Michael Pinatton a 32 ans, il vit au Mexique depuis 5 mois. Il est blogueur-voyageur, écrivain et podcasteur depuis plusieurs années. Il passe 80% de son temps à l’étranger. Bref, tu l’auras compris, c’est un digital nomad aguerri !
Nous allons voir ensemble pourquoi il a choisi de se lancer la création d’un podcast lorsque cela n’était pas développé en France.
Nous abordons son processus d’écriture et les différences entre l’auto-édition et le circuit d’édition classique.
Il te partage son expérience de digital nomad et ses conseils pour que tu puisses aussi sauter le pas.
Les créateurs nomades
Bienvenue dans la série d’articles et de podcasts sur les créateurs nomades. Notre objectif est de partager avec toi l’histoire de créateurs qui exercent leur métier sur les routes ; qu’ils soient photographes, illustrateurs, développeurs, musiciens, graphistes, vidéastes ou troubadours !
Découvre ici leur interview sur notre podcast : les créateurs nomades . Abonne-toi sur iTunes , Spotify, Deezer ou Google podcast ! Tu pourras écouter leur histoire dans le métro, sur la plage, au marché ou dans ton van !
La naissance du podcast Traverser la Frontière
Il y a 4-5 ans les podcasts n’étaient pas populaires en francophonie. Mais Michael adorait ce format audio et en écoutait beaucoup. Il a donc décidé de se lancer avec son podcast Traverser la frontière.
Au moment de notre interview, il en était à son 99e podcast !
Tout a commencé lors d’un tour du monde (comme souvent 😉 ). En effet, Michael avait dans l’idée de faire des interviews de français au quatre coins de la planète, qu’ils soient voyageurs ou expatriés. Le format du podcast lui était donc tout à fait adapté : cela lui a permis de rencontrer des gens, sans que ce soit trop rébarbatif comme cela peut-être le cas avec de longues interviews écrites.
C’est le format parfait pour se poser avec des gens, discuter. On le rejoint complètement sur ce point. Le format audio permet aussi d’avoir une véritable attention et concentration des auditeurs. Les personnes qui écoutent des entrevues de 45 minutes – 1h ont une grande capacité de concentration.
C’était novateur à l’époque, il y avait très peu de podcast sur la thématique du voyage en français. Ils se comptaient sur les doigts de la main.
Avec ce contenu atypique pour l’époque, il a cherché à se démarquer et à avoir un angle d’attaque différent pour se positionner dans la blogosphère, vu qu’il était inconnu dans ce milieu.
Quand on me voit, on me dit : ah ! Mais c’est toi le mec qui a le podcast ! «
L’avantage pour Michael, c’est qu’il a pu interviewer des personnes qui avaient déjà une audience. Et si ces invités aimaient le podcast, ils le partageaient volontiers. Ceci lui a permis d’accéder à d’autres audiences et cela a ainsi contribué à ce que de nouvelles personnes le découvrent.
Notamment Alex Vizeo, qui l’a partagé sur sa page Facebook qui comptait à l’époque 15 000 abonnés. Cela a permis a Michael d’avoir de nouveaux lecteurs et auditeurs.
Comment Michael Pinatton est devenu un digital nomad ?
Mais reprenons depuis le début… comment en est-il arrivé là ?
Michael a développé ses compétences dans le milieu du web depuis ses 20 ans et il a commencé son blog 7 ans plus tard. De nos jours, tout est accessible gratuitement sur internet, pour les débutants. Il avait des bases, savait où chercher, donc il n’a pas eu besoin de formation.
Avant de se lancer dans le blogging voyage, il connaissait déjà l’univers du web, de WordPress, du web marketing. Il était trafic manager : il gérait les publicités Facebook, Adwords, les e-mails.
Il s’est créé l’occasion de partir en tour du monde suite à la vente de son entreprise. À cette période, il a cherché une activité qui lui plaise et qui lui permette de vivre correctement.
Le blog et le podcast se sont imposés à lui comme une évidence. C’était quelque chose qu’il connaissait, il savait qu’il avait des compétences pour débuter et augmenter son audience sur le long terme.
Michael Pinatton a choisi la thématique du voyage, car c’est une passion pour lui. Avant cela, il avait monté des blogs selon les différentes opportunités de trafic qu’il distinguait : par exemple, il a eu des blogs sur Twilight ou encore sur les Télévisions 3D. Il pensait pouvoir monétiser le trafic sur ces sites. Malheureusement, ces sujets ne l’intéressaient pas, il s’ennuyait à écrire des articles pour ces blogs et il ne gagnait pas autant d’argent qu’espéré.
Quand il a créé Traverser la frontière, il s’est dit qu’il allait continuer ce projet au moins 10 ans. Et ce, même s’il ne gagnait rien pendant 3 ans avec toute la création de ses contenus.
La première année, il a eu zéro revenus, puis la seconde quelques dizaines d’euros par mois puis la troisième année, quelques centaines. Cela augmente tranquillement.
Au moment de l’interview, il était à l’équilibre ! Ses revenus couvraient ses dépenses !
Quels conseils avant de démarrer comme digital nomad ?
Fais beaucoup plus de choses et de contenus, peu importe la forme. »
Pour Michael, créer beaucoup de contenu est important : cela contribue à créer un effet boule de neige. Plus tu as de contenu publié, plus cela génère de référencement, plus de visiteurs, et donc plus d’abonnés.
J’étais trop perfectionniste, ou à me dire : ce que j’écris, il faut que ça soit parfait ou que ça vienne du coeur. Je me créais plein de barrières, en fait. »
Actuellement, il a une liste remplie d’idées d’articles sur Evernote, mais il n’a toujours pas produit la quantité de contenu qu’il aurait voulu.
Cela permet aussi d’avoir un regard critique sur ton travail et de l’analyser.
Si tu crées seulement un article par mois, tu auras douze articles à la fin de l’année. Si tu en produis un par jour pendant un mois, tu auras trente articles à la fin de celui-ci. Ce qui est largement supérieur ! Tu auras donc appris beaucoup plus pendant un mois que pendant un an !
Écrire un livre : retour d’expérience
Pour Michael Pinatton, écrire un livre est un processus complètement différent de la rédaction d’un article de blog. Ces quatre derniers mois, il a d’ailleurs travaillé sur son prochain livre.
Durant ce laps de temps, il n’a pas écrit sur son blog, car toute son énergie créatrice était dirigée vers ce livre. Il n’était pas capable d’écrire un article de blog après avoir passé 3-4 heures concentré sur son prochain livre.
Son prochain livre : Paris-Téhéran en vélo !
En 2017, Michael est parti de Paris jusqu’à Téhéran en vélo et en solo pendant 6 mois. C’était son premier voyage en itinérance et son premier voyage à vélo. Il n’avait d’ailleurs jamais testé le voyage à vélo, même pour le temps d’un week-end.
Michael a acheté son vélo seulement un mois avant de partir. Il s’est dit qu’il apprendrait les choses à savoir sur place, en se lançant.
Son voyage s’est très bien passé :
J’ai vécu des expériences de dingues ! J’ai dormi chez les gens, j’ai bivouaqué un peu partout… »
Il a ainsi traversé toute l’Europe pour arriver en Turquie puis finalement en Iran. L’Iran est un pays vraiment très différent de tout ce qu’il avait connu jusqu’ici.
À son retour, il a décidé de raconter toute son aventure dans un livre.
Pendant le voyage, il avait pris beaucoup de notes, mais il avait aussi beaucoup filmé et photographié.
Il s’appuie sur tous ces souvenirs et sa mémoire pour rédiger son livre.
Il a commencé à se mettre à l’écriture autour de Noël 2018 et a fini d’écrire son manuscrit en avril 2019.
Comment être productif pour écrire un livre ?
La technique des pomodoros
Il a mis en place cette méthode lorsqu’il a écrit son deuxième livre : Voyage à durée indéterminée.
Michael écrit tous les matins (sauf exception) 3 ou 4 heures. Pendant ces heures, il évite toute distraction, il n’utilise pas son téléphone portable, il coupe le wifi. Il est simplement devant son ordinateur. Il est complètement focalisé sur sa tâche et il écrit.
Généralement, il se lève tôt et va s’installer dans un café pour écrire. Au moment de l’enregistrement du podcast, Michael est installé à Guanajuato au Mexique. Il y a trouvé un petit café d’où il travaille tous les matins de 8h à 12h.
Pour travailler efficacement, il utilise la technique du Pomodoro. Il fait des Pomodoros de 45 minutes : c’est-à-dire qu’il va écrire non-stop pendant 45 minutes, et après, il prend une pause de 5-10 minutes, puis il repart pour une séance de 45 min, etc.
La méthode officielle conseille 25 minutes, mais il trouve cela un peu court, il lui faut déjà 5 à 10 minutes pour se replonger dans l’écriture et commencer à avoir le « flow ». Bref, produire du contenu efficacement. En 25 minutes, il se sent coupé trop rapidement.
Éliminer les distractions
Il utilise un petit logiciel disponible sur Mac qui s’appelle Self-control. Ce logiciel lui bloque l’accès aux sites internet qu’il définit sur des périodes de 45 minutes : Facebook, Twitter, Gmail, etc.
Au bout de 45 minutes, il a de nouveau accès aux autres apllications et prend donc sa pause. Après quelques minutes, le logiciel bloque à nouveau les sites et donc il est forcé à se remettre au travail.
Les distractions, c’est vraiment l’ennemi de la productivité. »
Michael considère qu’en écriture, la distraction est le pire ennemi qu’il soit.
L’édition d’un livre
L’auto-édition
Ses trois premiers livres ont été autoédités. Michael les a publiés par lui-même en utilisant les services d’Amazon :
Le service d’auto-édition d’Amazon
Tu peux soit éditer des livres numériques ou des livres papier sur Amazon. Il suffit de fournir ton document mis en page et une photo pour la couverture. Bien entendu, si tu veux quelque chose de professionnel, tu vas devoir mettre du temps là-dessus et peut-être devoir engager un professionnel pour t’aider.
Michael a d’ailleurs appris à autoéditer ses livres tout seul en consultant les informations sur Amazon, mais aussi en lisant des blogs sur le sujet. Pour chacun de ses 3 livres, il a utilisé les services de trois freelances différents :
- un freelance pour corriger son livre : erreurs grammaticales, syntaxe, etc.
- un freelance qui s’est occupé du formatage du livre : format papier et format ebook.
- un graphiste freelance pour s’occuper de la couverture du livre
Il a choisi de déléguer ses tâches, car il est conscient qu’il est difficile d’être bon partout. Pour l’auto-édition, à moins d’être un bon designer graphique qui a de bonnes notions en programmation et avec un très bon niveau de français, tu devras faire appel à des freelances pour t’aider.
Ça ne coûte pas trop cher et cela te permet d’avoir un rendu beaucoup plus pro. »
Il vend ses livres sur Amazon en version ebook (pour Kindle) et papier. Dans ce cas-là, Amazon imprime le livre à la demande). La version .PDF est également disponible sur Gumroad.
La vente de ses livres contribue pour 60 % à ses revenus, ce qui n’est pas négligeable.
Les maisons d’édition
Pour son futur livre, Michael est en contact avec différents éditeurs pour voir ce qu’il est possible de faire. Il attendait de finir son manuscrit pour pouvoir l’envoyer aux différentes maisons d’édition.
Si jamais il ne trouvait pas, il repartirait sur de l’auto-édition.
Son audience attend vraiment la sortie de son livre. Lors de son périple, il a beaucoup partagé de contenu sur les réseaux sociaux. Du coup, dès qu’il parle du livre, il a beaucoup de commentaires très encourageants :
Oh, mais je veux l’acheter ! »
Quand est-ce qu’il est disponible ?«
Ça a l’air trop bien !«
Les services d’un éditeur classique
Un éditeur classique va te reverser entre 5 et 10 % du prix de vente du livre en royalties. En auto-édition, tu vas recevoir entre 30 et 35 % du prix de vente en royalties pour les ventes sur livre papier. En livre numérique, par contre, c’est beaucoup plus.
Bref, en auto-édition, tu vas gagner quasiment 4 fois plus d’argent.
Mais passer par un éditeur comporte aussi de sérieux avantages :
- un éditeur s’occupe de la distribution dans toutes les librairies, les Fnac, les Cultura, etc. Il pourrait ainsi toucher une audience qui n’est pas la sienne actuellement. En auto-édition, il va pouvoir vendre ses livres à son audience et sur internet uniquement. Cette nouvelle audience pourrait ainsi découvrir son blog et ses podcasts, par exemple.
- Le fait de travailler avec des professionnels lui permettrait de sortir un beau livre, avec des photos, etc. En auto-édition, tu dois soit le faire toi-même ou encore payer quelqu’un pour le faire. Un éditeur t’aidera aussi beaucoup dans la réalisation du livre et dans l’écriture. Il pourra te faire retravailler ton style, ton écriture, etc. Il pourra t’aider à réorganiser tes paragraphes et ton histoire par exemple.
- Un éditeur pourra t’aider sur la communication en organisant des événements et en utilisant les relations de presse pour faire parler de ton bouquin.
Bref, Michael aimerait essayer de passer cette fois-ci par un éditeur classique pour se faire une idée et voir comment ça marche précisément.
Ses projets
Bien que son manuscrit soit tout juste écrit, Michael précise bien que c’est seulement la moitié du travail : il va devoir le retravailler, le peaufiner. Et chose extrêmement importante, il va devoir le vendre en utilisant des stratégies marketing.
Le marketing est aussi important que l’écriture du livre. »
Pour la suite, il prévoit d’écrire du contenu pour son blog et mettre à jour ses anciens contenus. L’idée c’est de le booster au niveau du contenu et d’améliorer son référencement.
Son statut de digital nomad
Il prévoit de rester un peu plus longtemps au Mexique, jusqu’à la fin de l’été : il aime bien ça et les visas sont faciles à obtenir. En effet, tu peux obtenir un visa de 6 mois, renouvelable dès que tu sors du pays.
Mais il a également d’autres pays en tête, notamment Cuba où il pourra se perfectionner en salsa !
Michael garde sa résidence fiscale en France et il est déclaré en tant qu’autoentrepreneur. Il n’a jamais eu de question ou de difficulté particulière avec l’administration française à ce sujet.
Son meilleur conseil pour devenir digital nomad
Le meilleur conseil qu’il peut te donner est de développer une compétence à fond et de t’améliorer constamment dans le domaine. En effet, si tu fais partie des meilleurs dans ton secteur, tu y arriveras.
Dans les métiers de la création, il n’est pas superflu de viser la perfection et de chercher à toujours s’améliorer. Avoir cette attitude te permettra de te faire remarquer et tu trouveras un moyen de gagner de l’argent dans ce domaine.
L’excellence et la qualité, ça primera toujours. »
Nous rappelons également que « digital nomad » n’est pas un métier, mais un mode de vie : tes compétences sont donc primordiales si tu veux en vivre.
- Cela signifie qu’il faut que tu aies des compétences avant de partir avec ton sac à dos. À moins d’avoir des économies et du temps devant toi pour pouvoir développer tes compétences.
- Sans compétence, tu ne trouveras pas de clients ou d’opportunités qui te permettront de gagner ta vie.
- Si tu regardes les personnes qui réussissent le mieux en tant que digital nomads, ce sont toutes des personnes qui avaient des compétences avant de partir.
Il n’y a rien de pire que de se retrouver à l’étranger avec son compte en banque qui se vide et l’impossibilité de rebondir, de renflouer les caisses…
- La capacité d’adaptation est également une qualité à cultiver : la bonne nouvelle, c’est que le voyage renforce cette qualité et se transpose dans le milieu professionnel.
À chaque nouveau pays, c’est des nouvelles coutumes, nouvelles langues, nouveaux paysages, nouvelles personnes, etc. »
De son point de vue, Michael peut encore s’améliorer sur ce point. Par exemple, il trouve qu’il ne s’est pas adapté suffisamment vite aux réseaux sociaux et qu’il aurait pu profiter d’opportunités dans ce domaine.
Il conseille donc de rester à jour et de suivre les tendances de près au niveau des réseaux sociaux, du blogging, des podcasts, etc.
Les perspectives du format podcast
Michael pense que le podcast est là pour durer, que ce n’est pas seulement un effet de mode. Selon lui, il y a un public pour des contenus plus longs, plus profonds.
La force des podcasts est qu’ils ne sont pas tributaires d’une seule plateforme. Par exemple, si iTunes décide de désindexer ton podcast, c’est sûr que tes écoutes vont chuter, mais ton contenu sera toujours disponible sur les autres plateformes.
La difficulté au niveau des podcasts est de monter son audience et d’atteindre de nouveaux auditeurs. En général, une fois que tu les as atteints, la fidélisation de ton audience est beaucoup plus grande. En fait, le podcast a un petit côté addictif !
À retenir pour devenir un digital nomad :
- Avoir des compétences solides avant de te lancer
- Se former en continu, être à l’affut des nouvelles tendances sur Internet
- Essayer de se démarquer dans sa thématique
- Le sujet de ton blog doit te passionner sinon tu n’y arriveras pas
- Persévérer
- Créer du contenu régulièrement, c’est important pour réussir
- Être productif : technique des pomodoros et limiter les distractions
- S’entourer des bonnes personnes pour des résultats professionnels : on ne peut pas être bon partout
Où suivre Michael ?
Tu peux retrouver Michael sur son blog et son podcast traverserlafrontiere.com
Il est aussi sur Facebook , Instagram, Twitter ou encore Youtube
Pour aller plus loin
Un condensé de conseils pour te lancer
Si tu souhaites devenir un créateur nomade, travailler sur des projets que tu aimes et sans stress avec tes clients, nous te proposons de lire notre guide de 50 pages pour bien démarrer et booster ton activité de créateur freelance !
L’histoire de Michael t’a motivé ? Tu as envie toi aussi de te lancer ? Tu aimerais découvrir d’autres créateurs nomades inspirants ? Retrouve tous les portraits et conseils ici. Et tu peux les écouter sur iTunes , Spotify, Deezer ou Google podcast et bien d’autres plateformes !
Rejoins la communauté
Tu peux rejoindre la communauté des créateurs nomades sur Facebook, pour parler du projet que tu aimerais mener, poser tes questions, trouver des réponses. On te demandera juste de répondre à quelques questions pour nous assurer de la qualité du groupe. 🙂
Et toi ?
- Quel est ton projet ?
- Quel créateur voyageur souhaiterais-tu que l’on interviewe ?
- Aimerais-tu nous raconter ton histoire ?
- Que t’inspire le parcours de Michael ?
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