Comment concilier voyage et travail en freelance dans un espace de 8 m2 ? Comment créer son propre cocon tout en développant un idéal communautaire ?
Pour découvrir cela, nous avons interrogé Yunae et Jonathan, les fondateurs de la chaîne YouTube Tiny House Livingston.
Tous deux artistes 3D, ils ont construit leur tiny house, ces petites maisons sur roues, pendant deux ans pour devenir digital nomads.
Dans cet article, tu apprendras :
- Comment gérer les défis du freelance nomade dans un espace restreint,
- Comment Yunae et Jonathan sont devenus freelances,
- Comment est né le projet de la tiny house,
- Quels sont leurs projets pour le futur,
- Comment concilier nomadisme et vie en communauté,
Petite note : Nous avons enregistré le podcast avec Yunae et Jonathan pendant leur confinement en Espagne, en avril 2020.
Les créateurs nomades : le podcast
Bienvenue dans la série d’articles et de podcasts sur les créateurs nomades. Notre objectif est de partager avec toi l’histoire de créateurs qui exercent leurs métiers sur les routes ; qu’ils soient photographes, illustrateurs, développeurs, musiciens, graphistes, vidéastes ou troubadours !
Tu peux écouter l’interview de Yunae et Jonathan sur notre podcast ici :
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Qui sont Yunae et Jonathan ?
Yunae, 29 ans, drôle, sensible et empathique, et Jonathan, patient et persévérant jeune homme de 35 ans, sont les propriétaires de la tiny house Livingston.
Lorsqu’ils se sont retrouvés (après une formation commune à l’École de Communication Visuelle de Bordeaux), Jonathan venait de se lancer dans la construction de la tiny house.
Yunae, elle, rêvait de partir voyager plusieurs années en Australie et en Nouvelle-Zélande avec son sac à dos.
Leurs deux projets ne vont plus former qu’un avec la projection d’un tour du monde à bord de la tiny house, Livingston.
Illustration, réalisation, 3D et storyboard : des métiers de digital nomads
Yunae travaille principalement dans le monde de la pub. Son activité consiste à modéliser en 3D un produit dont la sortie est proche. Ceci permet au client de montrer à ses propres clients un produit « fini » en format 3D.
Elle fait aussi du storyboard, toujours pour la publicité. Le storyboard, ce sont les dessins préparatoires d’un film ou d’un dessin animé.
Le storyboard est essentiel pour savoir placer les mouvements de caméra, les personnages, etc., et donner une idée plus claire du film à venir. Elle aimerait faire ça aussi pour de l’animation (dessins animés, séries…).
Enfin, l’illustration reste encore du domaine personnel, mais elle aimerait en faire une activité professionnelle et travailler avec des maisons d’édition, notamment pour les enfants.
Jonathan fait également de la 3D, en travaillant beaucoup sur les effets spéciaux (explosions, personnages…), notamment pour la publicité.
Il est aussi réalisateur de clips : il écrit le scénario et filme ensuite son projet.
Ainsi, grâce à la proximité et la complémentarité de leurs compétences, il leur arrive de partager certains projets.
C’est comme ça que ça a démarré d’ailleurs »
Jonathan
D’intermittents à freelances : une transition en douceur
Jonathan a passé 7 ou 8 ans en studio.
J’étais intermittent donc ça m’a permis de beaucoup bouger »
Jonathan
Cette expérience lui a permis d’acquérir un gros noyau de clientèle. Grâce à cela, la transition vers le freelancing s’est faite en douceur : en restant d’abord deux ans en tant que freelance sur Paris, puis en nomade.
Tous ses clients l’ont suivi petit à petit.
Les studios où il avait l’habitude de travailler sont passés d’employeurs à clients : au lieu de travailler dans leurs locaux, il leur a proposé de réaliser les missions de chez lui. Un arrangement gagnant, car un intermittent coûte très cher en termes de charges. Ils payaient la même somme voire moins et lui gagnait plus, même en payant ses charges.
Pour Yunae, la transition s’est véritablement opérée avec la concrétisation du projet de tiny house. C’est à ce moment-là qu’elle est devenue freelance. Elle a d’ailleurs collaboré avec plusieurs clients de Jonathan.
Elle a aussi fait face à la réticence des studios d’animations d’avoir recours à des travailleurs à distance.
Ils fonctionnent désormais comme un petit studio indépendant et ont trouvé leur équilibre dans cette vie de digital nomads.
Si toi aussi tu rêves de devenir freelance nomade, tu es au bon endroit ! On t’a préparé un guide gratuit, qui t’explique tout ce dont tu as besoin pour faire décoller ton activité de créateur nomade.
Télécharge-le ici :
Vivre et travailler en tiny house
La naissance du projet
On se connaissait, mais on n’avait pas prévu de faire notre vie ensemble ! «
Yunae
Encore sur Paris, Jonathan cherchait un moyen de voyager avec son matériel de sport (parapente, parachute, kitesurf…).
Il regardait du côté des vans, caravanes, camping-cars, mais quelque chose ne lui plaisait pas. Il a découvert les tiny houses par hasard.
Après six mois de recherches sur la possibilité d’un tel projet, il décide de construire la sienne à Bordeaux.
Il a toujours rêvé de construire sa propre maison donc créer sa propre tiny house rassemblait les deux projets.
Tu peux aller voir le processus de fabrication de la tiny house sur leur chaîne YouTube Tiny House Livingston, ils ont tout documenté !
La tiny house a tous les arguments nécessaires à ses yeux : mobile, moins chère qu’un camping-car, plus écologique, plus d’espace, personnalisable…
Yunae est très rapidement venue rejoindre le chantier. Comme elle aime tout ce qui est manuel, elle était intéressée par la construction de la tiny. Elle confie n’avoir pas été effrayée par ce projet.
Et puis, à côté de son projet initial de voyage en sac à dos, la tiny house apporte une dose de confort non négligeable !
Avec la tiny, tu peux aller beaucoup plus loin, beaucoup plus longtemps «
Yunae
Les contraintes d’une tiny house
Se déplacer avec une tiny house
Sur la route, ils font face aux contraintes habituelles de tout véhicule : il faut faire attention au volume. Leur tiny fait 4 min 10 s de hauteur pour 6 min 50 s de longueur, 2 min 50 s de largeur et 3,5 tonnes.
Pour autant, les déplacements ne sont pas plus difficiles qu’avec une voiture classique.
Tracter ce truc-là, c’était beaucoup plus dur dans nos têtes que ça ne l’est «
Jonathan
Pour se déplacer avec une tiny house en France, il faut obtenir une extension du permis B. Il s’agit d’une formation et d’un examen (réalisables en trois demi-journées).
Une période de rodage a été nécessaire, mais celle-ci leur a permis d’emprunter le périph’ parisien sans problème !
Bien sûr, il leur a fallu dépasser le stress des débuts, mais aujourd’hui ils craignent surtout la réaction des gens qu’ils croisent, car ils focalisent leur attention sur la tiny et non plus sur la route.
À un moment donné, il faut te dire « OK, j’ai le droit d’être sur la route, je suis lent, j’ai un gros volume, comme les camions. »
Jonathan
La législation et les autorités
Il n’y a pas encore de normes précises sur la construction des tiny houses, ni même de contrôle technique pour la remorque, bien que ce soit déjà le cas dans certains pays.
Au niveau des assurances, il y a également un vide, d’où l’angoisse de Jonathan qu’il arrive quelque chose à sa maison mobile ou qu’elle tombe sur quelqu’un…
Ils n’ont jamais été arrêtés sur la route, que ce soit en France ou en Espagne où ils se trouvaient lors de notre interview.
Les gendarmes nous regardent d’un air de dire « Je n’ai surtout pas envie de vous arrêter parce que je ne saurais pas quoi faire avec, parce que je n’y connais rien ! »
Jonathan
Durant les dernières semaines avant le départ, Jonathan a tenté de se renseigner auprès de tous les policiers qu’il croisait, mais il a senti que le sujet ne les intéressait pas.
On lui a répondu que tant que l’ensemble de la structure était équilibré, il n’y avait pas de raison de se faire arrêter. La seule expérience négative qu’ils ont dû éprouver a été de se faire déloger d’un endroit où ils s’étaient installés, car le camping sauvage était interdit.
Vivre et travailler dans un espace de 8 m2
Avec des projets variables, ils ne travaillent pas tout le temps et surtout pas forcément sur le même rythme, ce qui implique des compromis.
Le premier des compromis se situe au niveau du matériel. Pour leurs activités respectives, ils ont tous les deux besoin de matériel puissant, mais l’espace réduit d’une tiny house leur demande d’être “techniquement créatifs”.
Ils travaillent sur des ordinateurs portables, ce qui rend le travail plus long (les ordinateurs portables étant globalement moins puissants que des ordinateurs fixes).
Ceci implique une autre forme de sélection des projets ou alors une adaptation via des techniques plus légères.
Par exemple, en cas de besoin, ils louent une farm* sur Internet à laquelle ils envoient leurs calculs et récupèrent leurs images avec une connexion Internet, ce qui leur permet un gain de temps important.
*Ce sont des serveurs auxquels tu envoies tes fichiers, ils vont ensuite faire les calculs à la place de ton ordinateur et te livrer le résultat.
La difficulté dans Livingston, la tiny house de Yunae et Jonathan, c’est que le salon a été pensé pour une seule personne, et pas pour deux qui travaillent en même temps sur ordinateurs. Il manque un bureau.
Cette pièce manquante amène à un déménagement quotidien de l’unique table de la maison : il faut tout déplacer pour manger.
Pour éviter cela, ils n’utilisent qu’une moitié de table pour manger, ce qui laisse l’autre moitié pour le matériel de Yunae. Heureusement, en été, c’est plus simple, ils mangent dehors pour ne pas avoir à tout déplacer.
Pour visualiser ta maison sur roue avant de la finir, tu peux utiliser Sketchup qui te permet de construire tes espaces en 3D.
D’ailleurs, nous avons réalisé une formation pour t’aider à aménager ton van, ton bus, ta tiny house, bref ton véhicule en 3D.
Globalement, travailler en tiny house ne change pas grand-chose par rapport aux autres freelances, puisque la plupart d’entre eux travaillent depuis leur domicile.
Yunae et Jonathan délivrent un conseil précieux pour les futurs digital nomads : bâtir sa clientèle avant de partir apporte plus de sérénité.
C’est d’ailleurs ce que l’on te conseille aussi dans notre méthode pour te lancer en freelance sans risque.
Bien qu’il soit possible de prospecter sur la route, il est toujours plus rassurant de partir avec un carnet d’adresses (et donc de commandes potentielles) solide.
Si tu souhaites recevoir plus de conseils pour booster ta carrière de freelance, télécharge ce guide maintenant :
En résumé, il faut être conscient de ses besoins en termes d’espace lorsqu’on prévoit un grand road-trip et que l’on doit travailler en même temps.
Il y a aussi le fait de vivre avec une autre personne à temps plein, il faut que tout se passe pour le mieux.
Ils reconnaissent tous les deux que c’est un quotidien plein de défis.
Bref, il vaut mieux bien se connaître avant de partir en couple !
Tiny house et difficultés sur la route
Comme pour tout projet de cette envergure, les difficultés sont nombreuses.
Mais en réalité, comme le rappellent Yunae et Jonathan, il n’y a jamais de grosse galère, que des galères modérées et toujours des solutions !
C’est notre degré de panique face à cette galère qui varie ! ”
Yunae
Le premier soir, à la veille de la crémaillère en présence de leurs familles et de plusieurs officiels, ils ont dû faire face à une fuite d’eau dans la tiny house.
Suite au premier déplacement de la tiny dans la journée, un joint inaccessible sur les cuves d’eau qui était mal serré s’est défait, causant une fuite sur un réservoir de 80 litres.
Ils ont dû écoper l’eau de minuit à 1 h 30 du matin !
L’avantage de construire soi-même, c’est qu’après tu es assez autonome pour la réparation et le diagnostic…”
Jonathan
Une autre moment difficile dont ils se souviennent, c’est une ruelle étroite dans Cergy où les roues de la tiny passaient de justesse entre deux trottoirs assez hauts.
Tu peux regarder la vidéo qui raconte cette histoire ici :
La tiny house : un projet de partage
Pourquoi avoir créé la chaîne YouTube “Tiny House Livingston” ?
La chaîne YouTube est née au début du projet.
Jonathan a voulu faire des vidéos, car il n’y avait rien pour aider les gens dans ces projets-là.
À cette époque, il y avait peu de documentation sur la construction.
Il a passé un marché avec la Tiny house, qui est un gros constructeur français.
Plutôt que de venir chez eux et simplement observer, il leur a proposé de filmer tout ce qu’ils faisaient.
Ensuite, il diffusait ses vidéos sur Youtube pour aider ceux qui veulent monter leur propre tiny house.
Ces professionnels, compagnons du Tour de France, sont très axés sur le partage et l’autodidactisme donc ils étaient très intéressés par le projet.
Après la construction, ils ont continué de raconter ce processus ainsi que la vie à bord sur leur chaîne YouTube.
Youtube est devenue une activité à part entière de leur aventure.
Aujourd’hui, Yunae et Jonathan ne souhaitent plus travailler pour des produits qu’eux-mêmes n’achèteraient pas.
Au contraire, ils souhaitent véhiculer des valeurs de partage et de transmission.
Si YouTube ne leur rapporte pas d’argent directement, la chaîne Tiny House Livingston leur a apporté de nouveaux clients grâce à une meilleure visibilité de leurs compétences.
D’ailleurs, si toi aussi tu souhaites travailler sur des projets qui te ressemblent et alignés sur tes valeurs, découvre une méthode en 50 pages pour bien démarrer en freelance et attirer les bons clients.
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Comment choisir le nom de son projet ?
Il est toujours difficile de donner un nom à un véhicule ou un projet.
Jonathan porte ce prénom en rapport avec le livre Jonathan Livingston le goéland, de Richard Bach.
Cette nouvelle raconte l’histoire d’un goéland qui part voyager loin de sa communauté pour tenter de trouver les réponses à toutes ses questions et évoluer à sa manière. Il a ainsi la liberté de pouvoir faire autre chose que ce que fait tout le monde. Et il revient avec son apprentissage.
Cette histoire correspond totalement à l’esprit de la tiny house de Yunae et Jonathan.
Jonathan Livingston le goéland, de Richard Bach
On expérimente une autre voie et en même temps on essaie de partager tout ce qu’on va apprendre sur ce nouveau chemin. «
Jonathan
Le choix du nom a été fait avant l’arrivée de Yunae sur le projet, mais elle a pu choisir le nom de la voiture : Gundam.
Ce nom lui vient de sa passion pour les dessins animés de méca et Gundam est un robot assez connu dans une série japonaise. C’est un symbole de puissance, ce qui va bien pour tracter la maison !
Tiny house et éco-hameaux : ambition post-confinement
2020 sera vraiment une année hors norme : lors de notre interview, Jonathan et Yunae étaient confinés en Espagne, dans une ferme avec d’autres voyageurs.
Alors qu’ils effectuaient un tour d’Espagne et du Portugal avant un retour en France prévu pour l’été, ils ont été contraints de mettre un stop à leur voyage.
Le stress lié à l’incertitude de la situation les a menés à une réflexion urgente sur l’après-voyage.
L’envie de vivre en communauté existait déjà avant, mais ils ne savaient pas où ni comment mettre cette idée en place.
Après deux mois de recherches et avec un déconfinement début mai en Espagne, ils ont fait le choix de rentrer en France pour faire un tour des hameaux légers ou éco-hameaux.
Il s’agit de communautés de gens qui se sont installés avec comme points communs le social, l’écologie et la résilience. Des valeurs correspondant à celles du couple.
D’ailleurs, leur tiny house est construite pour être la plus autonome possible grâce à des panneaux solaires et à la récupération d’eau de pluie (⅓ d’autonomie en eau sur l’année).
Leur principal manque d’autonomie réside dans la nourriture et le sol, d’où l’idée d’une semi-installation en hameaux légers.
Pour eux, l’indépendance totale repose dans une forme d’autosuffisance, où l’argent n’a plus sa place.
On se considérera comme indépendants le jour où tous nos besoins seront comblés sans avoir affaire à l’argent ou au travail. «
Jonathan
Afin de clarifier leur projet, que ce soit monter un éco-village ou en rejoindre un, ils veulent profiter de ce retour en France pour se renseigner et faire des vidéos sur ces alternatives pour transmettre à nouveau au maximum de personnes les informations qu’ils trouveront.
Une rencontre marquante pour la suite de leurs aventures
Développer tes relations est un moteur dans tes projets. Jonathan et Yunae en ont fait l’expérience.
Ils ont passé trois mois avec Thomas Longhi, constructeur de tiny houses à la Cahute, avec qui ils partagent la même vision de l’avenir des tiny et des habitats légers.
Leur rencontre a mené à une réflexion commune sur la légitimité des tiny houses comme moyen de transport ET habitat.
Avec lui, ils imaginent un réseau de villages, pas seulement de tiny, où les habitats évolueraient autour d’un port d’attache (une serre, une terrasse commune) sur lequel les tiny houses pourraient venir se greffer, branchées en habitat modulaire à cet ensemble.
L’idée de l’habitat modulaire, c’est de pouvoir partir à n’importe quel moment pour changer de village. Ce qui permet la création d’un réseau de gens nomades qui ont quand même un pied-à-terre.
Il y a une idée de communauté avec des gens fixes et des gens mobiles. Après tout, la force d’une tiny house c’est sa mobilité, sa flexibilité.
C’est d’être semi-nomade.
Leur conseil
Se faire confiance et prendre le temps.
Je me dirais de me faire plus confiance sur les travaux à venir et que, quelle que soit la situation, il y a toujours toujours une solution ! Il faut avoir confiance en la vie, elle apporte des réponses toute seule. »
Yunae
Les sources d’inspirations de Yunae et Jonathan
Pour Yunae, Sarah Marquis et le podcast très inspirant ‘Métamorphose’ qui parle de santé, de nutrition, de mode de vie, d’ésotérisme…
Quelques livres de Sarah Marquis
J’ai réveillé le tigre, de Sarah Marquis
L’aventurière des sables, de Sarah Marquis
Sauvage par nature, de Sarah Marquis
Instincts, de Sarah Marquis
Le podcast Métamorphose
Le podcast Métamorphose, d’Anne Ghesquière
Génération Tour du Monde
Pour Jonathan, le film Génération Tour du Monde des Coflocs : pour faire le plein de bonnes énergies et se faire confiance !
Où suivre Yunae et Jonathan ?
Article co-écrit avec Floriane Bourlion, rédactrice web spécialisée en tourisme, voyage et migration.
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