Peux-tu parcourir le monde en fauteuil roulant ? Peux-tu te lancer à ton compte en suivant une troupe de théâtre en caravane ? Peux-tu déplacer des montagnes quand tu as soif de liberté ?
L’histoire de Maia et Kevin te montrera tout ce que tu peux accomplir avec de la détermination.
Kevin vient de Belgique et a 29 ans. Il développe des applications mobiles et des sites web en collaboration avec son associée Maia.
Au départ, il était consultant informatique en entreprise, en Belgique. Petit à petit, l’envie de devenir freelance et de voyager a germé en lui. Malgré son handicap (Kevin se déplace en chaise roulante), le développeur a osé se lancer.
Maia, elle, était responsable Management pour le compte d’une grosse boîte à Paris. Un jour, elle en a eu marre et a démissionné pour se lancer à son compte tout en voyageant.
À eux deux, ils ont fondé l’entreprise Kayam : ils développent des applications mobiles et des sites web pour le compte de diverses entreprises.
Les créateurs nomades : le podcast
Bienvenue dans la série d’articles et de podcasts sur les créateurs nomades. Notre objectif est de partager avec toi l’histoire de créateurs qui exercent leur métier sur les routes ; qu’ils soient photographes, illustrateurs, développeurs, musiciens, graphistes, vidéastes ou troubadours !
Tu peux écouter l’interview de Kevin et Maia sur notre podcast ici :
Découvre ici leur interview sur notre podcast : les créateurs nomades . Abonne-toi sur iTunes , Spotify, Deezer ou Google podcast ! Tu pourras écouter leur histoire dans le métro, sur la plage, au marché ou dans ton van !
Le podcast a été enregistré en décembre 2019, avant la crise du Coronavirus. À ce moment-là, le confinement et le recours massif au télétravail n’étaient même pas imaginables. Il peut donc y avoir un décalage avec la réalité actuelle. On ne peut pas changer l’audio mais nous en avons tenu compte en écrivant l’article.
Maia, webdesigner nomade
Maia a vécu une bonne partie de sa vie à Marseille avant d’arriver à Paris pour ses études. Après quelques années à travailler à Paris en management, elle en a eu assez de la pollution et des voitures. Elle a donc décidé de quitter la capitale après avoir quitté son CDI.
Elle a ainsi parcouru plusieurs régions du sud de la France avec sa voiture et sa tente ! Après quelque temps, elle a choisi de vivre en caravane pendant 2 ans pour un peu plus de confort. Durant cette période, elle s’est lancée en tant que graphiste — webdesigner.
Lors de ses études, Maia est passée par un cursus en arts appliqués et a décroché un BTS design. Elle a également intégré l’AFPA d’Issoudun où elle a pu compléter une formation de webdesigner en 9 mois. C’est d’ailleurs au cours de cette formation qu’elle s’est rendu compte qu’elle aimait le développement web.
Avec beaucoup d’énergie et zéro connaissance, en un an, on peut faire beaucoup de choses. »
Kevin
Au contact de Kevin, Maia a pu apprendre le code et s’est ainsi formée petit à petit.
J’ai plein de contacts un peu partout dans le monde et en France aussi… »
Maia
Dans l’équipe, c’est Maia qui s’occupe de l’organisation des voyages. Elle a déjà beaucoup d’expérience et de connaissances à l’étranger, ce qui leur permet de bénéficier de bons plans et de voyages à petits prix.
Kevin, développeur nomade
Avant de tout quitter, Kevin travaillait en informatique pour de grandes entreprises avec bureaux, salles de réunion, cantines, etc.
Mais il avait un ami, installé à Avignon, qui était en train de monter une troupe de théâtre itinérante. Le projet a tout de suite intéressé Kevin, car il a une autre passion : son activité de régisseur lumière.
Il travaille d’ailleurs actuellement pour un théâtre à Avignon, en parallèle de son activité de développeur.
Kevin a alors décidé de quitter son entreprise pour tenter l’expérience. Une expérience plutôt osée avec son handicap.
Il a alors rejoint la troupe et est parti sur les routes. Finalement, cette expérience a duré seulement 3 mois et la troupe a fini par se dissoudre.
Kevin s’est alors retrouvé avec une caravane dans le sud de la France, sans trop savoir ce qu’il allait faire.
Je me déplace en chaise roulante, et donc, il y a beaucoup de choses, qui ne sont pas inaccessibles pour moi, mais qui sont quand même plus difficiles… »
Kevin
Heureusement, Kevin avait un bon entourage pour l’aider et il a pu rebondir rapidement avec d’autres projets sur Avignon.
Durant cette période d’incertitude, Kevin avait aussi des économies qu’il pouvait utiliser au besoin ainsi qu’un logement en Belgique qu’il pouvait récupérer. Il n’en a pas eu besoin.
Je savais, par contre, bien que je ne risquais rien d’un point de vue financier, en tout cas pas grand-chose. Même si je ne me repose jamais sur ce que j’ai comme économies. Mon objectif, c’est de garder ce que j’ai comme argent comme assurance et au cas où il y a un problème de pouvoir avoir quelque chose pour me retourner. »
Kevin
Toujours avoir un fond d’urgence
Nous le répétons d’ailleurs souvent avec Clem : avant de se lancer tête baissée, il est bon de se constituer un fond d’urgence : si ton projet ne marche pas, cela te permet d’en tirer les leçons et de repartir sur autre chose.
Ainsi, tu évites de prendre de mauvaises décisions, par exemple, accepter de travailler pour des clients « vampire ».
Nous recommandons d’ailleurs de toujours avoir un fond d’urgence qui puisse t’assurer au moins 6 mois de vie sans revenus. Bien sûr, il faut essayer de ne jamais toucher à cet argent (sauf en cas de crise !).
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Le karma
Un lundi matin, Kevin a décidé d’exposer son projet à son patron de l’époque.
C’est clair que quand tu vas expliquer que tu veux partir à Avignon suivre une troupe de théâtre en caravane, il y a certains patrons qui pourraient peut-être avoir peur… »
Kevin
Au fil de la discussion, Kevin s’est bien rendu compte qu’il n’y aurait pas d’alternatives de possibles et qu’il devrait donc démissionner.
Le jour où j’ai décidé de changer de vie, j’ai reçu une proposition de travail à distance. »
Kevin
Mais, le hasard fait bien les choses et la chance a pointé le bout de son nez. L’après-midi même, un autre client l’a contacté et lui a proposé de travailler à distance.
Toujours partir avec des clients dans sa valise
Kevin a quitté son emploi en Belgique avec des clients dans sa valise, c’était pour lui la condition numéro pour qu’il se lance dans l’aventure.
Il voulait profiter de cette occasion pour tester le mode de vie d’un digital nomad.
Digital Nomad, ça offre une grande flexibilité. Et notamment pour moi, où les déplacements sont beaucoup plus difficiles à gérer, avec mon handicap. »
Kevin
Ainsi, parallèlement à son rôle de régisseur lumière pour la troupe de théâtre, il travaillait depuis sa caravane, en tant que développeur web avec comme outils son laptop et une box 4 G.
Ainsi, il pouvait vraiment tester ce mode de vie pour en comprendre les enjeux.
Kevin rappelle qu’on travaille beaucoup à distance actuellement, mais que les entreprises restent quand même méfiantes. En tant que consultant en Belgique, il devait obligatoirement être en entreprise et rencontrer les clients.
Comment trouver des clients à distance ?
Kevin a toujours pris soin de son réseau et a toujours fait en sorte de rester en contact avec d’anciens clients.
Actuellement, c’est par ce biais que Kayam trouve ses clients.
De même, il n’hésite pas à participer à des workshops ou des conférences pour agrandir son réseau et démarcher de potentiels clients.
Kevin prône également la transparence avec ses clients et ne travaille qu’avec des clients qui sont au courant du mode de fonctionnement de l’entreprise.
Pour rassurer ses clients sur sa fiabilité, Kevin n’hésite pas à se déplacer pour rencontrer en personne les clients, même s’il doit prendre un train ou un avion.
Il a également mis en place des outils de suivis de projet (board Kanban sur Trello) qu’il partage avec ses clients et autres collaborateurs freelances. Ainsi ils ont une vision de l’avancée du projets et des tâches qu’il reste à faire.
Kayam planifie également un appel une fois par jour avec ses clients pour s’assurer que tout fonctionne bien, et régler les problèmes s’il y en a.
Travailler en remote ?
Ce podcast a été enregistré en décembre 2019, donc au tout début de la crise du Coronavirus en Chine. À cette époque, le confinement et le recours massif au télétravail n’étaient même pas imaginables.
Si en ce moment ton entreprise te demande de faire du télétravail, c’est peut-être pour toi une excellente opportunité de donner le meilleur de toi-même. Tu peux leur montrer que tu es tout aussi fiable et efficace depuis ton canapé que depuis un open space en entreprise.
Par contre, documente précisément tes réussites en télétravail. Trouve un moyen de te démarquer pour que ton responsable garde ça bien en tête.
Tu pourras ainsi le lui rappeler s’il a la mémoire courte 😉
La rencontre et la fondation de Kayam
Kevin et Maia se sont rencontrés par l’intermédiaire d’un ami commun Yves, lui aussi développeur. Au début Maia faisait quelques contrats en web design pour Yves, et c’est comme ça qu’elle a rencontré Kevin à Avignon.
Il y a 6 mois, ils ont décidé de travailler ensemble sur les projets clients en développement web en apportant chacun leurs talents : le développement pour Kevin et le web design pour Maia.
Maia aide aussi Kevin sur la partie développement. Ils forment ainsi une équipe complémentaire. Ils ont pour le moment choisi de miser sur les forces de chacun plutôt que de pouvoir être interchangeables.
Maia, avec ses connaissances est aussi capable de comprendre les enjeux des développeurs, ce qui est une force inestimable en web design.
Le handicap n’est pas une barrière pour changer de vie
Kevin a regardé de nombreuses vidéos YouTube. Ces vidéos l’ont énormément inspiré et motivé dans sa prise de décision.
S’il y en a d’autres qui y arrivent, pourquoi pas moi ? »
Kevin
Kevin s’est rendu compte, à travers cette expérience, que l’absence de peur face au changement et sa grande adaptabilité sont des atouts précieux. Il ose désormais beaucoup plus de choses que quand il était consultant en entreprise en Belgique.
Avec un peu d’aide, quand tu es une personne à mobilité réduite comme moi, il y a plein d’autres choses qui s’ouvrent. »
Kevin
Le réseau de Kevin, la bienveillance de son entourage, lui a permis de dépasser les problèmes pour atteindre ses objectifs.
Je n’ai plus du tout peur de changer de vie ou d’essayer des choses… «
Kevin
Se lancer en freelance n’est pas un processus irréversible
Il y a toujours moyen, pour n’importe qui de revenir fortement en arrière. Ou en tout cas, de changer, de bifurquer, de revoir son projet. »
Kevin
Pour Kevin, le fond d’urgence est finalement plus un confort psychologique. Il est convaincu que finalement, on finit toujours par rebondir d’une manière ou d’une autre, que ce soit en retrouvant un emploi ou en construisant un autre projet.
N’attends pas le burn-out
En effet, si tu n’es pas bien dans ton travail et que tu ne vois pas comment cette situation pourrait changer, alors c’est sans doute le signe que tu dois démissionner.
Mets en route un projet qui te plaît, change de travail, mais ne reste pas à subir la situation.
Par exemple, je (Mumu) ne me sentais pas bien dans mon entreprise et l’entrepreneuriat m’attirait énormément. Je me suis donc lancée dans les Petits Aventuriers et Voyage en roue libre pour me créer ma porte de sortie.
Tu peux aussi te former à côté pour ajouter plusieurs cordes à ton arc.
Finalement, mon erreur principale a été d’avoir trop attendu avant d’oser me lancer et de poser ma démission. J’ai fait un burn-out et je ne le souhaite à personne.
Mais avec le soutien de Clem, mes apprentissages des quatre dernières années et mes projets personnels, je suis passée à travers et je me suis construit une activité qui me ressemble.
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L’importance de la communication
Maia et Kevin insistent sur l’importance de la communication quand on démarre une collaboration ; que ce soit entre eux deux ou avec des clients ou des freelances qu’ils peuvent engager sur certaines missions.
Le stand-up de Kayam
Ainsi tous les matins, ils vont passer 15 minutes à discuter ensemble des projets en cours : leur avancement, mais aussi les problématiques, les enjeux. Ils s’assurent que chacun est à l’aise avec la direction que prend l’autre dans l’exécution du projet.
Voyager une à deux semaines par mois
Depuis 6 mois, Kayam s’est installé à Avignon et ils ont tous deux laissé leurs caravanes. Mais Maia et Kevin n’ont pas pour autant renoncés aux voyages, ils sont devenus semi-nomades. Ainsi, ils essaient de partir une à deux semaines par mois dans une nouvelle destination.
Pour le moment, ils ont plutôt voyagé en Europe, mais des destinations plus lointaines sont au programme, par exemple les Comores.
En général, ils partent le vendredi soir, comme ça ils ont le week-end pour prendre leurs marques dans la nouvelle destination. Ils peuvent aussi la découvrir un peu avant de se mettre au travail le lundi matin.
Semi-nomades, une bonne alternative au nomadisme pur
Bien entendu, ils sont actuellement confinés et ajusteront leurs plans en fonction des développements de l’épidémie de Covid-19.
C’est aussi un des avantages d’être semi-nomade. Tu gardes toujours un camp de repli en cas de crise : tu sais où tu peux poser tes affaires et tu ne te reposes pas uniquement sur tes amis ou ta famille, tu es autonome.
C’est aussi également intéressant au niveau de la santé : tu peux ainsi avoir un meilleur suivi de la part de tes médecins dentistes, etc. puisqu’ils ont ton dossier.
Avec Clem, nous avons aussi choisi cette option pour le moment avec notre camp de base à Montréal.
Internet : une ressource cruciale
La connexion internet un petit peu le nerf de la guerre des nomades digitaux ou semi-nomades : en effet, quand tu travailles en ligne, tu n’as pas le choix d’être connecté en permanence à tes clients ou alors d’anticiper les périodes où tu n’auras pas accès à Internet.
C’est également un gage de fiabilité pour tes clients et cela les rassure.
Il est par contre clair que l’on essaie de ne jamais avoir de problème de connexion. »
Kevin
Ainsi, quand Kevin et Maia se sont retrouvés sans Internet dans le Massif des Écrins après un orage violent, ils ont tout de suite décidé de redescendre dans la vallée, près d’une ville pour pouvoir livrer leur service dans de bonnes conditions.
Internet n’est pas toujours fiable partout. C’est un des gros enjeux des nomades numériques : souvent on va te dire qu’Internet fonctionne et finalement cela ne marche pas ou cela ne marche pas assez pour que tu puisses travailler avec cette connexion : que ce soit le wifi dans les locations ou encore les zones de couvertures de 4 G ou de LTE de ton opérateur.
Une journée de travail chez Kayam
Malgré leur mode de vie atypique, Maia et Kevin se calquent sur les horaires de bureaux : ils commencent tous deux leur journée à 8 h 30 et finissent à 17 h, du lundi au vendredi.
Cela leur permet de se donner un cadre et ils travaillent ainsi sur les mêmes horaires que leurs clients.
Le décalage horaire avec les clients
Pour le moment, Kevin et Maia ne sont pas impactés par les décalages horaires, car ils voyagent essentiellement en Europe. Mais Clem l’a vécu quand on était en Australie : à cette époque là, elle devait jongler avec des clients en France et au Canada.
Ce n’était pas toujours facile, car certains clients n’ont pas toujours d’horaires élastiques, par exemple les agences de Com’ ou les bureaux d’architectures.
Dans ce cas-là, c’est donc à toi de t’adapter. Et cela nous est arrivé plus d’une fois de devoir faire un appel à 6 h du matin ou encore à 22 h le soir.
Le bilan après 2 ans de digital-nomadisme
Maia se sent vraiment épanouie, elle a réussi à combiner son activité professionnelle avec les voyages.
Elle trouve que son mode de vie lui ouvre l’esprit et lui permet de rencontrer beaucoup de gens tout en évitant la routine. Elle se sent vraiment mieux que quand elle vivait à Paris.
Tu peux bouger, créer quelque chose et ça marche ! »
Kevin
Kevin ne regrette pas non plus sa transition vers un mode de vie plus nomade. Il reconnaît que parfois ce mode de vie peut être fatigant, mais il en retire une vraie richesse, autant au niveau des rencontres que des défis qu’il doit relever.
De son côté, il ne pense pas forcément faire ça toute sa vie, il aimerait tenter d’autres expériences comme s’expatrier 2 ans dans un autre pays, par exemple.
Mais pour le moment, Maia et Kevin ont convenu de repartir sur une nouvelle année avec ce mode de fonctionnement.
Les qualités d’un digital nomad
Kevin recommande de ne pas avoir peur d’essayer et d’apprendre, se former, autant que possible.
Ne pas avoir peur de ses peurs »
Maia
Maia, de son côté, met en avant la détermination et l’anticipation comme des facteurs de succès essentiel.
Elle te recommande aussi d’écouter tes peurs : elles te permettront d’anticiper les problèmes sans pour autant te figer. Tu dois passer à l’action !
C’est d’ailleurs l’anticipation qui va te permettre d’éviter les problèmes ou encore de pouvoir rebondir rapidement en cas de pépins (comme une épidémie par exemple ;).
Si tu as plus de questions, tu peux contacter Kayam ici :
Remy MOREAU dit
Impressionnant comme histoire ! En espérant que d’ici la fin de votre formation, ce soit vos élèves que l’on retrouve dans ce podcast 😇😉
Clem et Mumu dit
Haha ! C’est sûr qu’on aimerait ça ! Il y a déjà Alice 😉
Marie-Hélène Roseau dit
SUPER! Kévin, j’espère quand même te revoir de temps en temps!!
C’est GÉNIAL votre projet