Tu es passionné de photo et tu te demandes si tu pourrais en faire ton activité ?
Membre du Campus des Créateurs Nomades, Sandrine Chiarena a franchi le cap et réalisé ce projet. Après avoir travaillé dans le tourisme, elle a un jour décidé qu’il était temps pour elle de se lancer en photo au Canada.
Aujourd’hui, on t’emmène à la rencontre de Sandrine Chiarena dans les rocheuses Canadiennes.
Elle est en pleine transition et on trouvait très intéressant que tu puisses découvrir le début de son parcours.
Grâce à cette première impulsion elle est devenue finaliste du concours Canadian Geographic, ce qui est une belle reconnaissance de son travail.
Bien sûr, prendre la décision de devenir freelance n’est que la première étape du parcours d’un créateur nomade. Sandrine partage avec nous son expérience dans cette belle aventure et te donne des conseils pour que tu puisses, toi aussi, écouter ta petite voix !
Tu peux aussi regarder l’interview de Sandrine sur notre chaîne YouTube.
Ou encore écouter l’interview de Sandrine depuis ta voiture, ton métro, en faisant la vaisselle, du sport, etc. avec notre podcast « Créateurs Nomades » :
Oser vivre son rêve : devenir photographe au Canada
Sandrine est une amoureuse de la montagne. Depuis toujours, son souhait est d’y travailler. Elle suit donc des études en tourisme. Puis, durant plusieurs années, elle fait les saisons dans les Alpes, en occupant divers postes, de l’accueil à l’hôtellerie : une vraie touche-à-tout !
Durant le confinement, éprise d’une envie de liberté et d’ailleurs, Sandrine part au Canada en PVT (Permis Vacances Travail). Ce visa lui permet de travailler tout en voyageant sur le territoire pendant deux ans. Après avoir passé l’hiver dans le Charlevoix, au Québec, elle aménage un van et sillonne le Canada d’est en ouest pendant plusieurs mois, jusqu’à l’île de Vancouver. Passionnée de photo, elle prend alors la décision d’aller plus loin dans la réalisation de ses rêves et de devenir photographe professionnelle.
Salariat VS freelancing : sortir des modèles traditionnels
Sandrine a fait ses études en France. Le modèle traditionnel, c’est plutôt : faire des études les plus longues possibles pour avoir un bon job et un meilleur salaire. La réussite, pour beaucoup, passe par le fait d’avoir un CDI. Voire déjà d’être heureux d’avoir un travail tout court.
Sauf que ce modèle-là est dépassé et plus du tout d’actualité.
Sandrine en a conscience. Elle n’adhère déjà pas au monde de l’entreprise. Dépendre d’un patron, ne pas pouvoir exprimer son opinion est déjà oppressant pour elle.
Je n’accroche pas du tout avec le monde de l’entreprise, d’être juste un tout petit maillon de la chaîne.
Sandrine
Elle travaille 10 ans dans le tourisme pour tenter de rapprocher au maximum son métier de sa passion – la montagne – et puis, un jour… elle dit stop.
Son travail ne la satisfait plus. Rien que d’imaginer y retourner lui donne des sueurs froides.
Je ne voulais pas juste un boulot. Je voulais quelque chose qui ait du sens.
Sandrine
Alors qu’elle est à Vancouver, elle prend la décision de tenter sa chance et de combiner sa passion de la photo et celle de la montagne pour en faire son activité. Elle sera photographe freelance au Canada !
👉 D’ailleurs, si tu veux découvrir ton profil de freelance
et recevoir des conseils personnalisés, réponds à ce quiz !
Quiz : Quel freelance es-tu ?
Photographe : comment vaincre le syndrome de l’imposteur ?
Le syndrome de l’imposteur, c’est cette petite voix dans ta tête qui te dit que tu ne vas pas y arriver, que les autres photographes font un bien meilleur boulot que toi, que tu ne te démarqueras jamais…
Cette peur peut te paralyser si tu la laisses t’envahir. Mais comment la faire taire et la combattre ?
Sandrine lui a mis un uppercut : elle a participé au concours « Photo de l’année » dans la catégorie Paysage du magazine Canadian Geographic. Sa photo a été sélectionnée parmi plus de 7 000 participants et elle a gagné la mention honorable du jury. Un gros coup de boost pour elle et une belle reconnaissance de son travail !
Une autre de ses photos a également été sélectionnée par Bruno Maltor pour son évènement le Verre du voyageur.
Cette reconnaissance de la part de professionnels lui donne confiance et lui permet de voir son propre travail à travers leurs yeux. Voir les réactions des autres sur ses photos, se rendre compte de l’impact qu’elles ont, qu’il soit grand ou petit, donne du sens à ce qu’elle fait. Et fait taire la petite voix !
Elle trouve également un grand soutien auprès de ses proches et de la communauté du Campus des Créateurs Nomades, dont elle fait partie. Elle y trouve écoute, compréhension et conseils de la part des autres membres, confrontés eux aussi à ce syndrome sournois.
Le meilleur remède, c’est de reprendre les crayons pour les illustrateurs, reprendre son appareil photo pour les photographes, et faire une balade !
Sandrine
La technique au service de l’œil du photographe
Quand on est photographe, il faut des connaissances techniques.
Sauf que, parfois, on est tellement concentré sur la technique, la gestion des ISOs, la vitesse, l’ouverture… qu’on en oublie presque l’aspect artistique. Et cette pression de prendre une photo « parfaite » techniquement parlant peut faire perdre le plaisir de créer.
J’ai une espèce d’amour/haine avec mon appareil.
Sandrine
Sandrine a vécu cela et a eu un blocage pendant deux ans.
Et puis, un jour, elle assiste à un coucher de soleil dans le sud de l’Alberta. Là, le déclic se produit. Elle a eu la vision de ce qu’elle voulait faire ressortir sur sa photo et a ajusté tous les paramètres pour atteindre son objectif. Après divers essais, sans pression, elle est parvenue au résultat qu’elle souhaitait.
Sandrine a alors pris conscience que la technique était au service de son œil de photographe, et pas l’inverse !
L’entrepreneuriat pour réaliser ses rêves
C’est la même chose pour l’entrepreneuriat : il y a une multitude de choses à connaître et de bonnes questions à se poser. Du statut à la fiscalité, en passant par la relation avec les clients, la communication à mettre en place…
La décision de se lancer est un premier pas. Ensuite, tout le parcours est à construire pour arriver à ton objectif : devenir un créateur nomade !
Pour être guidée dans son projet, Sandrine s’est inscrite à la formation du Campus des Créateurs nomades.
Passer du tourisme à la photographie, c’est quand même pas le truc le plus évident du monde. Donc on part de zéro et, en plus, il y a tout à déconstruire par rapport au salariat et tout reconstruire par rapport à son activité.
Sandrine
Si tu es un créatif, que tu sois photographe, graphiste, vidéaste, illustrateur… et que tu rêves de vivre de ton activité, découvre notre guide pour t’aider à te lancer toi aussi. Et contacte-nous !
La formation a permis à Sandrine de construire son projet de devenir photographe au Canada, pas à pas. Elle ne voulait pas seulement des infos, mais un accompagnement dans cette transition.
Comment devenir unique aux yeux de ses clients et ne plus avoir peur de la concurrence ?
« La photo, c’est bouché », « impossible de sortir du lot, il y a trop de concurrence »…
C’est ce que tu penses ?
Pourtant, il est possible de réussir dans le milieu de la photo et de se démarquer.
Comment ? Sandrine te révèle ses secrets.
Se spécialiser
Quand on s’adresse à tout le monde, on ne parle à personne.
En photo, si tu souhaites te démarquer, spécialise-toi.
Camille Hernandez fait de la photographie underwater, Enzo Lucia utilise la technique du collodion humide, Alice Gondelle s’est spécialisée dans la photographie de mariage… Leurs clients font appel à eux car ils répondent exactement au style de photos qu’ils recherchent.
Trouve donc le thème ou la technique qui te fait vraiment vibrer et n’aie pas peur de communiquer dessus.
La formation a aidé Sandrine à mettre de l’ordre dans ses idées (et quand on est un créatif, des idées, on en a beaucoup !), à cibler son type de clients et à affiner son projet.
En grande amoureuse de la montagne, elle s’adresse donc surtout aux professionnels de ce secteur. C’est ce qui lui a permis d’être repérée par une compagnie de guides de montagne… en France ! La directrice l’a contactée car elle a besoin de visuels pour sa communication et la promotion de ses activités. Et c’est Sandrine qu’elle veut pour ce travail ! Ainsi, même si elle ne peut pas rester au Canada à cause des visas, elle a une superbe opportunité. Elle est gagnante dans tous les cas !
Être proactif et répondre à un besoin
Sandrine a plein d’idées et de projets. Comme elle connaît bien le milieu de la montagne, elle connaît les besoins des professionnels du secteur et a plein d’idées quant aux services qu’elle peut leur proposer.
C’est ainsi qu’elle a eu l’idée de proposer aux écoles de ski de faire des portraits de leurs clients et de leur staff. C’est quelque chose qui se fait en France, dans les Alpes, et pas du tout dans les stations de l’Alberta, au Canada. Elle a donc proposé ses services… et ça marche !
Se construire un réseau
Créer un projet avec une identité forte, c’est bien. Mais encore faut-il le faire connaître pour qu’il ne reste pas dans un tiroir !
Pour cela, pas de secret, il faut avoir un réseau. C’est la clé essentielle pour développer ton activité.
Le réseau naturel
Sandrine s’est construit un premier réseau organique en travaillant dans le milieu de la montagne. Un bon moyen de se faire repérer par son type de client idéal.
On se construit des contacts un peu partout, dans la branche qui nous intéresse.
Sandrine
C’est en se faisant connaître comme photographe et en parlant à quelqu’un qui connait quelqu’un… qu’elle a eu le contact d’un manager à qui elle a pu exposer son projet de portraits. Résultat, la manager est intéressée et a transmis son idée à d’autres départements. Il suffit parfois de semer des graines…
Le réseau professionnel
Un autre réseau très important lorsqu’on est indépendant : le réseau professionnel. N’hésite pas à t’entourer d’autres créateurs freelances. C’est l’une des grandes forces de la communauté du Campus. Même si leurs univers sont parfois complètement différents, les membres traversent les mêmes difficultés, les mêmes obstacles mais célèbrent aussi leurs réussites. Un formidable soutien et une source d’inspiration qui boostent et qui rassurent ! Mieux encore, leurs activités parfois sont complémentaires et leur permettent de collaborer sur des projets communs.
Les réseaux sociaux
Fais-toi connaître sur les réseaux. Publie ton travail sur Instagram, soigne tes publications… Même en ayant peu d’abonnés, s’ils sont bien ciblés, ils peuvent devenir de potentiels clients ! Mais n’oublie pas qu’Instagram est avant tout un réseau social ; comme tout réseau, l’important c’est la communication et le partage.
Reste authentique !
Construire son tremplin vers le freelancing, c’est déjà se mettre en mouvement
La décision de se lancer en tant que photographe freelance est un premier pas pour Sandrine. Le parcours est encore, bien sûr, en construction. Mais l’important, c’est de se mettre en mouvement.
Sa perception des choses a changé : si son activité ne marche pas ici, elle se dit que ce sera peut-être faisable ailleurs. Elle n’a plus peur d’essayer, et chaque expérience est bonne à prendre car elle apporte son lot de contacts, de connaissances…
Elle prend le temps de construire son tremplin progressivement, en continuant les jobs alimentaires en parallèle, par exemple, car elle tient à construire un projet qui lui ressemble vraiment, en mêlant les deux univers de la photo et de la montagne.
Il faut avoir la patience de dire « ok là ça ne marche pas, mais c’est pas grave, le prochain, ça marchera peut-être ».
Sandrine
C’est aussi ce qu’on te conseille pour construire une activité qui soit totalement en accord avec tes valeurs et ta passion. Et aussi pour éviter les clients requins !
S’écouter soi… avant les autres
Si Sandrine n’avait qu’un seul conseil à donner, c’est qu’il faut croire en soi. Même si tu sors des sentiers battus.
Elle est partie au Canada en pleine pandémie, a voyagé seule en van dans un pays qu’elle ne connaissait pas… Les réactions de son entourage ont été parfois négatives. C’est souvent la peur, là encore, qui fait parler. Mais elle s’est écoutée et elle l’a fait.
Même si certains jours ont été difficiles, elle n’a aucun regret car elle a appris énormément sur elle-même et a pris conscience qu’elle était capable. Qu’elle était actrice de sa vie.
Le meilleur investissement qu’on peut faire, c’est un investissement sur soi-même.
Sandrine
C’est certainement la plus belle des leçons !
Ce qu’il faut retenir
- La photo, c’est comme l’entrepreneuriat : tous les aspects techniques sont au service de la création, pour un résultat qui correspond aux objectifs fixés.
- Deviens unique aux yeux de tes clients. Pour cela, spécialise-toi, réponds à un besoin clairement identifié et construis un réseau pour te faire connaître. Tu n’auras plus besoin de démarcher, les clients viendront à toi !
- Sortir des modèles traditionnels peut faire peur… Mais, si une petite voix te souffle d’essayer, lance-toi !
Où suivre Sandrine Chiarena ?
Interview par Clem et Mumu, article rédigé avec l’aide de Camille Gauthier.
Laisser un commentaire