Qui n’a jamais rêvé de tout plaquer pour partir loin sur une île paradisiaque ?
Ce rêve, Sav et Ben l’ont réalisé !
Savinien est consultant en marketing digital et Ben s’est reconverti dans le graphisme, après une carrière dans le tourisme. Ils ont sauté le pas pour quitter Lille et leur job, pour se lancer en freelance à Tahiti. Entre carrière perso et projets communs, comme leur blog de voyage Geektouristique, ils vivent l’expérience de l’expatriation en même temps que celle de l’entrepreneuriat… et ça leur réussit plutôt bien !
Si, toi aussi, tu es un créatif et que tu rêves de te lancer en indépendant, leur parcours devrait t’inspirer !
Tu peux retrouver l’interview de Sav & Ben dans le podcast « Créateurs Nomades »
Comment prendre la décision de tout plaquer et devenir freelance ?
Tu voudrais plus que tout quitter un travail qui ne te fait pas ou plus vibrer, pour vivre de ta passion ? Fixer tes propres horaires ? Avoir la liberté de travailler partout dans le monde ?
Pour cela, une solution : exercer ton métier en freelance !
Mais comment sauter le pas ? Ben et Sav se sont jetés à l’eau, mais pas n’importe comment.
Devenir freelance à Tahiti : le déclic
Sav est consultant en marketing digital depuis plusieurs années, avec une expertise forte en social media. Ben, après une belle carrière dans le tourisme, s’est reconverti en graphisme.
Tous deux ont toujours été un peu baroudeurs dans l’âme. Ils adorent voyager et ils savaient qu’ils ne resteraient pas forcément en France. En rendant visite à une amie à Tahiti, ils tombent amoureux de l’île et décident de partir vivre là-bas, au moins quelques temps. Le déclic de devenir freelance s’est produit en même temps que leur décision de s’expatrier.
Et comme ils exercent tous les deux des métiers qui leur permettent d’être digital nomades, ils ont sauté le pas !
Prendre le temps de cheminer progressivement
Une fois la décision prise, il faut passer à l’action. Mais hors de question de foncer tête baissée, sans réfléchir ! Mieux vaut se préparer et monter un plan d’attaque.
Savinien était déjà freelance depuis 4 ans, en plus de son activité salariée, car il donnait des cours dans une école sur Lille. La transition a donc été plus douce pour lui car il était déjà familier avec le statut d’indépendant. Et, cerise sur le gâteau, sa boite lui a proposé de continuer à travailler avec lui comme client !
De son côté, Ben a proposé à sa boite de travailler à distance, en télétravail, mais elle a refusé. Dommage, car avoir 12 h de décalage horaire avec ses clients peut être très avantageux pour eux. En donnant un brief le mardi soir, ils peuvent recevoir le travail le mercredi matin !
Surmonter ses peurs et passer à l’action
Pas facile de faire le grand saut. La peur prend parfois le dessus.
« Et si je n’y arrive pas ? », « si je ne trouve pas de clients ? », « si je ne gagne pas assez bien ma vie ? »… Parfois, on craint que le risque soit trop grand, pour la famille, les enfants…
Pourtant, de nombreux entrepreneurs dans ces situations y parviennent ! Alors, pourquoi pas toi ?
Quand on sait de quoi on a peur, on sait s’y confronter
Sav
Voilà un bon point de départ pour commencer : couche tes peurs sur papier pour les identifier. Une fois que c’est fait, reprends chacune d’entre elles et trouve des solutions, des plans B… Tu verras que ton regard changera !
Ben n’était pas serein au départ, il avait peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas réussir… Aujourd’hui, il est déterminé à poursuivre sa carrière en freelance, y compris après cette étape de leur vie en Polynésie. Ainsi, après avoir suivi le bootcamp des Créateurs Nomades, il suit maintenant la formation du Campus des Créateurs Nomades, pour prendre confiance en lui et être accompagné dans le lancement de son activité.
D’où vient ce manque de confiance, si commun aux entrepreneurs ?
De la peur de ne pas être légitime, assez bon… C’est le fameux syndrome de l’imposteur !À cause de lui, difficile de se vendre et trouver de bons clients.
Alors surtout, ce qu’il faut bien comprendre et se répéter comme un mantra, c’est que ce n’est pas toi que tu vends, c’est ce que tu apportes à ton client.
Faut-il des diplômes pour réussir en tant que créatif freelance ?
Voilà une question qui revient souvent chez les porteurs de projets : les diplômes sont-ils une condition indispensable pour devenir freelance ?
La réponse est : non.
Dans les métiers créatifs – que tu sois photographe, graphiste, illustrateur, vidéaste, rédacteur… -, ce ne sont pas les diplômes qui comptent, c’est ce que tu réalises : ton portfolio aura bien plus de valeur ! La mise en place de projets persos t’aidera aussi à développer ta crédibilité.
Sav a fait un Bac + 3 en Marketing, mais il a commencé comme community manager à une époque où le métier n’existait pas encore, tout comme le marketing digital ou les réseaux sociaux tels que nous les connaissons aujourd’hui. Au final, il a tout appris sur le tas !
Finalement, ce sont donc ta faculté d’adaptation et ta curiosité qui te feront avancer et réaliser tes objectifs. Aujourd’hui, l’accès à la formation peut se faire de partout grâce au Web, on peut apprendre tout au long de sa carrière. Savinien a passé son permis de drone, Ben s’intéresse de près au motion design…
Si tu as l’envie de découvrir et cette curiosité qui est là, je pense que tu peux tout faire. En fait, il faut juste ouvrir ses chakras et dire « je vais me former à tel truc » et ne pas rester enfermé dans tes acquis, parce que le diplôme, ça sert à rien.
Sav
Sa conclusion est la même que Camille Hernandez, photographe freelance, également à Tahiti !
Quitter Lille pour vivre en freelance à Tahiti
Pourquoi Sav et Ben ont-ils choisi la Polynésie pour s’expatrier ?
La plupart des gens pensent que c’est à cause du climat. Eh bien non ! Au-delà de la carte postale, ils sont tous les deux tombés amoureux de la culture, de la gentillesse des habitants et de la douceur de vivre de Tahiti lors d’un voyage.
S’ils apprécient la beauté des îles polynésiennes, c’est sur celle de Tahiti qu’ils ont choisi de s’installer car c’est la plus dynamique de l’archipel et celle qui offre le plus de possibilités professionnelles.
Car tomber sous le charme d’un endroit ne suffit pas pour y vivre ! Il faut, comme nos deux nomades, choisir l’emplacement qui te permettra de trouver des clients et de travailler dans de bonnes conditions.
La Polynésie a un autre avantage aux yeux de Ben et Sav : elle est un nouveau point de départ pour partir découvrir l’Amérique latine, l’Australie ou encore la Nouvelle-Zélande. De quoi assouvir leur soif de voyage !
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Comment bien préparer son expatriation ?
Tu rêves de t’expatrier, vivre dans un autre pays, mais tu ne sais pas par quoi commencer ? Sav et Ben te donnent quelques précieux conseils.
1 – Passer d’une idée à un projet concret
On rêve d’une destination, on imagine sa vie là-bas, ce qu’on y ferait…
Mais pour passer d’un rêve à un projet concret, pas de secret, il faut passer à l’action !
Pour Ben et Sav, après 3 ans de discussions, le projet s’est concrétisé avec l’achat des billets d’avion : un aller sans retour !
À partir du moment où tu achètes les billets, tu ne peux plus faire machine arrière. Ça y est, c’est parti !
Ben
L’annonce à la famille et aux amis a suivi, la mise en place d’un décompte… La Covid a finalement facilité leur préparation, en les aidant, notamment, à économiser.
La machine était lancée !
On n’a pas de la chance d’être ici, à Tahiti. La chance, on l’a provoquée, c’est nous qui avons décidé de partir.
Ben
2 – Se fixer des objectifs
Comme celle de devenir freelance, la décision de partir ne doit pas se prendre sur un coup de tête, au risque de grandes désillusions.
Il faut se fixer des objectifs concrets. Une feuille de route, qui te permettra d’y voir plus clair. C’est d’autant plus vrai si tu n’es pas encore complètement freelance et n’a pas encore suffisamment de clients pour vivre de tes revenus.
Sav a eu la chance de pouvoir continuer en tant que freelance avec son ancienne boîte. Ben, de son côté, avait tout à construire !
Le couple a donc appliqué la règle des 3/6 mois : partir 3 mois, quoiqu’il arrive. Si l’un des deux trouve un job au bout de trois mois, ils restent 6 mois. Si aucun des deux ne travaillent au bout de trois mois, ils rentrent en France.
Cet objectif leur a permis de poser un cadre à leur expérience, et de ne pas griller toutes leurs économies. C’est ce qui les a aidé à avancer et à concrétiser ce projet.
3 – Bien se renseigner sur la destination
Cela peut paraître être la base mais il est important de bien se renseigner sur la destination que tu convoites avant de partir.
Sur le coût de la vie par exemple. À Tahiti, elle est 15 à 30 % plus chère qu’en France car de nombreux produits sont importés. C’est une donnée à prendre en compte lorsqu’on prépare son budget !
Une autre information à connaître impérativement quand on est digital nomad : la qualité de la connexion Internet ! Sav et Ben ont rencontré quelques difficultés à ce sujet à leur arrivée. Mais les choses évoluent vite sur les îles et la fibre est maintenant installée sur Tahiti avec des forfaits illimités. Ils peuvent désormais envoyer de gros fichiers à leurs clients sans soucis !
Il faudra aussi te renseigner sur les formalités administratives, la fiscalité, les permis de travail…
Par exemple, la Polynésie française forme un POM (Pays d’Outre-Mer) au sein de la République française. À ce titre, elle possède sa propre réglementation pour les freelances. S’ils continuent à travailler sur le territoire, Ben et Sav devront ouvrir ce qu’on appelle une patente (qui n’a pas du tout le même sens au Québec !).
4 – Se préparer à devoir s’adapter à une autre culture
La Polynésie a sa propre culture, ses mentalités, sa façon de vivre… Aux expatriés de s’y adapter ! Cela peut donner des situations cocasses dans lesquelles ce qui est un problème pour toi n’est pas celui de la personne en face !
Cela vaut pour toutes les régions du monde, il faut être ouvert. Mais c’est aussi ce qu’on recherche en partant, non ?
5 – Anticiper les difficultés pour apprendre à les gérer
Il est indispensable de ne pas tout voir en rose et d’anticiper les difficultés que tu pourrais éventuellement rencontrer dans ce processus d’expatriation, pour bien t’y préparer.
Par exemple, la durée du voyage entre la France et la Polynésie (environ 26 h porte à porte) est un vrai supplice pour Savinien qui ne tient pas en place dans l’avion. Et donc pour Ben qui doit le supporter !
L’éloignement avec les proches, lorsque l’on part à l’autre bout du monde, est aussi souvent source de petits coups de blues. Toutefois, avec la période Covid, les appels visios se sont de plus en plus démocratisés dans les familles, même pour les plus âgés !
N’hésite pas à « former » tes ainés pour pouvoir continuer à communiquer avec eux, même si des milliers de kilomètres vous séparent.
6 – Si possible, avoir une solution de repli
Avoir un plan B, une solution de repli, permet d’être plus serein dans une décision d’expatriation.
Ben et Sav ont gardé leur loft à Lille, qu’ils ont mis en location. Cela leur permet de continuer leur investissement en France, alors qu’ils sont locataires en Polynésie.
Blogueur ou influenceur ?
Sav et Ben ont lancé un blog de conseils de voyage. Lorsqu’il était encore agent de voyage, Ben recevait de nombreuses demandes de personnes sur les destinations, le budget… De son côté, en plus des photos et des vidéos, Sav adorait écrire : Geek touristique était né !
Et pourquoi ne pas devenir influenceur ?
Même s’ils ont des petites missions par ci par là, ils refusent tout contrat de ce type. Pourquoi ? Parce que vivre de ce blog ne fait pas partie de leurs objectifs. Ils veulent garder la liberté de donner leur propre avis sur les endroits qu’ils visitent, les établissements dans lesquels ils mangent ou dorment… Pas se sentir obligés de les conseiller à la communauté s’ils pensent le contraire.
Je veux garder cette façon de parler et mon avis perso.
Sav
Il est vrai que le métier d’influenceur peut faire rêver : être payé pour voyager, être invité dans des établissements de partout dans le monde. Pourtant, la réalité est souvent différente. Les circuits sont parfois tellement chargés qu’un influenceur profite finalement peu du voyage.
Et nos deux blogueurs tiennent à garder leur liberté de ton et leur ligne éditoriale.
La clé de la réussite d’un créateur nomade : trouver de bons clients
Ben, comme de nombreux freelances, craint de ne pas avoir assez de clients. Il est vrai que c’est le stress de la plupart des freelances qui se lancent. Sav, lui, veut profiter et ne pas crouler sous une charge de travail trop importante. Est-ce possible de concilier les deux ?
La réponse est oui ! Comment ? En trouvant de bons clients. Des clients réguliers, qui te paient à ta juste valeur. C’est vraiment le sésame pour vivre sereinement de son activité, quelle qu’elle soit.
Depuis l’interview…
L’interview a été réalisée lors du Bootcamp de 2021. Où en sont Sav et Ben aujourd’hui ?
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils vont plutôt bien !
- Ils ont lancé la marque Dismoidesmotu. Sav écrit les jeux de mots, Ben fait les illus. La marque décolle, ils sont même diffusés dans plusieurs boutiques locales.
- Leurs carrières en freelance sont bien lancées, ils ne manquent pas de projets et profitent à fond de Tahiti.
On leur souhaite toute la réussite possible !
Ce qu’il faut retenir
- Préparer une expatriation, c’est un peu passer par les mêmes étapes que se lancer dans l’entrepreneuriat : on se fixe des objectifs, on commence par des petites actions concrètes, on l’annonce publiquement… et on se lance !
- Même si tu pars sur une île paradisiaque, ne perds pas de vue que tu dois travailler ! Choisis donc un emplacement dynamique et avec une bonne connexion.
- Les compétences d’un créatif s’acquièrent surtout par l’expérience. La curiosité sera ton plus grand atout !
- Le secret de la réussite d’un freelance, c’est de trouver les bons clients, ceux qui reconnaissent la valeur du travail fourni et qui le rémunèrent à sa juste valeur.
Pour retrouver Ben et Sav
Sur Instagram :
Sur leurs blogs :
Interview par Clem et Mumu, article rédigé avec l’aide de Camille Gauthier.
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