Comment allier ses passions pour en faire son métier ?
Vidéo, photographie, concert, outdoor, voyage et musique, Clara Domas a tout combiné pour devenir freelance.
Dans ce portrait, tu découvriras qu’il te suffit parfois d’actions simples pour changer la direction de ton activité.
Tu verras la puissance d’un message privé Instagram qui t’amène jusqu’en Jamaïque ou sauver les Orques du Sud en Colombie Britanique.
Clara nous emmène aussi dans son univers collaboratif, où elle fait mentir ceux qui pensent qu’être freelance, c’est être seul : et si la concurrence devenait ta clientèle ?
Tu découvriras aussi le contexte atypique de son premier road-trip en van !
Petite note : Nous avons enregistré le podcast avec Clara au tout début du confinement.
Les créateurs nomades : le podcast
Bienvenue dans la série d’articles et de podcasts sur les créateurs nomades. Notre objectif est de partager avec toi l’histoire de créateurs qui exercent leurs métiers sur les routes ; qu’ils soient photographes, illustrateurs, développeurs, musiciens, graphistes, vidéastes ou troubadours !
Tu peux écouter l’interview de Clara sur notre podcast ici :
Découvre ici les interviews sur notre podcast : les créateurs nomades . Abonne-toi sur iTunes , Spotify, Deezer ou Google podcast ! Tu pourras écouter leurs histoires dans le métro, sur la plage, au marché ou dans ton van !
Comment débuter en vidéaste professionnel et autonome ?
Nous avons découvert Clara grâce à ses collaboration avec Morgane Trussardi, plus connue sous le nom de Little Gypsy sur les réseaux sociaux. Nous reviendrons plus bas sur cette collaboration.
D’une passion à la réalité
Après une formation de 3 ans en école de technicien audiovisuel et cinéma (l’ARFIS, à Lyon), où elle a fait une spécialisation en post-production (montage, étalonnage et réalisation), elle s’est lancée en tant que freelance.
À ce moment-là, Clara avait la possibilité de cumuler les statuts d’auto-entrepreneure et d’intermittente.
Mais elle s’est rendue compte, au fil des missions qu’elle travaillait de plus en plus en tant qu’auto-entrepreneur. Alors, le freelancing s’est donc imposé naturellement.
Tout a commencé avec Jack Sparrow
Clara a grandi en même temps que les films Pirates des Caraïbes. À chaque Noël, elle recevait les DVD et passait beaucoup de temps à regarder les makings-off.
Je trouvais ça fascinant le monde du cinéma, de voir des équipes de centaines de personnes créer quelque chose qui pouvait nous faire rire ou pleurer…”
Clara
C’était décidé : elle voulait faire du cinéma !
Mais en chemin la découverte des lives, de l’univers musical et des clips pendant ses études a bouleversé ses projets.
Le cinéma est finalement moins adapté à ses envies actuelles : le côté créatif qui lui plaît désormais est moins présent dans ce domaine.
L’événementiel l’a happée dans un premier temps, l’outdoor est venu par la suite.
Sa passion de l’outdoor
Clara est passionnée de montagne et de nature. Ses parents l’ont beaucoup emmenée en randonnées quand elle était plus jeune.
Elle habite désormais à la montagne, au pied du Mont Blanc et souhaite parler de ces montagnes qu’elle aime tant.
Elle aimerait aussi aborder des problématiques plus lourdes, comme celle du réchauffement climatique.
Enfin, elle a envie de faire des portraits.
Comme elle rencontre beaucoup de femmes en montagne, qu’il y a de plus en plus de groupes qui mettent en avant les femmes en montagne, elle aimerait travailler avec elles, voir si elle peut produire des petits documentaires ou réaliser des portraits pour mettre ces femmes à l’honneur.
Clara a commencé à créé un métier sur-mesure selon ses rencontres et ses intérêts.
Un métier divisé en trois branches : outdoor, événementiel et corporate
Clara travaille pour 3 grands secteurs principalement.
L’outdoor regroupe principalement les vidéos pour Little Gypsy, les vidéos de voyage et ses projets personnels autour de la montagne.
Tandis que dans le corporate et l’événementiel, Clara a principalement un rôle de cameraman/monteuse via des boîtes de production.
En étant freelance, les boîtes de production l’appellent selon leurs besoins.
Les missions peuvent être une vidéo pour montrer tout ce qui s’est passé lors d’un événement professionnel, un séminaire ou un salon. Cela peut aussi être de produire une publicité pour la télévision.
On appelle « le corporate » les productions réalisées pour des entreprise. Ainsi, Clara doit mettre en avant un projet interne ou faire une publicité sur des salons, à l’aide de contenu vidéo.
Dans l’événementiel, elle fait principalement de la photo et de la vidéo de concerts, et de la réalisation de lives.
Pour ces derniers, il peut s’agir d’un live en concert comme d’un live sur un plateau de télévision ou sur des salons (lors d’interviews pour présenter leurs stands par exemple).
Dans ces cas-là, elle travaille en équipe.
Avec certaines boîtes de productions qu’elle connaît bien, Clara a souvent le rôle de réalisatrice. Ceci lui permet parfois de constituer sa propre équipe.
Elle aime beaucoup cet aspect qui place les rencontres au centre de la relation de travail.
“Quand tu es en concert, tu réalises en live ce que les gens voient, tu as la pression de te dire que l’émotion que les gens vont ressentir c’est suite à ce que toi tu vas faire à l’écran.
Donc tu es tout le temps en lien avec tes cadreurs et le meilleur live qui puisse se passer c’est quand tu n’as plus rien a dire, et que les cadreurs font pile ce que tu veux.
Quand tout le monde est en symbiose, c’est super cool, j’adore bosser dans ces conditions.”
Clara
Quand Clara parle de son métier, on perçoit complètement la passion qui l’anime. Les lives sont un shot d’adrénaline.
J’ai toujours dit que le meilleur stress que je pouvais avoir, c’est celui sur un live, d’un concert idéalement.
Il me rend complètement dingue, je suis une pile électrique les 15 minutes avant […]
Mais du moment où j’entends le “c’est parti”, il y a une espèce de chape qui arrive, je suis concentrée, je ne vois pas le temps passer. […] C’est un peu hors du temps.”
Clara
Freelance ne veut pas dire solo ! Les conseils de Clara
Clara avoue s’être sentie un peu isolée à ses débuts en tant que freelance.
Il y a quatre ans, le statut était moins mis en avant, alors qu’aujourd’hui il existe de nombreux sites Internet, des groupes d’entraides ou encore les réseaux sociaux pour trouver tous les renseignements nécessaires.
Si toi aussi, tu aimerais être entouré par une communauté de créateurs, passionnés par le plein air et les voyages, on t’invite à t’inscrire à notre courrier privé .
On y raconte nos expériences, nos rencontres et on te partage nos conseils pour que tu développes une carrière de freelance stable et sans stress.🤞
Par la même occasion, tu recevras notre guide gratuit pour te lancer à ton compte :
Clara recommande aussi d’oser contacter les gens sur les réseaux sociaux.
Elle le fait régulièrement et comme l’atteste sa collaboration avec Little Gypsy, cette démarche fonctionne.
Il faut utiliser les réseaux pour ça aussi, il ne faut pas se fermer au contact, on n’a rien à perdre en écrivant à quelqu’un pour lui proposer de se rencontrer pour discuter ou pour lui poser une question.”
Clara
Même si le freelance a l’image de quelqu’un qui travaille seul, en autonomie, Clara souligne au contraire à quel point les freelances ont besoin des autres !
Et ça, on ne peut pas être plus d’accord !
C’est grâce aux contacts et aux rencontres que les projets se créent et se développent.
C’est une petite toile d’araignée, tu pars du centre et quand tu élargis, il y a plein de ramifications à droite, à gauche.”
Clara
Une rencontre qui ouvre de nouveaux horizons avec Morgane, “Little Gypsy”
Il y a quelques temps, Morgane proposait un voyage d’abonnés, pour nager avec les orques en Norvège.
Clara a choisi de s’offrir ce voyage comme cadeau de Noël à elle-même.
Après avoir réservé le voyage, elle a envoyé un message sur Instagram à Morgane pour lui proposer son aide sur l’aspect vidéo du séjour.
Celle-ci a accepté et un ou deux jours après ce premier contact, elle lui expliquait chercher une vidéaste pour l’accompagner sur d’autres projets à plein temps.
Un mois après sortait leur première vidéo commune : Le voyage des p’tits bâtards avec les abonnés qu’elle avait emmenés en Colombie Britannique.
Dans cette démarche, Clara a été proactive comme devrait l’être tous les freelances ! Elle a avait envie de travailler avec Little Gypsy, puisqu’elle aimait son univers. Le fait de s’inscrire à ce voyage allait être une occasion de créer une relation de qualité avec la créatrice de contenu.
Et Clara a tout simplement proposé son aide par message Instagram.
Ces deux gestes ont créé une collaboration sur le long terme et de nouvelles rencontres pour Clara.
Comment collaborer avec un créateur de contenu ?
Suite à la première vidéo, de nouveaux projets sont arrivés.
Clara aide donc Little Gypsy sur certains projets.
Mais comment collaborer à deux créatrices sur l’écriture et la réalisation d’une vidéo ?
Clara explique qu’en général, Morgane a l’idée de base, elle écrit un fil conducteur.
Mais bien sûr, ça dépend des vidéos : en voyage on ne sait jamais ce qui nous attend ! Donc, difficile d’écrire tout à l’avance dans certaines situations.
Pour les vidéos comme celle sur la Jamaïque qui a demandé un gros travail d’écriture, elles l’avaient écrite ensemble à l’avance et dérushaient tous les soirs.
Elle s’est donc construite plus rapidement.
Pour la dernière, sur la Suède, il y avait l’idée de base, une sorte petit scénario, mais ensuite elle a été écrite au fur et à mesure car elles ne pouvaient pas prévoir la suite de leur voyage.
Globalement, Morgane arrivait toujours avec un fil conducteur et Clara mettait en images ses envies.
Elle me laisse pas mal de liberté sur les plans que je fais. C’est le principe de la collab’. Disons que c’est plutôt : elle écrit la vidéo et je vais la réaliser, du tournage au montage.”
Clara
Clara s’occupait de toutes les prises vidéos, tandis que Morgane faisait toutes les face cam.
Les vidéos face cam sont les plans où un créateur parle face à sa caméra.
Pour Clara, c’était important de lui laisser faire cette partie seule, en toute intimité, pour ne pas interférer.
Vidéaste pour influenceurs et créateurs de contenus : une demande grandissante
L’objectif de cette collaboration était de décharger Morgane de tout le travail de prise de vues.
D’ailleurs, de plus en plus d’influenceurs ont recours à des équipes de cameramen et de monteurs : ça leur permet de faire plus de choses, d’être moins bloqués ou de se concentrer sur l’écriture d’autres vidéos, ce qui est leur principal atout.
La mission de Clara était d’autant plus intéressante qu’elle pouvait apporter sa touche personnelle au projet.
Quand chacun peut se concentrer sur sa propre créativité et nourrir l’autre, cela tire le projet vers le haut.
Si tu es freelance, on te conseille de ne pas toujours vouloir tout faire par toi-même : ouvre-toi aux autres, ils pourront leurs compétences au service de ton projet et tu agrandiras ton réseau.
Tu souhaites te lancer, mais tu ne sais pas comment t’y prendre ? Tu as peur de ne pas trouver de client ? De ne pas savoir te créer un réseau ?
Télécharge le guide ci-dessous, il t’aidera pas à pas et tu recevras des conseils chaque semaine pour t’aider dans ton projet.
Le Cercle Polaire en van : aventure et production en road-trip.
Le projet vidéo, son message et ses enjeux.
Le projet était de traverser le cercle polaire en van avec le chien de Morgane, AÏko, un beauceron de 9 ans.
Ce projet s’inscrit dans sa websérie Into your wild (en référence au film Into the Wild), qui a pour but de montrer des micro aventures en France et en Europe, sans prendre l’avion et qui soient accessibles à n’importe qui.
Il y a un épisode où Little Gypsy part faire du kayak sur la Loire, un autre où elle part faire un stage de survie de 2 jours en forêt, des petits trips qui peuvent donner des idées aux gens de choses simples sans faire 14 h d’avion.
Cette vidéo était une alternative pour partir faire d’autres choses, prouver qu’il est possible de partir à l’aventure, même en étant deux filles seules.
Little Gypsy voulait aussi emmener son chien pour montrer qu’on peut vivre des choses fortes avec nos animaux et ne pas les abandonner.
Morgane est partie de Marseille avec le van et a récupérée Clara à Lyon.
Ensuite elles sont passées par l’Allemagne, le Danemark et la Suède, qu’elles ont traversée pour rejoindre le cercle polaire.
Découverte de la vanlife
C’était la première fois que Clara dormait dans un van.
Bien qu’elle s’attendait à pire, le plus dur a été le couchage car il était impossible de déployer la capucine (étant donné les températures oscillant entre -12 et 5°C).
Conséquence : Il a fallu dormir à deux, Morgane et elle, dans un tout petit lit, plus Aïko sur les jambes !
On a dû dormir pendant 2 semaines et demi en PLS. J’ai redécouvert le bonheur de dormir les jambes étendues après 3 semaines.”
Clara
Le prochain voyage en van en été va me paraître hyper simple (rires).”
Clara
Pendant le tournage, Morgane et Clara passaient toute la journée dehors à aller découvrir de nouveaux endroits et en profiter.
Les deux créatrices ne s’arrêtaient que pour dormir.
C’est extrêmement sauvage la Suède, on était complètement dépaysées… C’était magnifique, le côté magique de la vanlife on l’avait !”
Clara
Si cette situation peut convenir en vacances, il ne faut pas oublier que les deux compères travaillaient !
Réaliser ce type de vidéo demande un travail énorme que l’on ne voit pas lorsque l’on est de l’autre côté de l’écran.
Vivre et travailler ensemble en road-trip : la réalité…
Je crois qu’on n’avait jamais passé autant de temps toutes les deux ensemble.”
Clara
Dans ce genre de projet, il y a un effacement de la frontière entre le personnel et le professionnel, ce qui peut générer quelques tensions.
Morgane et Clara avaient la chance d’avoir fait d’autres voyages ensemble avant : elles se connaissaient donc en dehors du travail.
Clara parle tout de même d’un petit temps d’adaptation nécessaire pour trouver son rythme et prendre ses marques, entre voyage en van et réalisation d’une vidéo.
Mais le résultat est réussi avec une vidéo pleine d’humour et de sensibilité.
On en est assez fières de celle-ci !”
Clara
Petites frayeurs sur la route !
Sur la route, Clara se souvient de deux ou trois petites frayeurs…
Alors qu’elles cherchaient un endroit où dormir, elles sont d’abord tombées sur un bateau abandonné aux airs effrayants dans la pénombre d’une petite île, ce qui les a poussées à faire demi-tour.
Ensuite, elles ont trouvé une cabane où manger car, en Suède, il y a des petites cabanes avec du bois pour faire du feu et dormir un peu partout.
Si leur plan était de dormir dans ce genre de petits campements, en plein hiver et en pleine nuit, tout était désert : Clara reconnait qu’elles n’ont pas eu le courage d’y rester pour la nuit.
Leur plan B ? Les stations-services ! Celles-ci avaient plusieurs avantages : il y a de la lumière, des gens, de quoi se nourrir et se rafraîchir.
C’est là qu’elles ont vécu une expérience quelque peu “effrayante” : garées derrière une station essence, elles ont vu une voiture qui faisait des tours, elles l’avaient déjà repérée plusieurs fois dans le village…
“Ça faisait vraiment voiture de serial killer”
Clara
Elles commençaient à dormir quand tout à coup des phares ont éclairé l’intérieur du van ! C’était à nouveau ce véhicule qui a dû rester deux minutes avant de repartir tout doucement… avant de repasser après !
Leur décision était prise : aller dormir ailleurs !
Heureusement, il y avait un hôpital tout proche, elles ont pu dormir sur le parking des urgences afin de ne pas être seules.
“On s’est dit qu’il allait nous retrouver, on était facilement repérables avec un van vert fluo ! À un moment on est passées vers un parking, il n’y avait rien et d’un coup des phares se sont allumés, on se serait crues dans un film d’horreur !!”
On te conseille d’ailleurs notre règle de base que ce soit pour un road-trip, un voyage ou ton quotidien :
Si on le sent pas, on le fait pas ! »
Clem & Mumu
L’intuition c’est très important. À chaque fois que l’on a dérogé à cette règle, ça a mal tourné !
“We are the orca” : Trouver du sens dans son activité de créateur.
Le projet “We are the orca”
Le projet “We Are the Orca” a été lancé par Morgane il y a un peu plus d’un an maintenant.
À l’heure où on enregistre le podcast, Little Gypsy est repartie sur place, pour la partie 2 qui a malheureusement dû être stoppée à cause de l’épidémie de Covid.
Morgane est fan d’orques depuis toute petite et il se trouve qu’elle a découvert, en voyageant en Colombie Britannique, une sous-espèce d’orques, les orques résidentes du Sud qui sont dans l’État de Washington, à côté de la petite île de San Juan.
Elle a appris sur place que ces orques étaient en danger d’extinction. Alors, elle s’était promis de revenir sur place pour les aider.
En 2018, elle a mis en place un beau projet : celui de réunir plusieurs influenceurs, de les emmener sur place, de rencontrer des locaux, de proposer des solutions, de montrer ce qui ne va pas sur place, d’alerter les médias et la population.
Elle a réuni six influenceurs : Léa Camilleri, Bruno Maltor, Le Grand JD, Marie Wild, FabWildPix.
Avec Clara, ils ont passé une semaine sur place : le but était de proposer chaque jour un problème et une solution pour faire parler de la problématique.
La cagnotte mise en place a atteint les 20 000 euros, somme qui a été remise aux scientifiques et aux associations pour les aider dans les actions qui sont mises en place là-bas.
Le rôle de Clara était de filmer à la fois les influenceurs et tout ce qui se passait autour, pour en faire un mini documentaire.
Elle s’est sentie comme le témoin de cette mobilisation.
Morgane avait fait beaucoup de préparation en amont, donc ils avaient déjà de nombreux contacts en arrivant sur place que ce soient des associations, des locaux, etc. Ils savaient ainsi où aller, qui rencontrer, qui interviewer. Ils ont ainsi pu bloquer une après-midi pour faire toutes les interviews.
Ce projet a été mené tambour battant entre tous les membres de l’équipe : ils ont passé plusieurs jours à monter les vidéos.
Clara s’est occupée de la vidéo de la cagnotte car elle était diffusée durant le séjour.
De leur côté, les “influenceurs” travaillaient sur les solutions à trouver en plus de leur communication sur les réseaux sociaux.
Clara avait déjà quelques images d’orques prises lors d’un séjour avec les abonnés de Morgane, quelques jours avant le projet “We are the orca”.
Elle ne les a malheureusement revues qu’une seule fois en présence de l’équipe d’influenceurs.
Il y avait cet espèce de suspens de savoir si on les verrait ou pas, et ça aussi, il fallait le retranscrire à l’image, montrer qu’on y allait mais qu’on n’avait pas la certitude de les voir…”
Clara
Cette attente a pour Clara un sens très fort car elle prouve que quelque chose ne va pas.
Par le passé, les orques passaient trois ou quatre fois par jour, alors qu’aujourd’hui elle ne les a vu passer que deux fois en deux semaines…
Aussi, ce projet a eu lieu seulement quelques jours après qu’une maman orque se soit séparée de son bébé mort, qu’elle a poussé de sa tête pendant plusieurs jours.
L’atmosphère sur place était donc très pesante, douloureuse et chargée en émotions.
L’objectif pour Clara était donc de retranscrire tout ceci dans sa vidéo.
Cette vidéo nous a remuées à beaucoup de niveaux.”
Clara
Des rencontres inoubliables
“Je me souviens que j’étais un peu excitée, je rencontrais des personnes que je connaissais via les réseaux et dont j’admirais le travail […]. Je pense à Fab Wildpix par exemple, qui est un youtubeur animalier et cameraman. C’était un peu étrange de rencontrer des gens qu’on admire, même Morgane… Si on nous avait dit, un an avant, qu’on allait se retrouver à tourner un docu avec ces personnes-là, on ne l’aurait pas cru !”
Clara
De nouveaux objectifs professionnels
Clara parle d’une prise de conscience à propos de la cause animale et de la cause environnementale depuis le projet “We are the orca”.
Elle s’est beaucoup renseignée sur cette thématique au niveau personnel.
Mais elle a aussi découvert une autre facette de son activité : le fait de servir une cause.
J’étais sur place – cet évènement on était tous bénévoles, on l’a fait sans rémunération […] – et il y avait cette sensation que je sortais une vidéo qui avait un sens, qui était utile et qui délivrait un message, ce n’était pas simplement une vidéo de divertissement mais un mini documentaire qui avait vraiment un impact derrière.
Je me souviens m’être dit qu’à l’avenir c’était vraiment quelque chose que je voulais faire.”
Clara
Freelance en vidéo : processus créatif, conseils et goût de liberté
Le processus créatif de Clara
Elle n’a pas une seule et unique méthode de travail, mais en général elle garde 50% de liberté, pour s’adapter sur le terrain.
Elle part d’une idée de base qu’elle travaille, mais n’insiste pas forcément sur l’écriture de la vidéo en amont.
Pour son projet de vidéos de portraits, elle a toujours un petit carnet ou son téléphone pour noter ce qui lui passe par la tête. Cela lui permet d’envisager plus concrètement le projet.
Elle a aussi tendance à parler de ses projets à son entourage proche pour obtenir des avis ou des idées.
Ensuite, elle se refait un petit brainstorming seule et c’est seulement à partir de ce moment-là qu’elle commence à filmer.
Comme elle sort régulièrement en montagne, elle crée beaucoup de contenus, qu’elle pourra par exemple réutiliser dans ses projets futurs.
Mon gros projet de l’année va être tourné autour de ma vie ici, je peux pas l’écrire en amont, j’ai l’idée, le fil conducteur, mais l’écriture se fera au montage parce que je vais filmer tout ce que je vis ici et je peux pas forcément savoir en avance ce qui va m’arriver.”
Clara
Dans sa façon de travailler pour ce genre de projets, il faut une idée de base, ce que l’on souhaite raconter, puis visionner tous les rushs, pour enfin construire sa timeline…
“Ce que moi j’appelle la beauté du montage et ce qui m’intéresse beaucoup dans mon métier, c’est cette capacité à raconter une histoire… Une fois que tu as tout filmé, tu peux raconter un truc beau.“
Clara
C’est d’ailleurs le montage vidéo qu’elle préfère dans son métier.
Elle pourrait renoncer au tournage pour ne garder que le montage.
D’ailleurs, il semble que ce soit une force dans sa nouvelle région.
En effet, la vallée de Chamonix, est un endroit très recherché pour les vidéos outdoor, beaucoup de films de montagne sont tournés dans cette région. Du coup, tu peux t’imaginer qu’il ya beaucoup de concurrence.
Or, Clara s’est positionnée en expliquant pouvoir faire les montages des autres.
Plusieurs raisons expliquent son choix :
- dans la vidéo outdoor, pour aller filmer de l’alpinisme, du ski de rando ou du freeride, il faut pouvoir suivre ces personnes-là, avoir un niveau en alpinisme assez élevé, ce qui n’est pas “encore” le cas de Clara.
- Aussi, elle voit le fait de travailler pour d’autres comme un enrichissement personnel :
Il y a des cameramen qui font un travail exceptionnel, ça m’enrichirait plus de pouvoir travailler sur leurs images, en collaboration avec eux ; que d’essayer de les battre, je trouverais ça plus intéressant de raconter une histoire avec leurs images.”
Clara
Ce choix de Clara est très pertinent pour développer une activité de freelance : se positionner là où tu es fort et là où les autres n’ont pas l’envie ou le temps de réaliser le travail mieux que toi.
Freelance : Un sentiment de liberté
Pour Clara, le gros avantage d’être freelance, c’est la notion de liberté.
Sous ce terme, elle décrit la possibilité de multiplier les expériences de travail, dans des domaines complètement différents, ce qui ne serait pas envisageable sous un autre statut ou en entreprise.
Au début, tu n’as peut-être pas cette liberté, mais aujourd’hui oui, j’ai la liberté de choisir avec qui et sur quoi je veux bosser.”
Clara
Si toi aussi tu rêves de te lancer en freelance, et que tu veux pouvoir choisir tes clients, travailler d’où tu le veux dans le monde, alors télécharge tout de suite notre guide pour démarrer ton activité de créateur freelance du bon pied !
Les reco de Clara Domas
Des créateurs inspirants
C’est vaste ! ça évolue souvent… en grande partie grâce et à cause des réseaux sociaux, Instagram a une grande place dans ma vie pro maintenant, ne serait-ce que les contacts ou comme manière de montrer ce que je fais. Donc tous les 2 jours tu découvres quelqu’un de nouveau. Du coup j’en ai pas un qui me vient en tête, il y a pas mal de photographes, ou des youtubeurs, comme j’ai pu bosser récemment avec eux, ils peuvent être des sources d’inspirations ou de recherches… Sans copier ce qu’ils font mais ça t’ouvre pas mal ! »
Clara
Dans sa région, Clara suit avec attention Maxime Moulin, qui est étalonneur, cameraman, monteur sur des films de montagne. Il fait des images très très belles, un travail d’étalonnage que Clara adore.
Mes inspirations, pour le moment, tournent beaucoup autour de cette région dans laquelle j’arrive, que je découvre notamment grâce aux photographes et vidéastes, du coup je regarde énormément de films de ski ou de montagne donc cet univers m’inspire beaucoup à l’heure actuelle. »
Clara
Des festivals et films de montagne à ne pas manquer
Le festival Montagne en scène propose la projection de plusieurs films en une soirée, que ce soit des 50 minutes ou des films plus courts, de 10/12 minutes.
Le vrai plus de ce festival : les intervenants viennent échanger autour des films. Les films sont ensuite disponibles sur Youtube.
Sinon, dans le monde de l’outdoor, chaque athlète fait ses propres films avec ses sponsors. À garder en tête si ce domaine t’intéresse…
Aussi, les chaines YouTube des marques outdoor, que ce soit Red Bull ou Picture, font des films chaque année qui sont extraordinaires.
Le dernier de Picture Organic Clothing s’appelle “Shelter”, mais Clara recommande surtout Zabardast qui raconte l’histoire de skieurs qui vont faire du freeride au Pakistan :
C’est un mini documentaire, les images sont incroyables, l’aspect humain est très beau aussi, c’est vraiment un film documentaire qui t’embarque. C’est une bonne référence, toutes les personnes à qui je l’ai conseillé l’ont adoré.”
Clara
Des podcasts à écouter
- Montagnes au féminin avec un joli concept : celui de parler des femmes qui font la montagne. Une source d’inspiration chez la plupart de ses invités, dont Caroline Côté que Clara apprécie particulièrement. Allez écouter l’épisode 1 😉.
On parlait d’inspiration, je me retrouve beaucoup dans sa façon d’appréhender la nature et son rapport aux images, dans sa façon de raconter l’Humain et la nature. “
Clara
- Les podcasts de Slate, écouté avec Morgane dans le van. Ce sont des gens qui racontent des histoires, il y a beaucoup d’histoires d’amour, il y a de très très belles histoires. Ce sont des histoires de la vie.
- Les podcasts de développement personnel, dont celui de Yann Piette, L’homme expliqué qui donne des conseils aux femmes pour réussir avec les hommes.
On a glissé un extrait dans la vidéo du van. Pour l’instant on n’a pas vraiment mis ses conseils en application (rires).”
Clara
Un projet pour la (re)découvrir
Sa dernière réalisation : les clips de » Arms wide open » et « …with anyone” pour la chanteuse française Marlou.
Les objectifs de son confinement
Avec plusieurs prestations annulées, Clara cherche ce qu’elle va pouvoir créer pendant le confinement depuis son salon.
Son premier projet est de terminer tous les livres qu’elle n’a pas pu lire.
D’ailleurs, elle est parée pour ça :
Je suis allée à la librairie pour acheter le dernier Sylvain Tesson, La panthère des neiges, et des livres sur l’ascension du Mont Blanc, donc je vais pouvoir lire ça en regardant le Mont Blanc.”
Clara
Elle a aussi l’envie de lancer des petits projets photos, des self portraits :
“C’est une manière de s’amuser, de se réaproprier son corps aussi.”
Clara
Un nouveau positionnement
Depuis le confinement, Clara a pris du recul pour repositionner son offre de services. Elle a décidé de se tourner de plus en plus vers un travail en postproduction (montage, étalonnage…).
Clara a aussi ajouté le motion design à ses compétences.
Elle travaille avec de plus en plus de clients. Dont nous 🙂 ! Elle a aussi plusieurs shootings de prévus et la réalisation de deux clips dans les mois qui viennent.
On a décidé de confier le montage de certaines de nos vidéos à Clara.
Depuis notre interview, elle travaille de plus en plus en mode nomade .
Bref, Clara a su s’adapter à la situation et développer son activité de freelance !
Où la suivre ?
Instagram : @clara_domas
Son site web : http://claradomas.fr/
Article co-écrit avec Floriane Bourlion, rédactrice web spécialisée en tourisme, voyage et migration.
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