Tu es passionné de montage vidéo et tu rêves de devenir monteur pro freelance pour des Youtubers connus ?
Alors l’interview d’ArmandLesRoux devrait t’inspirer !
Autodidacte, il est monteur vidéo, mais aussi vidéaste, directeur artistique et formateur.
Si Armand vit de sa passion aujourd’hui, son parcours était pourtant loin d’être tout tracé… et il a même été semé d’embûches !
Il te livre ses conseils – et il n’est pas avare ! – pour réaliser des montages vidéos de façon professionnelle et te lancer, toi aussi, dans le domaine en indé !
Il nous raconte comment il a décroché le tournage d’un documentaire avec Ulysse Lubin sur une île de Thaïlande.
On parlera aussi de l’arrivée de l’intelligence artificielle dans les métiers créatifs et de l’évolution future de ces métiers.
Tu peux retrouver l’interview au complet sur le podcast des Créateurs Nomades :
Ou sinon, regarde l’interview complet en vidéo :
ArmandLesRoux, le parcours d’un autodidacte
Armand est passionné par la vidéo et le montage depuis ses 11 ans.
Tout a commencé quand il a voulu reproduire les vidéos qu’il voyait sur YouTube. Et la partie dont il avait le plus facilement accès de chez lui pour ça, c’était le montage vidéo.
À 17 ans, il décide de vivre de sa passion et de devenir monteur vidéo professionnel.
Il contacte des youtubeurs par mail et leur propose de leur réaliser des montages gratuitement. L’un d’entre eux lui répond et accepte de lui laisser tenter sa chance, contre rémunération.
Avec succès !
De fil en aiguille et de bouche à oreille, et aussi après beaucoup d’efforts, ArmandLesRoux s’est fait un nom et il est aujourd’hui reconnu dans le domaine du montage. Il réalise, par exemple, des vidéos pour Charlie Haid, ou encore pour des entrepreneurs explorateurs tels que Eliott Meunier et Ulysse Lubin.
Mais avant d’en arriver là, il a dû surmonter quelques difficultés.
Faut-il avoir un diplôme pour devenir monteur pro ?
ArmandLesRoux n’a pas de diplôme dans l’audiovisuel.
Après son bac STMG, il avait pourtant décidé de postuler pour un BTS audiovisuel. L’entrée est sélective.
Je pensais qu’avoir un ou deux youtubeurs avec moi déjà dans le portfolio, ça pencherait dans la balance.
ArmandLesRoux
Pourtant, c’est la douche froide : il est refusé. Mais, loin d’en faire un échec, cet événement lui a permis de mettre le pied à l’étrier et se lancer dans le montage pro en freelance.
Je me suis dit : je sais déjà ce que je veux faire, je le fais déjà, c’est du montage pour des youtubeurs, pour des créateurs de contenu. Du coup, je vais continuer.
ArmandLesRoux
Armand lance sa micro-entreprise. Il lui aura fallu deux à trois ans d’efforts acharnés, qui se révèlent aujourd’hui payants. Son activité explose. Il va d’ailleurs devoir passer en société.
Reconnu dans le domaine du montage, il enchaîne les projets avec des clients connus et devient même filmmaker et formateur en montage vidéo.
Pour moi, les diplômes c’est pas super important. C’est pas inutile mais ce n’est pas essentiel.
ArmandLesRoux
Voilà un point sur lequel on est totalement d’accord. Finalement, ce qui compte quand tu es un créatif, que tu sois diplômé ou autodidacte, c’est ton portfolio.
Faire une école ne garantit pas que tu sois bon dans ce que tu fais. Mais ton portfolio, lui est révélateur !
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Comment attirer des clients quand on est monteur vidéo freelance ?
ArmandLesRoux te livre ses astuces pour attirer tes clients idéaux.
Depuis le début, il suit des youtubeurs qu’il apprécie sur les réseaux sociaux, comme Twitter et Instagram. Parfois, ces derniers proposent des tests, auxquels il participe.
C’est sa façon à lui de démarcher : aller sur les plateformes dans lesquels ses clients cibles parlent de leurs besoins et répondre à cette demande.
C’est une bonne astuce pour rentrer dans l’univers de tes clients potentiels !
Pour le reste, tout est du bouche à oreille. C’est la force du réseau ! On en avait longuement parlé avec Alan Doucet.
Autre point important : dans le monde des monteurs pro, avoir un client connu pèse aussi énormément dans la balance. C’est pourquoi, même s’ils ne représentent pas la plus grosse partie de ses missions, ce sont toujours ceux-là qu’Armand met en avant dans son portfolio.
Dernière astuce : Armand a réalisé un projet perso, qui lui tenait à cœur. Par pur plaisir. Un projet CLÉ pour monter en compétences et montrer aux autres ce qu’il savait faire, tout en s’éclatant.
On le répète tout le temps au sein du Campus : c’est LE secret pour te démarquer et attirer tes clients idéaux !
Comme notre projet Les petits aventuriers, qui nous a ouvert des opportunités incroyables.
C’est comme un portfolio, en plus puissant !
Les 5 conseils d’Armand pour devenir monteur pro freelance
Tu veux devenir monteur pro freelance ? Alors reste attentif car Armand te livre ses conseils pour te lancer, toi aussi, dans l’aventure.
1 – Nourrir sa créativité
Pour Armand, notre créativité vient de tout ce qu’on a vu et tout ce qu’on a fait. Il s’inspire depuis des années en regardant beaucoup de vidéos et en testant différentes techniques. D’après lui, il y a des cycles en montage vidéo. Il a eu sa période « explosions », sa période de stock footage, une autre plus minimaliste, à la Apple…
On en fait une sorte de bagage de techniques et même de vidéos de fond vert, de trucs à incruster, qu’on va avoir avec nous tout le temps.
ArmandLesRoux
Pour le reste, Armand visualise et applique la technique des mots-clés. Il explique :
Par exemple, couper le courant. Comment j’ai coupé le courant : est-ce que je trouve un stock footage où il y a une lumière qui s’éteint dans une salle ? Ça peut le faire. Est-ce que je mets un réseau électrique à l’écran et je fais que l’électricité s’en va petit à petit ? Est-ce que je mets le logo EDF et fait apparaître un écran noir avec un bruit de « ouf ! » par exemple ?
ArmandLesRoux
Ainsi, Armand trouve des idées d’animations et d’images en cherchant des mots clés pour illustrer ses rushs.
2 – Se former
Le montage vidéo demande de la technique et se former est bien sûr indispensable.
Mais, on l’a vu, l’école ou les diplômes ne sont pas obligatoires pour devenir monteur pro.
Tu peux, comme Armand, être autodidacte et acquérir des connaissances par toi-même, tâtonner et apprendre par essais-erreurs.
Ou tu peux gagner du temps et te former. Pour aider d’autres passionnés à faire comme lui, Armand a créé la formation Atomic Editing, dans laquelle il apprend toutes ses techniques pour être à la fois rapide et qualitatif dans le montage.
Mais il prévient : elle ne sera pas suffisante pour devenir un bon monteur !
Il te faudra aussi t’entrainer et travailler. Beaucoup.
Et, surtout, trouver ton propre style.
Tu peux t’inspirer des autres, mais ça ne sert à rien de copier. Tu dois pouvoir trouver ce qui te rend unique. Par ton regard, ton histoire, les émotions que tu cherches à faire passer, les techniques que tu aimes.
3 – Comprendre la relation client en tant que freelance
Au départ, Armand avait du mal à se positionner auprès de ses clients.
Le piège, c’est de devenir un simple exécutant.
Nos clients, c’est pas nos patrons.
ArmandLesRoux
Quand on est freelance, qu’on soit photographe, rédacteur, graphiste, vidéaste, illustrateur ou encore monteur pro, la relation client doit être établie sur un pied d’égalité.
Tu es un partenaire de ton client. Un collaborateur.
Armand l’a aujourd’hui bien compris et se sent plus épanoui. Il conseille ses clients et les aide en fonction de leurs objectifs. Et ça change tout !
C’est ce qu’on doit comprendre quand on devient entrepreneur, entre autres choses ! C’est pour cette raison qu’on a créé notre formation du Campus des Créateurs Nomades. Pour apprendre aux créatifs à se lancer en indé et leur donner toutes les clés du succès.
Et si tu rêves toi aussi de devenir freelance, tu peux d’ailleurs télécharger notre guide gratuit pour démarrer ton projet sans stress.
4 – Surmonter les échecs
Est-ce qu’Armand a réussi dans le montage vidéo en freelance sans embûche ? Non.
Il n’a pas pu intégrer le BTS qu’il convoitait.
Et par le passé, il a postulé dans une société de production. Il a été refusé dès le premier test.
La déception est immense et son ego en prend un coup.
Ca aurait pu l’arrêter. Le décourager.
Eh bien non.
L’échec, c’est juste un apprentissage.
ArmandLesRoux
Tout le monde échoue à un moment ou à un autre. Ce qui va faire la différence, c’est ton attitude face à ça. Vas-tu persévérer ? Contourner le mur que tu viens de prendre ? Ou l’escalader ?
Armand a choisi, et a redoublé de motivation et d’efforts pour en arriver là où il aujourd’hui !
5 – Prendre du plaisir et en faire un moteur pour avancer
Le plaisir est un moteur. Armand en est convaincu !
Non seulement c’est ce qui lui donne l’impression de ne pas travailler, mais prendre du plaisir dans ce qu’il fait lui permet aussi bien souvent de monter en compétences et de s’ouvrir à de nouveaux horizons.
Je fais ce que j’aime.
ArmandLesRoux
Par exemple, il devait monter une vidéo de 10 minutes pour Eliott Meunier. Il avait carte blanche. Armand s’est donc vraiment fait plaisir en testant des techniques diverses, ce qui lui a permis de se chercher et de trouver son style.
Et cette mission lui a ouvert de belles opportunités car Eliott Meunier connaît beaucoup de monde et lui a envoyé plein de clients, dont… Ulysse Lubin, à l’origine d’un projet dont il n’aurait même pas osé rêver.
Le documentaire avec Ulysse Lubin
Armand est parti en Thaïlande durant un mois avec Ulysse Lubin, un explorateur et créateur de contenu, que nous avions rencontré lors de notre voyage en Thaïlande.
Ulysse Lubin voulait réaliser un challenge : s’entraîner pendant un mois pour un combat de boxe professionnelle dans l’un des plus grands stadiums de Thaïlande. Et il avait besoin de quelqu’un pour réaliser un documentaire sur ce projet.
Armand répond présent.
On est une bande de trois potes et on est parti faire un truc un peu fou. On raconte les émotions qu’on a vécues. Et si je l’ai vécu comme un travail, parce qu’il y a la pression du montage, la pression derrière tout ça, quand j’étais sur place je n’avais pas l’impression de travailler. J’ai fait ce que je voulais faire, c’est-à-dire tourner, raconter des histoires et au montage c’était pareil. C’était incroyable.
ArmandLesRoux
Cette expérience a été jusqu’ici son plus gros challenge, mais aussi la plus formatrice.
Car elle lui a demandé de sortir de sa zone de confort. Avant ça, il n’avait jamais vraiment voyagé. Il ne parlait pas très bien anglais. Il a dû en plus arrêter les montages pour pouvoir faire ce tournage. Travail dont il n’était même pas sûr d’avoir toutes les compétences, puisqu’il n’avait jamais vraiment réalisé de mission de cadrage jusqu’ici !
Une grosse pression.
Mais, comme le dit Ulysse Lubin :
Le courage, c’est d’avoir peur mais d’y aller quand même.«
Ulysse Lubin
Forcément, avec une telle compagnie, Armand ne pouvait que voir la peur autrement et dépasser ses barrières mentales !
En participant à la réalisation de ce documentaire, il a non seulement procédé au montage, mais aussi pleinement collaboré au projet dans son ensemble et pu expérimenter d’autres aspects, comme le tournage… Il veut désormais aller plus loin dans la gestion de projet et la direction artistique.
Je me suis rendu compte à quel point c’est libérant de pouvoir bouger (…) Sortez de chez vous, les monteurs !
ArmandLesRoux
D’ailleurs, il a un message à faire passer :
Si tu cherches un filmmaker, quelqu’un qui peut prendre en charge un projet vidéo de A à Z, de l’écriture du script au montage, en passant par le tournage, n’hésite pas à le contacter !
La question du matériel dans le montage vidéo
Bien sûr, la question du matériel est cruciale quand on parle de devenir monteur pro freelance. Mais est-ce que le matériel fait un bon monteur ?
Armand est clair : non.
Le matériel est important mais ce n’est pas sa priorité. Ce qui importe et qui fait toute la différence, c’est ce qu’il veut raconter et partager.
D’ailleurs, pour le documentaire avec Ulysse Lubin, il est parti léger. L’objectif était quand même d’avoir une qualité « Netflix », mais il est parti avec moins de 2 000 euros de matériel : une caméra, l’objectif du kit et un deuxième objectif à 400 €, un petit trépied GorillaPod, un micro sans fil, un micro VideoMic Pro et… c’est tout.
Il a filmé à main levée (heureusement, le Lumix est plutôt bien stabilisé !)
Et malgré tout, ce documentaire a été projeté sur le Web dans des médias comme Mediawan, une grosse société de production. Une consécration pour Armand.
Vraiment, c’était fou, ça m’a mis les larmes aux yeux plusieurs fois pendant la projection.
Les secrets d’un montage vidéo réussi
Tu veux connaître les clés d’un montage vidéo réussi ? Armand te révèle les points importants à ne surtout pas négliger.
Soigner le storytelling
Si le storytelling se construit avant le script et le tournage, on le retrouve aussi au montage : mettre les bons cuts aux bons moments, enlever des passages et les replacer à l’endroit où il le faut…
Bien gérer le rythme
La gestion du rythme est très importante pour avoir une vidéo réussie
Changer de plan, passer d’un stock footage à une image d’archives, changer et revenir sur la face cam, faire des zooms, insérer des motion design, des illustrations… Trouver le bon équilibre dans le rythme d’une vidéo fait toute la différence !
Maîtriser le son
Le son est tellement important dans une vidéo
ArmandLesRoux
Armand travaille toujours beaucoup pour que l’audio soit impeccable. Musique, voix… il accorde une importance particulière à cet aspect du montage, qui selon lui est crucial dans la qualité d’une vidéo.
Montage vidéo : l’intelligence artificielle va-t-elle remplacer les monteurs ?
Les IA, tout le monde en parle.
ChatGPT, Bard, Midjourney… Dans tous les domaines, elles font parler d’elles, elles fascinent, elles inquiètent aussi.
Armand voit plutôt l’arrivée des IA comme l’opportunité de s’occuper des tâches répétitives et pénibles plus facilement.
Il est un peu plus inquiet pour l’arrivée de futures IA, qui seraient capables d’interpréter les vidéos par elles-mêmes.
Par exemple, une IA permet déjà de faire des cuts et générer des sous-titres automatiques…
AutoPod fait d’ailleurs du bruit en ce moment dans la communauté du montage. Le logiciel repère dans des interviews vidéos qui parle et génère ainsi des sous-titres en fonction, coupe les blancs… Cela pourrait, à terme, remplacer les monteurs dans le montage de podcasts.
Ce qui va faire la différence ? La créativité et l’humain.
Je pense que, pour l’instant, on a une créativité et pas l’IA.
ArmandLesRoux
Ceux qui prendront en main ces outils auront une longueur d’avance.
On pense la même chose.
Dans le domaine créatif, il faut pouvoir changer de positionnement et se voir comme un directeur artistique : tu guides l’IA pour qu’elle fasse ce que toi tu veux. Parce qu’une IA peut essayer d’imiter ta personnalité, mais elle ne peut pas remplacer ton regard. On cherche toujours ce qui est authentique et humain.
C’est pareil en graphisme : les fonctions techniques vont certainement finir par disparaître. Mais l’humain aura toujours la fonction de conseil et de direction du projet.
C’est aussi l’avis d’Armand.
Il faut faire avec. Et si mon métier doit évoluer, il évoluera
ArmandLesRoux
À retenir :
- Pour devenir monteur pro freelance, sois prêt à travailler, à te former et, surtout, prends du plaisir dans ce que tu fais.
- Les diplômes ne sont pas une obligation pour réussir dans le domaine. L’important, pour attirer tes futurs clients, c’est de soigner ton portfolio !
- Les clés d’une vidéo réussie : un storytelling impactant, une bonne gestion de l’audio et un bon rythme !
- L’arrivée des IA est inéluctable. Il faut être prêt à évoluer avec elles et se positionner comme un directeur artistique. La créativité humaine n’est pas encore prête à être remplacée !
Merci Armand pour cette interview !
Pour suivre ArmandLesRoux
https://www.youtube.com/@ArmandLesRoux
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