Pour beaucoup, la sécurité financière est le plus gros obstacle pour se lancer en indépendant ou pour développer son activité de freelance sereinement.
Pour moi (Clem), ce sentiment m’a tordu le ventre un certain nombre de fois.
Je suis freelance depuis 2008, à temps plein ou à temps partiel.
Au fil des ans (et de quelques coups durs), j’ai retenu cinq grandes leçons sur l’argent.
J’avais envie de te les partager parce que ça peut t’éviter quelques pièges dans lesquels je suis tombée 🙂
Et d’ailleurs, n’hésite pas à nous dire si tu te reconnais dans un de ces cinq points, ou si tu as appris certaines leçons sur la route que tu as envie de partager avec les autres 🙂
1 — L’argent est un flux.
Avant, j’étais terrorisée à l’idée de manquer d’argent.
Quand j’avais 12 ans, mon beau-père a perdu son entreprise en un jour, sans aucun préavis. Cet épisode brutal m’a marqué.
Si je me sens en insécurité financière, je me mets en mode alerte rouge.
Traduire par : prendre de mauvaises décisions pour de mauvaises raisons
Depuis, je guéri ce sentiment grâce à la leçon du point 5.
Mais j’ai aussi compris avec les années que l’argent se perd, se trouve, se gagne, s’accumule, se dépense… C’est un flux.
L’argent est fait pour circuler et s’échanger.
Si on peut le perdre, on peut en gagner.
Cette vision est rassurante, tu ne trouves pas ?
L’argent n’est pas une fin en soi.
C’est un outil qui te permet de réaliser tes projets, d’aider les autres, de subvenir à tes besoins, de participer à la société…
En perdre, ne t’empêchera pas d’en gagner.
D’ailleurs, j’en ai eu la preuve avec mon beau-père qui a tout reconstruit de zéro, client après client.
2 — L’argent est une valeur abstraite et relative.
Pendant longtemps, je fixais mes prix en me disant « Non, mais c’est beaucoup trop cher, je ne paierais jamais ce montant… ». C’est un syndrome de la peur de se vendre.
Ça te fait peut-être cet effet aussi ?…
Alors, je baissais le tarif de mes prestations (quitte à travailler à perte…).
Mais je le jour où j’ai compris que la valeur de l’argent était relative à de nombreux paramètres, j’ai arrêté de me baser sur mon ressenti.
Je facture sur la valeur que j’apporte à mes clients et en m’assurant de la rentabilité des projets. C’est-à-dire que je ne travaille plus à perte.
Et même si les montants pouvaient m’impressionner, les clients signaient.
Ce qui pouvait me paraître hors de prix à moi, freelance, ne l’était pas forcément pour une entreprise.
Est-ce qu’un appareil photo à 1000 € est cher ?
Pour tes parents, c’est peut-être prohibitif ! Ils n’en même pas besoin : ils ont un smartphone.
Pour un photographe professionnel, un appareil à 1000 € est très accessible.
Ou encore, pour un travailleur indépendant dépenser 2000 € pour un site web c’est un montant énorme au démarrage.
D’ailleurs, il peut créer son portfolio gratuitement sur de nombreuses plateformes.
A contrario, pour un cabinet d’architecture qui veut un site d’envergure internationale, payer 10 000 € à 25 000 € est tout à fait acceptable.
3 — Investir, c’est grandir
Quand j’ai commencé en freelance en 2008, j’essayais de limiter au maximum mes dépenses d’entreprises (tu l’auras compris, je ne facturais pas beaucoup de peur de ne pas avoir les contrats, cf. point précédent).
Alors, je passais des heures à trouver des alternatives gratuites ou le moins cher possible.
En agence, j’ai travaillé pendant un an sur mon propre MacBook pro.
Mais ce pauvre Mac était en fin de vie et je lui en demandait beaucoup. Il ramait en continu.
J’ai fait le ratio des heures que je perdais et que ça coûtait à ma boîte. Finalement, j’ai réussi à les convaincre de commander un nouvel ordinateur. Cet achat m’a permis d’être 7x plus efficace et à largement été rentabilisé par la suite.
À ce moment-là, j’ai commencé à prendre conscience de la différence entre dépense et investissement.
Mais j’ai eu besoin d’encore un peu de temps, pour adopter ce réflexe.
Quand on a lancé nos blogs en 2014, j’ai eu ce même réflexe. Je voulais trouver à tout prix des outils gratuits parce que je n’étais pas sûre que nos sites nous rapporteraient des revenus.
Donc, ça me paraissait hors de prix de payer 9 $/mois pour un outil d’emailing. Je le considérais comme une dépense.
Et cette façon de voir les choses empêchait mon entreprise de grandir : je me mettais un frein à l’entrée. Je pensais petit. Mais d’un autre côté, je pouvais dépenser 9 $ pour m’acheter un goûter (oui, je prends toujours des goûters à 35 ans 😇)
Finalement, on a décidé d’investir dans un logiciel spécialisé. Il nous permet de ne pas dépendre des algorithmes pour parler à notre communauté (#BonneDecision).
Actuellement, on paie plus de 4000 $ dollars par an pour ce post de dépense 😅.
Quand je vois ce montant débité une fois par an, ça fait mal à la freelance de 2008 qui existe encore dans mon cœur. Mais, c’est logique pour nos cerveaux d’entrepreneures d’aujourd’hui 🙂
4 — Avoir un tableau de bord permet de prendre de bonnes décisions
Quand on gagne 50€/h en freelance, on a parfois la sensation qu’il s’agit du montant de notre salaire.
Mais tu as beaucoup de paramètres qui rentrent en compte : tes frais, tes impôts, ta TVA, ton temps non facturé, etc…
Il est indispensable de calculer le coût de son travail.
Et surtout, les transactions s’accumulent de jour en jour.
L’argent rentre (j’espère) et ressort.
On pense connaître les chiffres.
Mais notre cerveau nous joue des tours et nous biaisons inconsciemment les résultats.
Tu peux avoir une impression de savoir ce qu’il se passe alors que tu n’avais pas vu un aspect des chiffres qui change tout.
Par exemple, en France, avec le statut micro-entreprise, c’est essentiel d’avoir une vision très claire de ses dépenses, car elles ne sont pas déductibles. Un abattement forfaitaire est calculé à la place.
Donc si tes dépenses dépassent le pourcentage défini par l’état, tu paies de l’impôt sur des frais !
Quand tu as des chiffres précis sous les yeux, tu peux constater rapidement cette donnée. Dans ce cas, tu prends rendez-vous avec un expert comptable pour savoir si tu as raison de rester en microentreprise.
Tu peux aussi voir quelle types de mission t’apporte les meilleurs résultats financiers ou si tu es trop dépendant d’un client… Combien tu investis par an dans tes logiciels… Combien tu épargnes par an pour renouveler ton matériel. Si tu devrais prendre ce nouveau contrat ou te concentrer à mettre le paquet sur ce qui fonctionne déjà.
En voyant très clair dans tes chiffres, tu peux prendre de meilleures décisions.
Lorsque j’ai débuté, j’utilisais Excel pour faire ce tableau de bord. Mais tu peux aussi utiliser des outils comptables.
Maintenant, on utilise Quickbooks qui est un peu difficile à prendre en main au départ, mais une fois à l’aise, tu pourras générer des rapports très complets.
Si tu es auto-entrepreneur, tu peux utiliser Freebe est un outil très abordable (84 €/an, soit 7 euros par mois). Leur tableau de bord te permet d’y voir clair en un clin d’œil. Si Freebe t’intéresse voici un lien de parrainage qui t’offre 2 mois gratuits.
5 — Prévoir plusieurs parachutes pour avoir la liberté de dire non
Le dernier point est probablement celui qui nous a permis de développer une entreprise qu’on aime très fort et dans laquelle on se sent bien (et pas esclaves de nos clients).
Je me suis mise en danger financièrement. Bêtement.
À ce moment-là, je savais qu’au moindre faux pas, j’allais avoir du mal à payer mes obligations et qu’un grain de sable pourrait tout faire basculer.
J’avais l’obsession de gagner des sous pour ne plus avoir la pression de la banque sur le dos. Et du coup, je prenais n’importe quel type de contrat qui suçait tout mon énergie. ERREUR.
Tu t’épuises, tu détestes ton travail et tu es mal payé.
Quand j’ai réussi à remettre de l’ordre dans tout ça, j’ai conçu des systèmes pour assurer mes arrières.
L’objectif : Ne pas sauter d’un avion sans parachute. Mais avec plusieurs parachutes.
Tu sais que si l’un d’eux lâche tu ne t’écraseras pas.
Et ça, ça change tout.
Te créer un fond de sécurité, développer des alternatives et ne pas mettre tous œufs dans le même panier.
Tu peux rebondir en cas de coup dur.
Lors de la crise du Covid, nos parachutes nous ont permis de faire grandir notre boîte sans stress. On a pu dire oui aux projets qui nous intéressaient vraiment et refuser ceux qui ne nous correspondaient pas.
Pour un indépendant, ça peut être vu comme un luxe.
Mais en réalité, c’est juste en changeant la manière d’organiser sa sécurité financière qu’on s’offre cette liberté.
Aller plus loin
La peur de manquer est souvent le PLUS gros frein pour développer son activité en indépendant sereinement ou tout simplement pour se lancer.
Du coup, on organise un Workshop en live : 💸 Comment construire sa sécurité financière en freelance jeudi 17 mars à 19 h.
- Comment ne plus te sentir oppressé par tes comptes pour dépenser sans culpabiliser
- Conçois ton système sur mesure pour ne pas se laisse pas surprendre par des coûts qui pourraient mettre fin à ton projet
- Mets en place la méthode « pain de mie » pour ne plus faire passer tes projets importants au second plan
- Détermine ta rentabilité pour ne pas perdre de l’argent quand tu travailles
Il sera également possible d’y assister en replay si tu n’es pas disponible ce jour-là. Et il ne s’agira pas d’un simple replay, mais d’une expérience interactive.
Pour t’inscrire et profiter du tarif earlybird, clique sur le bouton ci-dessous.
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