Comment quitter un emploi stable, l’emploi rêvé de ses parents pour vivre son rêve et devenir un créateur indépendant ?
Pour répondre à ces questions, nous avons interviewé Loris Monteux. Son parcours peut te donner des ailes (oui, bon il est fan d’aviation, c’était un jeu de mot facile ;).
D’ingénieur il est devenu vidéaste freelance, puis a monté son entreprise de production.
Dans cet article tu va découvrir :
- Comment il a géré sa transition professionnelle et sa reconversion.
- Comment il s’est fait connaître grâce au réseau (et aux réseaux sociaux).
- Quel est l’impact des projets personnels dans son activité.
- Quel est le processus créatif de Loris.
Petite note : Nous avons enregistré le podcast avec Loris le 19 mars 2020 au 3e jour du confinement en France. Tout le monde était encore sous le choc de devoir rester confiné et de ne plus avoir sa liberté de mouvement.
Les créateurs nomades : le podcast
Bienvenue dans la série d’articles et de podcasts sur les créateurs nomades. Notre objectif est de partager avec toi l’histoire de créateurs qui exercent leurs métiers sur les routes ; qu’ils soient photographes, illustrateurs, développeurs, musiciens, graphistes, vidéastes ou troubadours !
Tu peux écouter l’interview de Loris sur notre podcast ici :
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Qui est Loris Monteux ?
Loris a 28 ans.
Il est vidéaste et gère une société de production vidéo appelée Uni prod, basée à Paris, mais qui œuvre dans toute la France, voire même dans le monde entier, selon les projets. L’agence propose maintenant différents services, en plus de la vidéo : photo, graphisme et influence digitale.
Il est passionné d’aviation et de vidéo.
Mais il n’a pas toujours été vidéaste…
Avant de se lancer dans ce domaine, il était ingénieur d’affaires dans le Génie civil.
À cette époque, il s’occupait de décrocher des contrats et les gérait du début à la fin.
Il travaillait sur de gros chantiers comme la construction de viaduc, de tunnels, etc. Les montants en jeu étaient élevés : 300, 500 millions d’euros, voire 1 milliard d’euros. Loris a d’ailleurs travaillé sur les chantiers de construction des tunnels du Métro de Paris.
J’aimais bien le fait de gérer un projet et des hommes, et de le voir partir de rien, en fait de plans. Et de le voir réaliser en vrai. »
Loris
Devenir entrepreneur, un indispensable.
Un entrepreneur, c’est quelqu’un qui va prendre en main sa vie. »
Loris
Loris Monteux a toujours eu ça en lui : tout petit, il aimait créer et organiser.
Par contre, Loris n’aimait pas avoir un supérieur au-dessus de lui.
Pas parce qu’il était rebelle, mais il voulait avoir la vie qu’il voulait.
Loris attache énormément d’importance à son mode de vie.
Il ne veut pas faire de compromis sur sa liberté.
Il veut pouvoir travailler d’où il a envie, sans avoir à demander la permission à quelqu’un.
Il veut pouvoir choisir les clients avec qui il travaille.
L’entrepreneuriat lui permettait d’avoir cette liberté.
C’était plus une envie de ce que je voulais faire qui a été ensuite déclinée sur mon entreprise. »
Loris
Pour Loris, un entrepreneur, c’est quelqu’un qui se renouvelle sans cesse.
C’est d’autant plus vrai dans la situation actuelle.
Avec la crise du Covid-19, Loris est confiné, dans l’impossibilité de faire des tournages. Il travaille donc à se réinventer et à faire évoluer une partie de son business en ligne et générer des revenus passifs à moyen terme.
À vrai dire, cela fait déjà plusieurs années qu’il y pense, mais avec le développement de son entreprise, il avait du mal à se trouver du temps libre pour mettre son projet en action.
Mais voyons d’abord, comment Loris est passé d’employé à chef d’entreprise créatif.
Un passionné d’aviation
À la base, mon rêve, c’était d’être pilote de ligne. »
Loris Monteux
Depuis tout petit, il voulait devenir pilote de ligne. C’est ce rêve qui a conditionné ses études. Ainsi, il est parti sur un bac S et a ensuite continué vers Maths sup pour pouvoir préparer son concours de pilote de ligne chez Air France.
Il n’a malheureusement pas pu continuer dans cette voie pour beaucoup de raisons.
Une réorientation dans la construction
À cette époque-là, il y avait un chantier de ligne TGV derrière chez lui. Ça l’intriguait.
Loris s’est réorienté dans la construction.
Loris est donc parti en BTS Génie civil, a passé des concours et a finalement rejoint une école d’ingénieur en alternance pendant 3 ans.
Tous mes profs me disaient qu’après un BTS, aller en école d’ingénieur, c’est impossible. »
Loris
Il les a fait mentir : Il a passé son diplôme d’ingénieur avec succès et s’est retrouvé à travailler sur d’énormes chantiers !
Son expérience d’ingénieur a été formatrice pour la suite de son expérience en tant que vidéaste et gérant d’une boîte de prod.
À 23 ans, il s’est retrouvé à gérer des chantiers avec jusqu’à 50 personnes sous ses ordres.
Être crédible quand on démarre une activité professionnelle
Comment être crédible quand on se retrouve face à un client plus expérimenté ou plus âgé que soi ?
L’expérience de Loris dans le BTP lui a apporté la rigueur et le sens de l’organisation. Il a donc aussi dû développer ses capacités relationnelles, que ce soit avec ses collaborateurs ou avec les clients.
Tu as, des fois, en face de toi des mecs qui ont trente ans d’expérience, qui ont 55 ans, qui sont directeurs financier, administratif et responsables de projets qui ont tout vu, tout fait… »
Loris
Face à des clients comme la RATP, les sociétés d’autoroutes, la SNCF, Loris a beaucoup appris sur les compétences interpersonnelles.
Dans ce genre de situation, Loris essaie de se mettre à la place de son interlocuteur. Comment est-ce qu’il réagira, lui, dans 30 ans, quand les rôles seront inversés ?
Le but c’est de ne pas arriver et de dire : « Salut, moi je sors d’une grande école d’ingénieur, je sais mieux que toi, je sais tout, j’ai tout appris à l’école… »
Loris
Si tu te retrouves un jour dans le même cas, Loris te recommande de montrer à tes clients, à tes collègues, que tu sais te remettre en question et que tu es ouvert à la discussion.
Il ne faut pas perdre de vue l’objectif : réaliser le projet.
Et le mieux pour y arriver, c’est d’arriver à une bonne cohésion, un bon esprit d’équipe entre toutes les parties. Mais ce n’est pas toujours si facile…
Les défis d’une reconversion
Les réactions de l’entourage
Le premier défi auquel Loris a dû faire face lorsqu’il a voulu changer de métier, c’était sa maman !
En effet, sa mère n’a pas du tout compris que Loris quitte un emploi très confortable pour vivre de sa passion, la vidéo.
Pour elle, avoir un fils diplômé ingénieur, qui a une voiture de société, qui a un 13e mois, qui a des primes, qui bosse dans un des plus grands noms des sociétés françaises de construction, qui peut bosser aux quatre coins du monde, qui a un « bon » salaire […], une bonne situation, pouvoir souscrire à un crédit… Elle était super fière. »
Loris
Sa mère associait la vidéo à la précarité et pensait que Loris ne pourrait pas en vivre correctement.
Ça a beaucoup affecté Loris quand il s’est lancé en vidéo.
Il n’était pas soutenu par sa mère. Il essayait pourtant de la rassurer en lui disant que même si cela ne marchait pas, il pourrait retrouver le même travail.
Mais ça ne servait à rien, sa mère restait convaincue que Loris faisait une erreur.
Au final, Loris a pris ses distances par rapport à ça et il a évité de lui parler de ses projets professionnels pendant un petit bout de temps. Le temps qu’il monte son activité.
Par contre, son père a mieux compris et l’a soutenu à 100 % dans sa démarche, ce qui l’a aussi rassuré.
Le risque quand ton entourage ne te soutient pas, c’est que ta confiance en toi diminue. Il faut donc que tu sois conscient de cet effet si tu te lances à ton compte.
Tu dois trouver un moyen de limiter cet impact et développer un réseau d’entrepreneurs.
Ils vont comprendre et partager tes problématiques et seront un excellent soutien pour développer ton activité. Nous avons d’ailleurs écrit un article qui t’explique comment te constituer un réseau qui te ressemble, tu peux le lire ici.
Depuis, les années ont passé et l’activité de Loris s’est énormément développée : il a réussi à prouver à sa mère qu’il pouvait vivre de sa passion et en faire une activité rentable.
Et sa maman est devenue sa première fan !
Le risque réel de se lancer
Quand Loris s’est lancé, il avait bien pesé le pour et le contre, il avait mesuré les risques qui n’étaient pas énormes, en fin de compte…
Au pire, je reviens dans le BTP… on dit souvent qu’il faut 3 ans pour que ça marche… donc ça sera jamais trop tard pour revenir… »
Loris
Si tu décides de te lancer en tant qu’entrepreneur, le risque reste minime : si tu mets les choses à plat, tu te rends vite compte que le pire qui puisse se passer, c’est que ton projet échoue et que tu retrouves un travail dans le secteur où tu travaillais jusqu’à présent.
Car si tu as réussi à obtenir ton emploi actuel, c’est que tu peux le refaire, non ?
Et en plus, tu auras plus d’expérience que la première fois…
Et tu auras appris de tes erreurs…
Il n’y a jamais d’échecs… c’est un de mes principes. Il n’y a jamais d’échecs, on apprend toujours. »
Loris
Si tu veux te lancer en freelance sans risque, on t’offre un guide qui va te donner les clés pour réussir ta transition et lancer ton activité de créateur. Tu peux le télécharger ici :
Comment passer d’employé à créateur vidéo freelance ?
Les débuts de Loris en vidéo, une transition en douceur
Tout a commencé au moment de ses études. Dans son école d’ingénieur, Loris Monteux devait réaliser une mission en entreprise à l’étranger. Mais travaillant déjà en alternance toute l’année, Loris avait envie de faire autre chose.
Je n’avais pas forcément envie de faire ce que je fais déjà en France, dans une autre société, en anglais, à l’étranger. »
Loris
Avec deux potes, ils ont décidé de partir pour Bali afin d’aider une association qui forme les locaux à différentes compétences : cours d’anglais, d’hygiène, d’écologie et de biodiversité, etc.
Ils ont proposé à l’asso de former des gens sur place sur les techniques de construction pour les écoles, etc.
Le projet a été accepté et par son école, et par son entreprise en alternance qui l’a libéré pour qu’il parte 3-4 mois à Bali pour réaliser ce projet tout en continuant à le rémunérer.
Et c’est là que tout a commencé.
Loris est parti avec la GoPro 3 (qui venait de sortir à l’époque).
C’était la première fois qu’il partait aussi longtemps en voyage, la première fois qu’il partait aussi loin et qu’il découvrait l’Asie…
Il en a donc profité pour capturer un maximum d’images. Loris dégainait sa caméra à chaque occasion.
Retour en France.
À cette époque-là, Loris a un petit PC, sous-puissant, impossible de lire les fichiers.
Il se décide alors à investir dans un petit MacBook pro pour monter ses vidéos.
Pour monter sa vidéo de retour de voyage, il utilise alors iMovies et partage sa vidéo aux copains.
C’est un déclic pour Loris.
Comment débuter avec un petit budget
C’est d’ailleurs avec ce même MacBook pro que Loris montait toutes ses vidéos professionnelles jusqu’à présent — y compris le film de 1 h 5, « Premiers pas vers un voyage engagé ».
Il montait en proxy : c’est-à-dire que ton ordinateur va transformer tes fichiers 4K en fichiers plus léger le temps du montage. Mais à l’export, ce seront les fichiers HD qui seront traités.
C’est d’ailleurs ce que te conseille Loris si tu n’as pas les moyens d’acheter un ordinateur à 5 000 euros. Tu mettras seulement plus de temps à l’import et à l’export, mais si tu commences, cela reste une très bonne alternative. Et tu peux lancer ces deux étapes la nuit pour ne pas perdre de temps.
La passion des voyages et de la vidéo
Peu de temps après, son entreprise l’envoie en mission au Québec, il en profite pour continuer à tourner à la GoPro pour sortir des vidéos de ses voyages.
Et ainsi de suite.
Parallèlement, il se rend compte que son voyage à Bali l’a transformé. Il rêve d’autre chose que de son travail actuel. Et toutes les occasions de faire des vidéos sont bonnes…
Tout son argent passe dans les voyages et le matos vidéo.
Petit à petit, il s’équipe.
La phase dure à peu près un an.
Comment Loris Monteux a-t-il trouvé son premier contrat freelance ?
Il étudie toujours en alternance. Dans son école d’ingénieur, il est membre du BDE (Bureau des élèves) et s’occupe d’organiser les soirées pour le compte de l’école.
Lors d’une de ces soirées, il a la chance de rencontrer le gérant d’une de ces boîtes de nuit où les soirées se déroulent.
Loris en profite pour lui proposer de lui faire une vidéo qui met en valeur son établissement :
Je te fais une petite vidéo, j’ai envie de tester en fait. Laisse-moi les portes ouvertes et carte blanche pour que je puisse filmer… après tu en fais ce que tu veux… »
Loris
Le gérant lui donne son accord, mais lui explique bien qu’il n’a pas de budget de prévu pour ça.
Loris doit être conscient qu’il ne sera pas payé pour ses services.
À la livraison de la vidéo, le gérant est bluffé. À tel point qu’il décide de lui acheter la vidéo.
C’est le début d’une collaboration qui va durer 3 ans.
Des petits revenus récurrents
Loris s’occupe de filmer des pools party en région parisienne tous les week-ends.
Sans compter qu’à cette époque, les sorties c’est vraiment son truc.
À cette époque, Loris est payé 150 euros pour des tournages de 15 h à 3 h du matin et encore 150 euros pour le montage.
Autant dire, rien du tout.
Mais il fait ses armes et se développe un portfolio, petit à petit pendant presque un an. Il travaille essentiellement sur ses week-ends et pendant les vacances.
J’ai compris que je pouvais toucher un petit peu d’argent en faisant ce qui me plaisait et en étant un peu libre et en ayant aussi toujours un relationnel client avec un cahier des charges qui s’applique au domaine. »
Loris
Son contact est ultra rigoureux, il demande énormément de corrections et de retours à Loris.
Loris a bien conscience qu’il n’est pas assez payé pour le travail fourni. Mais en même temps, ça lui permet de s’améliorer en continu et de trouver des solutions créatives face aux demandes de son client.
Parallèlement, ce contact a une agence de communication et se dit qu’il pourrait peut-être intégrer Loris à son pôle vidéo…
Au fil du temps, ils deviennent amis. C’est d’ailleurs cette personne qui pousse Loris à se lancer en vidéo.
6 mois pour construire son projet et se lancer
Plus ses compétences en vidéo se développent, plus on lui propose des contrats vidéo.
À ce moment-là, Loris commence à mûrir sa réflexion.
Il pense désormais sérieusement à se lancer à son compte.
J’avais de plus en plus de demandes. Je suis arrivé à un stade où il fallait que je pose… on m’avait appelé pour faire un projet au Népal et il fallait que je pose des congés pour pouvoir partir faire ce projet, donc… »
Loris
À ce moment-là, Loris se dit que s’il commence à refuser ce type de projets et qu’il se cantonne à filmer des événements le week-end, son activité va stagner et qu’il va se couper de plein d’opportunités.
Il se rend bien compte que s’il veut faire décoller son activité, il doit travailler sur le réseau. Et la meilleure solution, c’est d’aller aux événements pour filmer et rencontrer du monde. Passer du temps pour monter une audience sur ses réseaux sociaux, etc.
Surtout qu’à ce moment-là, le chantier sur lequel Loris travaille est difficile et Loris se sent à la limite du burn-out.
C’est décidé, il se lance.
Trouver des clients en vidéos
La seule personne que Loris ait jamais démarchée, c’est le gérant de la boîte de nuit.
Par la suite, les clients sont venus naturellement à lui.
Mais comment a-t-il fait ça ?
La puissance des réseaux sociaux pour te faire connaître
Loris a pris conscience très tôt de la puissance des réseaux sociaux et de la nécessité d’être très actif dessus.
C’est allé très vite. On va dire que mes 16 ou 17 000 abonnés, je les ai pris en un an et demi. Et j’ai pris que 6 000 en trois ans. »
Loris
Il est arrivé sur Instagram avant que ce soit saturé et a commencé à partager ses vidéos. À l’époque, il y avait très peu de personnes qui faisaient des vidéos de voyage.
Même si la concurrence est plus forte, Loris te conseille d’investir beaucoup d’énergie dans tes réseaux sociaux. Car pour toi, c’est une vitrine gratuite où tu peux afficher ton contenu, ta créativité, ta ligne éditoriale et ta personnalité.
De son côté, il gère ses réseaux de manière spontanée, il poste sur le moment, quand il pense que ça peut être intéressant pour son audience. Il a conscience qu’il pourrait travailler plus sur ses réseaux, mais actuellement, il lui manque du temps.
Par contre, il essaie vraiment de répondre à tous ceux qui le contactent.
À l’époque, quand je posais mes questions à des gens que j’admirais en vidéo, personne ne me répondait. Et je trouvais ça super frustrant […] qu’une personne ne prenne pas le temps. »
Loris
D’ailleurs, Loris a rencontré un de ces clients grâce à ses réseaux sociaux : Christopher Wangen (Christopher vend des formations en immobilier et son activité a décollé depuis quelques années). Christopher était un des followers de Loris qui s’intéressait à ses vidéos de voyage !
La puissance du réseau
Loris est quelqu’un de très sociable. En postant sur les réseaux, il avait souvent des personnes qu’il connaissait qui le contactaient pour des projets ou qui le référaient à des entreprises.
Par exemple, des anciens collègues ou des amis de l’école d’ingénieur vont faire appel à lui dès qu’il y a des besoins en communication photo, vidéo, drone, etc.
D’ailleurs, que ce soit pour les RS ou pour se bâtir un réseau solide, Loris te conseille de rester toi-même et d’être dans une démarche positive.
Aussi, évite de te survendre, n’hésite pas à relancer les personnes et parle de ton projet à un maximum de personne autour de toi.
Tu peux aussi aller dans les événements dédiés aux entrepreneurs, Loris a rencontré pas mal de monde comme ça.
Tu avances avec des gens qui grandissent et puis… ces gens que j’ai rencontrés au début, ils ont tous grandis et leur boîte bosse bien… et c’est des gens avec qui je travaille régulièrement. »
Loris
Au début, ces personnes viennent de se lancer, elles n’ont pas forcément de gros budgets pour que tu travailles avec elles. Mais par contre, au fil du temps, leur activité se développe et elles peuvent te consacrer des budgets intéressants.
Ces personnes peuvent aussi être de vrais appuis, de vrais soutiens quand tu démarres ton activité.
Travailler avec des influenceurs
Au fil des années, Loris Monteux a travaillé avec plusieurs influenceurs dans leurs domaines.
De cette manière, il a pu profiter de leur visibilité, ce qui a boosté le développement de son entreprise.
On a donc profité de l’interview pour lui poser nos questions à ce sujet et comprendre comment il s’était retrouvé à travailler avec des influenceurs.
Finalement, la réponse est plutôt simple, il n’y a pas de secrets : en postant son travail sur les réseaux sociaux ou lors d’événements, il s’est fait remarquer.
Par exemple, sa collaboration avec Alex Vizéo a démarré quand un jour, Alex a vu sa vidéo et lui a laissé un commentaire. Ils ont commencé à échanger, ils ont sympathisé et au final, un projet commun a émergé : un trip en Iran.
De même, Loris a commencé à travailler avec Christopher Wangen bien avant qu’il ne soit connu dans l’entrepreneuriat et l’immobilier au tout début de son activité.
La force du projet personnel
Ce voyage en Iran était avant tout un projet personnel d’Alex et Loris. Ils ont eu envie d’associer leurs forces : la transmission des voyages, le côté immersion pour Alex et les belles images et la réalisation pour Loris.
À cette époque-là, Alex avait d’ailleurs une belle visibilité et travaillait beaucoup avec les offices de tourisme.
Le projet a énormément plu, autant au public, qu’aux professionnels du tourisme.
Loris et Alex ont alors reçu plusieurs commandes pour répliquer ce format de vidéos.
Bien entendu, dans ton activité, tu devras faire des projets plus « alimentaires » pour pouvoir payer tes factures à la fin du mois.
Mais là-dessus, on est d’accord avec Loris : privilégie au maximum tes projets personnels dans ton travail.
Car souvent, ce sont ces projets personnels qui vont t’amener les meilleurs clients. C’est pourquoi tu dois absolument les prioriser dans ton activité.
Et souvent, souvent, c’est les projets perso qui amènent beaucoup plus d’opportunités derrière… »
Loris
Les projets personnels sont une très belle manière de montrer ta créativité et tes compétences sans avoir les contraintes de tes clients.
Tu leur montres que tu as aussi un intérêt personnel dans la thématique, qui n’est pas relié uniquement à l’argent.
Est-ce que tu penses te lancer dans un projet personnel ?
Lis ce guide, on te montre comment ton projet personnel peut booster ton activité de créateur :
Quels contrats vidéos pour Uni prod ?
Gérer des projets de A à Z
Dans son activité actuelle, Loris aime le fait de pouvoir gérer un projet de A à Z, de la conception à la livraison au client.
J’aime tout. J’aime autant l’approche client, que la négociation, la préparation ou le tournage et le montage. »
Loris
Du coup, Loris refuse les contrats de montage sans la prise de vue rattachée (sauf sa dernière vidéo réalisée pendant le confinement, mais ses clients étaient formés ). Ça lui évite de se retrouver dans des situations difficiles où on pourrait lui reprocher que la qualité n’est pas au rendez-vous alors qu’il n’a pas le contrôle sur la prise de vue.
Par contre, il a déjà réalisé de la prestation de prise de vue drone sans intervenir dans le montage, mais uniquement pour des conditions très particulières.
C’est rare que je fasse du cadrage ou assistant-cadreur juste comme ça. En général, j’essaie de prendre, avec ma boîte le projet global de A à Z. Loris essaie d’apporter à Uni prod, son entreprise, des contrats plus complexes avec des projets dans leur globalité. »
Loris
Proposer ses services dans différents secteurs
Les vidéos des voyages de Loris ou celles réalisées pour les offices du tourisme ne sont pas les plus rentables, mais elles ont l’avantage de faire rêver les gens et de lier les deux passions de Loris.
Loris Monteux a pris le parti de diversifier ses secteurs d’activités : ainsi, il produit aussi des vidéos pour le BTP ou les gros événements corporate. C’est d’ailleurs dans ces secteurs que se trouvent ses plus gros clients.
Si tu suis Loris sur ses réseaux, tu ne verras pas forcément ce type de vidéos sur Instagram, car elles n’ont pas vraiment leur place. Par contre, tu peux les voir sur LinkedIn.
Garde ça en tête : partage tes créations sur les réseaux sociaux adéquats si tu veux des résultats.
Le fait d’avoir multiplié les secteurs d’activité dans lesquels il fait de la vidéo donne une sécurité supplémentaire à Loris aujourd’hui : si un secteur est en difficulté (comme le tourisme risque de l’être dans les prochaines années), il a une clientèle dans d’autres secteurs, cela lui permet de rebondir.
Quelques conseils de Loris pour cartonner dans ton activité :
La base, c’est de bien écouter et comprendre tes clients.
Il faut aussi apporter une attention particulière à la communication dans la gestion d’un projet : Loris te recommande aussi de « calmer » le client si ses demandes sont irréalistes au vu du budget, de la technique ou de tes compétences.
Réaliser des vidéos : le processus de travail de Loris Monteux
Pour les vidéos de voyage et d’événements, Loris essaie toujours d’arriver à destination avec un œil neuf.
Pour de garder sa créativité, Loris évite de trop regarder ce que font les autres.
Clairement j’y vais un peu les mains dans les poches, en me disant : on va voir ce qui se passe, le ressenti que j’ai. Et le but c’est de retransmettre exactement ce qu’il s’est passé, que ce soit un événement ou un voyage. »
Loris
Le vidéaste ne planifie pas vraiment ses vidéos : il filme quand il voit quelque chose d’intéressant, une couleur, un angle particulier, une atmosphère. Il se base beaucoup sur ses acquis techniques en tournage et au montage pour livrer ce type de vidéos.
Il utilise cette méthode aussi dans le cas des vidéos réalisées sur les chantiers.
Par contre, pour les vidéos de 30 secondes, les pubs, le processus de travail est vraiment différent : storytelling, scénario, story-board et validation du client à chacune de ces étapes.
Le processus y est plus structuré.
Mais qu’en est-il pour les longs formats ?
Nous avons voulu creuser sur la création de son documentaire réalisé avec Alex Vizéo.
Premier pas vers un voyage engagé — un film de Loris Monteux et Alex Vizéo
Le projet coup de cœur de Loris
Loris est vraiment très fier de son film Premiers pas vers un voyage engagé . Tu peux d’ailleurs le regarder ici :
Il a passé énormément de temps sur ce projet qui lui tenait beaucoup à cœur.
C’était le moment de faire passer ce message et de faire des choses qui me tenaient vraiment à cœur. »
Loris
Alex et Loris ont voulu combiner leurs compétences pour montrer comment ça se passe un projet humanitaire quand on y connait rien, quand on est deux blancs sans vraiment d’expérience dans le domaine.
J’ai toujours admiré les gens qui avaient des particularités, des compétences et qui les mettaient à la disposition des autres pour faire passer un message, pour aider, pour faire de l’humanitaire. »
Loris
Ce projet c’est près d’un an de préparation.
Des galères à n’en plus finir.
Le tournage s’est déroulé au Congo.
Loris a lutté pour obtenir son visa : comme son entreprise est une boîte de production vidéo, les autorités du pays pensaient qu’il était journaliste… cela a créé des problèmes. Jusqu’au dernier moment, ce n’était pas acquis qu’il puisse partir.
Le Tournage d’un documentaire engagé
Pour Loris, ce tournage au Congo a été assez éprouvant. L’insécurité sur place a été difficile à vivre.
Ce que je ne recommande à personne. Et moi je n’y retournerai plus là-bas, parce que c’est trop dangereux. »
Loris
À son retour, Loris a mis un mois à s’en remettre : la pauvreté, la guerre et la misère, tout ça l’a vraiment retourné.
Il avait l’impression que leur mission n’avait servi à rien tellement les besoins étaient grands.
Le décalage était trop grand avec sa vie à Paris.
Alors pourquoi cette destination ?
Ils sont partis avec Ludovic Hubler de Travel with a mission qui travaillait déjà avec le Congo et a pris contact sur place pour mettre le projet sur pied. Mais ils auraient aussi bien pu partir en Inde ou ailleurs.
À travers ce projet, ils ont pu mettre en avant plusieurs initiatives comme la construction d’une école, la distribution de matériel scolaire, la construction d’un puits, un cyber café, etc.
L’idée c’était que chaque spectateur puisse trouver une initiative à laquelle il pouvait se connecter et de donner l’impulsion à l’engagement humanitaire, que ce soit sur place ou grâce à un don.
Pour que le plus de personnes se retrouvent dans ce premier pas, dans l’engagement et dans l’humanitaire. »
Loris
Le film
À la sortie de leur documentaire, Alex et Loris étaient très nerveux.
Ils se demandaient comment le public allait recevoir ce film.
Est-ce que le public allait vraiment s’y retrouver ?
Est-ce que ça allait donner aux gens envie de s’engager dans ce type d’action ?
Finalement, les retours ont été majoritairement positifs et le peu de retours négatif a donné lieu à des échanges très constructifs.
Dans la réalisation de ce film, Alex et Loris ont tout montré : leurs doutes, leurs échecs, etc.
Ils ont essayé d’être le plus transparents possible.
Le prochain projet personnel de Loris Monteux
Loris travaille sur un nouveau projet qui lui tient à cœur en collaboration avec des amis coachs dans le sport.
Ses amis vont accompagner une personne tétraplégique qui ne se laisse pas abattre : elle a fait une école de commerce et bosse dans une entreprise et essaie de voyager dès qu’elle le peut.
Et son rêve, c’est de courir le Marathon de Paris.
Ils ont donc décidé d’aider Jérémy à accomplir son rêve : ils vont acheter une joelette pour pouvoir courir le Marathon avec lui.
Ils seront une équipe de 10 personnes qui se relaieront pour pousser.
Loris de son côté va créer un documentaire qui raconte cette aventure et cette histoire d’amitié. Ce sera également l’occasion de mettre en avant l’association des parents de ce jeune homme qui permet aux personnes en situation de handicap de s’installer en colocation.
Le Marathon prévu le 5 avril a été reporté au mois d’octobre en raison du Covid-19.
Une lecture recommandée par Loris Monteux
Où suivre Loris Monteux ?
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Candie dit
Très intéressante cet interview de Loris, plein d’informations pertinentes sur son parcours ! Merci pour le partage !! 😁
Et bonne lecture de L’Alchimiste, un superbe livre… 😉
Clem et Mumu dit
Merci ! Le parcours de Loris est une belle leçon 😀