Cette semaine, nous partons à la rencontre de Pauline et Simon un couple de créateurs nomades. Ils sont photographes, journalistes et blogueurs.
Leurs faits d’armes : ils ont traversé 30 pays d’Europe à bord de leur camping-car pendant 14 mois. Ils racontent l’histoire des gens, des lieux à travers des reportages, photos, textes et vidéos.
Ils te livrent leurs conseils et leurs expériences.
Les créateurs nomades
Bienvenue dans la série d’articles et de podcasts sur les créateurs nomades. L’objectif est de partager avec toi l’histoire de créateurs qui exercent leur métier sur les routes, qu’ils soient photographes, illustrateurs, développeurs, musiciens, graphistes, vidéastes ou troubadours !
Découvre ici leur interview sur notre podcast : les créateurs nomades (pstttt : abonne-toi sur iTunes, Spotify ou Google podcast)
Péripléties, reporters nomades
Le duo est composé de deux Francs-Comtois guidés par la curiosité et la soif de découvertes.
Originaires de Franche-Comté, ils ont pris la route en 2016 et parcouru 35 000 km pour découvrir l’Europe et ses habitants.
Pauline, 29 ans, est journaliste de métier. Simon, 32 ans, lui est photographe-journaliste indépendant depuis une dizaine d’années. À eux deux, ils ont monté le site qui deviendra plus tard un blog : Péripléties.
Ils avaient à cœur de briser les stéréotypes des pays traversés.
Autodidactes, se former sur le terrain.
Ils ont commencé comme correspondants pour la presse locale, dans le journal « Le Pays ».
C’est cette expérience au cœur de l’action qui leur a donné envie d’exercer ce métier. Ils participaient à la mise en lumière des actualités locales, sportives, culturelles grâce à l’image et aux textes.
Pauline a suivi une formation en IUT information et communication. Mais c’est sur le terrain qu’elle a appris le métier. D’ailleurs, elle a commencé très jeune à travailler pour un journal local.
Elle a ensuite travaillé en freelance, pour un journal hebdomadaire. Elle couvrait une partie de sa région, en tant que correspondante. Cette expérience lui a donné le goût du travail en indépendant.
Simon, lui, a obtenu son premier emploi salarié dans un magazine de collectivité avant même de terminer sa licence en Sciences du langage et de l’information.
En bref, ils sont autodidactes, ils ont appris à manier la plume et l’appareil photo sur le terrain.
Pour eux, et nous les rejoignons sur ce point : Il faut pratiquer pour progresser. En photo, il n’y a pas de secret, pour s’améliorer il faut avoir des bases théoriques, mais surtout, il faut surtout passer à l’action.
On fait beaucoup plus de choses quand on entreprend
Reprendre sa liberté de journaliste freelance.
Pauline a ensuite eu accès à la sécurité de l’emploi. Même si d’un point de vue économique c’était une situation rêvée, elle avait besoin d’indépendance.
Une fois que tu as goûté à la liberté du freelance, il est difficile de revenir en arrière. Clem le confirme, c’est une expérience qu’elle a vécue aussi.
Le plus dur pour Pauline, c’était de ne pas pouvoir mettre en place ses projets. Il lui manquait son espace de création.
Quand tu es un créatif, il n’y a rien de plus frustrant que d’avoir une idée en tête et de ne pas pouvoir la réaliser !
Même si c’est ta responsabilité d’aller chercher ton salaire, c’est stimulant. Tu dois te battre et te motiver pour y arriver.
Devenir digital nomads en camping-car
Pauline et Simon se sont lancés sur les routes européennes en 2016 pour 14 mois de voyage à bord de leur camping-car.
L’idée était de mêler la passion du voyage et celle du reportage.
Leur premier objectif était de réaliser des reportages au fur et à mesure des 35 000 kilomètres parcourus.
Pour eux, le camping-car est le meilleur moyen de transport pour ce type de voyage. Il leur permet d’aller au plus proche des gens, aussi bien en ville qu’en campagne. Leur maison et leur bureau les accompagnent. Ils peuvent s’arrêter plusieurs jours si l’idée d’un reportage naît.
Comment financer un tour d’Europe ?
Pauline et Simon ont pu réaliser ce voyage grâce à plusieurs sources de financement : leurs économies ont représenté une grande part de leur budget. Ils ont également créé une campagne de crowdfunding pour impliquer leur communauté. Des partenaires ont aussi embarqué dans le projet et les ont soutenus en échange de visibilité.
Par ailleurs, ils ont profité de leurs expériences passées pour travailler à la pige pour des médias avec qui ils avaient déjà collaboré, notamment sur la réalisation de portraits d’expatriés francs-comtois.
Ils ont vendu peu de reportages, et reconnaissent que vivre de ce type de travail reste complexe aujourd’hui. Ils n’avaient pas calculé la vente de ceux-ci dans leur budget. Cependant, les réaliser leur a permis de créer un portfolio solide et de renforcer leurs compétences.
Certains de leurs reportages sont préparés à l’avance. Ils identifient un sujet qui les intrigue et se rendent sur place. Cela a été le cas par exemple pour la rencontre avec les femmes pêcheuses de coquillages en Espagne. Ils voulaient comprendre leur métier, raconter leur quotidien. Ils ont aussi fait cette démarche en allant à Tchernobyl.
Mais le voyage permet de se laisser surprendre. Par exemple, en Bulgarie, ils ont observé des gens qui cueillaient des pétales dans des champs de roses. Ils sont allés à leur rencontre, ils leur ont posé des questions, se sont intéressés à eux. Cette approche leur a donné l’occasion de travailler sur ce sujet.
Parfois, certaines contraintes du voyage permettent également d’aller à la rencontre des autres. Le manque d’autonomie électrique leur demandait parfois de travailler dans des cafés ou des fast-foods. Mais, c’est aussi dans ces conditions qu’ils favorisaient les contacts avec les locaux.
S’organiser quand on travaille en voyageant.
L’avantage du camping-car reste qu’ils n’ont pas de logements à trouver, ils ont le frigo plein, cela limite les coûts et laisse une grande flexibilité.
Pour Pauline et Simon, la gestion des tâches quotidiennes prend beaucoup de place dans leur voyage et dans leur rythme de travail. Avant de partir, tu peux être très optimiste, te donner beaucoup d’objectifs. Mais, il faut penser qu’une fois sur les routes, tout devient plus complexe : Faire ses lessives, vider et remplir ses réservoirs, recharger les batteries, etc.
Il faut donc avoir un partenaire de voyage qui ait les mêmes objectifs que toi pour que cela se passe bien. C’est d’autant plus vrai si tu travailles en même temps.
Tu dois trouver le juste milieu entre voyager, profiter de cette liberté et ton activité professionnelle. Mettre en place une routine de voyage, pour jongler efficacement entre tes obligations envers tes clients, mais savourer aussi tes découvertes.
Pauline et Simon ont aussi noué un partenariat avec deux médias. Il assurait une chronique chaque dimanche dans L’Est Républicain et une autre sur la radio sur France Bleu Belfort le samedi et le dimanche.
Les chroniques hebdomadaires de Pauline et Simon leur permettaient de mettre en place un rythme et de se connecter au monde du travail.
Le slow travel, une bonne option pour les nomades.
Le slow travel, est une façon de voyager qui suggère de ralentir la cadence. L’idée c’est de prendre le temps de voir, d’apprécier et de s’imprégner des lieux.
En étant un créateur nomade, c’est un impératif de lever le pied : tu gères ton entreprise en étant dans des conditions variables.
Pendant leur voyage, Pauline et Simon s’offraient régulièrement des pauses dans des logements pour quelques jours.
C’était le moment parfait pour mettre en ligne leurs contenus, recharger tous leurs équipements, faire leurs lessives. Ces moments leur permettaient de travailler et de développer leur projet en toute quiétude.
Nous avions également adopté ce rythme lors de notre tour des États-Unis en Jeep. Et depuis, nous privilégions cette façon de voyager autant que possible.
Voyager et travailler en même temps, c’est usant.
Un conseil : lève le pied et fais-en un peu moins, mais mieux !
Parfois, ce sont des questions de visas qui te demandent d’accélérer le rythme. Ça a été le cas pour Pauline et Simon : ils avaient des dates à respecter vis-à-vis de la Russie.
Le pire cauchemar du créateur nomade.
S’il y a bien un truc que Clem redoute, c’est de se faire voler ses données en voyage. Si tu travailles pour des clients ou que tu développes un blog ou encore une chaîne YouTube, te faire voler tes disques durs ça peut vite devenir ton pire cauchemar.
Et c’est malheureusement ce qui est arrivé à Simon et Pauline. Ils se sont fait braquer leur camping-car au bout de trois mois. Ils se sont fait voler leur ordinateur et les disques durs. C’est autant de travail qui s’évapore en une soirée.
Ils n’ont pas tout perdu, car ils faisaient des envois réguliers à un ami pour qu’il stocke les données en France. Dans c’est cas là, les connexions à de bons réseaux internet sont comme des checkpoints.
Prévois des copies de tes fichiers autant que possible, et sécurise ton matériel. Cependant, dès que tu fais de la vidéo, que tes fichiers sont lourds, ta capacité de sauvegarde devient de plus en plus complexe…
Travailler oui, mais choisir ses projets
Un peu comme le principe du slow travel, ce serait le slow work (aucune idée de si ce terme existe !). Clem ne respecte pas du tout ce conseil, car elle fourmille d’idées et veut tout réaliser. Mais c’est un problème de créatif !
D’ailleurs, Simon suggère de ne pas trop se charger de travail. En partant, ils souhaitaient produire un magazine trimestriel, en plus de toutes leurs activités ! Mais, ils se sont vite rendus compte, que c’était beaucoup trop. Ils ont décidé de se focaliser sur ce qui fonctionnait.
Depuis, ils ont progressivement transformé leur site en blog pour créer une connexion avec le lecteur, un attachement. Ils ont pu développer de nouveaux partenariats avec des offices de tourisme pour valoriser des régions. Maintenant, ils continuent leur pérégrinations en France en camping-car, tout en aillant un pied-à-terre.
Vous pouvez suivre les aventures de Simon et Pauline sur :
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Et toi, quel est ton projet ?
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