !
À retenir
- La peur de te lancer te freine ? Commence par coucher tes craintes sur papier. Ensuite, trouve des pistes et/ou des solutions pour chacune d’entre elles.
- Quel que soit ton domaine d’activité, pratique, encore et encore ! Tu gagneras en compétences, en aisance, et donc en confiance.
- Passe à l’action, étape par étape. Construis ton tremplin, celui qui te permettra de te lancer sans risque. Structure ton projet, et fais-toi accompagner si tu en ressens le besoin.
- Rend ton travail visible : parles-en ou publie-le sur les réseaux. Privilégie la qualité de tes publications à la quantité.
- Bien sûr, devenir freelance peut faire peur… mais vivre ses rêves vaut bien un peu d’audace !
Johanna et Gabriel dit
Vraiment très très inspirant ce retour !
Devenir freelance n’est pas forcément simple, mais c’est souvent bien moins difficile que ce qu’on arrive à se mettre en tête.
D’ailleurs en général, les peurs qui nous freinent ne sont pas rationnelles.
Prendre le temps de les couchers sur papier peut effectivement permettre de s’en rendre compte.
Clem et Mumu dit
Effectivement ! Le plus souvent on a tendance à figer ou à procrastiner sur des petits détails alors que l’important c’est de passser à l’action et de se lancer 💪 On ne peut pas avoir tout parfait dès la première fois mais on peut s’améliorer au fur et à mesure !