Le minimalisme vous intrigue ? Nous aussi ! C’est pourquoi nous avons décidé de laisser la parole à Léonore du blog Voyager & Découvrir pour qu’elle nous partage ses réflexions sur le sujet ainsi que ses conseils pour adopter ce style de vie progressivement. Bonne lecture !
Le choix d’une vie nomade
Il y a « voyager » et « voyager ». Ou devrais-je dire, il y a « partir en voyage » et « partir pour une vie nomade ». Deux modes de voyage bien différents qui, pourtant, se rejoignent et finissent généralement par s’unir.
Le premier, voyager pour explorer le monde, partir à la conquête de nouvelles terres et de nouvelles cultures, ressemble à des vacances mais dure généralement bien plus longtemps. Pour un mois, deux mois, une année. Partir en voyage est une façon de s’évader du quotidien pour découvrir de nouvelles choses pour une durée déterminée ou presque.
Le deuxième, voyager tout en s’engageant dans une vie alternative, celle d’une vie nomade – sur la route –, est un choix de vie radicalement différent du mode de fonctionnement de notre société occidentale, une nouvelle direction que l’on prend pour vivre, en un sens, en toute liberté.
Je te disais plus haut que ces deux conceptions du voyage se rejoignent. En effet, une fois parti sur les routes du monde, la fièvre du voyageur te prend et te conduit parfois à t’engager dans la deuxième façon de voyager. Pour la vie. Ou du moins, tant qu’il est possible.
L’adaptation à une vie nomade
Phénomène récent qui gagne de plus en plus de jeunes entre 25 et 35 ans, le choix d’une vie nomade n’est pas anodin mais surtout n’est pas surprenant au vu de ce que vit notre génération. Tout comme ces jeunes gens devenus des nomades modernes, j’ai décidé moi-même de m’engager sur cette voie. En réfléchissant un peu, en suivant mon cœur beaucoup.
Mais cette vie alternative demande quelques sacrifices, ou plutôt, un travail sur soi pour se sortir de cette société dans laquelle nous vivons. Habitués à une vie réglée, à être guidés dans nos consommations et dans notre emploi du temps quotidien, nous sautons dans le vide si nous choisissons cette vie.
Premièrement parce qu’il faut se contenter de peu, du strict nécessaire et, deuxièmement, il faut apprendre à vivre par soi-même, hors des sentiers battus.
Cette nouvelle vie qui s’offre à toi, si tu choisis le nomadisme, ouvre la porte à la nouveauté, à l’inconnu, à l’imprévu. Toutefois elle t’offre une liberté incroyable, une prise de conscience qui, bien souvent, te conforte dans ton choix, mais surtout elle peut t’ouvrir la voie au minimalisme.
Viens avec moi, je vais te raconter mon expérience, comment ce choix de vie m’a ouvert au minimaliste mais aussi comment le minimalisme se traduit une fois sur la route.
Quand voyager te fait prendre conscience
C’est en voyageant que ma prise de conscience s’est précisée, mais je dois t’avouer que, bien avant de partir, l’état de la planète me préoccupait déjà. La société de consommation dans laquelle nous vivons me consternait et me révoltait. Mais née dans ce monde, il m’était difficile d’en sortir.
Et même, encore aujourd’hui j’ai de la peine à imaginer qu’on puisse y sortir totalement. Mais dans tous les cas, à l’approche de mon départ, j’ai décidé de désencombrer ma chambre et de faire le point sur la façon dont je consommais – l’impact que cela avait.
Mes premiers pas vers le minimalisme
Je savais pertinemment qu’en partant à l’aventure sur les chemins du monde je n’allais pas avoir besoin de toutes ces affaires qui s’empilaient dans mon armoire, de tous ces livres joliment alignés sur mon étagère et de toutes ces chaussures portées qu’une seule fois.
J’ai donc trié : ce qui me semblait utile à une vie sur la route et ce qui ne l’était pas. Deux tas. Mais deux tas étrangement de la même taille… Comment le tas « utile » allait bien pouvoir rentrer dans mon sac-à-dos de 60L ? Impossible ! Il a fallu faire un troisième tas : les choses au cas où qui resteront chez mes parents.
Ça y est, mon sac était fait avec quelques affaires. Je m’envolais à des milliers de kilomètres de la Suisse afin d’inaugurer ma nouvelle vie.
Après des semaines et des mois à voyager, bien qu’ayant fait le tri, des affaires restaient intouchées au fond du sac. Le constat était sans appel. Nous achetons sans cesse et possédons bien trop de choses. Nous consommons en pensant que notre bonheur sera comblé, que nous serons heureux avec le dernier jeans à la mode assorti à un sac hors de prix (réalisé dans des conditions qu’on s’obstine à ne pas vouloir connaître).
Mais une fois en voyage, nous nous rendons compte que tout cela n’a pas d’importance, que ce qui compte vraiment est au-delà du matériel. C’est ce que j’ai vu au fond de mon sac.
Aller plus loin dans la démarche minimaliste
C’était bien joli, j’avais vidé mon armoire, empaqueté le minimum, mais je me suis rendue compte qu’être minimalisme ne s’arrêtait pas là. Comme je te disais plus haut, j’avais également réfléchi sur ma façon de consommer. Mais jusqu’au voyage je ne m’étais pas vraiment repenchée sur la question, pensant qu’alléger ma vie sur le plan matériel était suffisant.
J’étais partie pour découvrir le monde et je me suis retrouvée à fuir cette société de consommation. Les pensées et réflexions, que seuls les voyages permettent d’avoir, ont quelque chose de profond, de sincère et d’incontestablement juste. Nous nous découvrons finalement, nous évoluons et changeons notre façon de penser mais surtout de voir le monde.
Voyageur minimaliste : au-delà du simple « partir léger ».
Le minimalisme est un mode de vie où l’on choisit de désencombrer notre vie afin de retrouver le véritable chemin du bonheur. En allégeant notre vie du matériel superflu, nous allégeons notre esprit. Nous sommes finalement plus légers et avons désormais l’occasion d’ouvrir les yeux sur ce qui compte véritablement.
En se contentant du nécessaire, nous décidons de réduire notre impact dû à notre consommation. Bien que certains n’y voient que l’épuration des biens matériels dans la maison, j’y vois davantage une réflexion globale sur notre façon de vivre. Du désencombrement à la réduction de nos achats généraux, nous décidons de vivre une vie engagée et réfléchie afin que nous laissions le minimum de traces.
Le minimalisme en voyage
Le minimalisme prend alors tout son sens une fois sur la route. En effet, je pense qu’un voyageur sait mieux que quiconque que ce qui compte véritablement n’est pas d’accumuler du matériel mais plutôt d’accumuler des expériences, des moments partagés, des sourires échangés, des sensations uniques, des découvertes, etc. Mais être minimalisme ne se réduit pas à « partir léger », partir avec un sac de 8 kilos.
Comme mentionné plus haut, le minimalisme va au-delà de la simple réduction du matériel. Il s’engage sur les terrains de la réflexion écologique et, en tant que voyageuse, il me semble logique de se préoccuper de l’état de notre planète. Ne trouves-tu pas ?
Est-ce que je me considère comme minimaliste ?
Je dois t’avouer que je ne pense pas l’être encore totalement. A l’image d’un choix d’une vie nomade, devenir minimalisme demande du temps, un travail sur soi et une certaine mise en place.
Il est difficile de tout quitter, de tout changer du jour au lendemain. Mais en y allant petit à petit, nous y parvenons. Et à la clé, il y a que des avantages :
- Des grosses économies (et en tant que voyageur, il est toujours sympathique d’économiser par-ci par-là),
- Avoir moins mal au dos (si tu voyages sac-à-dos, tu comprendras),Avoir moins de rangement à faire (si tu vis dans un van aménagé ou dans une tiny house tu sais que le désordre arrive vite),
- Avoir plus de temps pour vivre (au revoir les heures passés à réfléchir à la tenue du jour et place au temps pour vivre pleinement),
- Avoir un impact écologique moins important,
- Être plus serein car moins inquiet vis-à-vis des choses que l’on pourrait nous voler par exemple,
- Être indépendant, libre et heureux !
En devenant minimalisme, on se contente de peu, on « s’auto-suffit » en un sens. Nous ne dépendons plus des choses matérielles. C’est sans doute en se libérant de ceci que nous pouvons finalement être libre !
Conseils pour voyageurs minimalistes
Le minimalisme t’a toujours attiré mais tu ne sais pas vraiment comment commencer ? Surtout qu’en voyage, il te semble difficile de pouvoir maîtriser ta façon de consommer (ex. les sacs plastiques donnés automatiquement au marché, les objets qui s’abiment vite et qui doivent être remplacés, etc.).
Quelques conseils pour t’engager sur ce chemin-là :
- Achète toujours des affaires de bonne qualité. Elles dureront plus longtemps, surtout en privilégiant les « garanties à vie ». Certaines marques d’habits, notamment, fournissent du matériel garanti à vie, comme par exemple Patagonia. Alors oui, ce sera un coût plus élevé mais, sur le long terme, ce sera vite rentabilisé et ton impact sera quasiment nul. De plus, en choisissant des habits minimalistes, c’est-à-dire, des habits simples, basiques et unis, tu n’auras plus aucun souci d’assortiment. Tout ira ensemble et donc plus besoin de « compléter » ta garde-robe.
- Prend dans ton sac-à-dos des petits sacs en tissu réutilisables que tu peux donner aux marchands.
- Procure-toi des boîtes pliables et réutilisables si tu es dans un pays où la street food est une coutume locale. Elles sont légères, se rangent n’importe où sans prendre de place et comme ça tu évites de contribuer à la production de plastique.
- Utilise des pailles en métal ou en bambou pour tes milkshakes ! Les pailles sont catastrophiques pour l’environnement.
Alors, prêt-e pour l’aventure ?
En voyageant avec le strict minimum, tu privilégieras les expériences de la vie, tu te sentiras libre et serein-e, comme allégé-e mentalement puisque déjà allégé-e sur le plan matériel. La transition demande certes du temps et du courage mais au final ce n’est rien d’autre que la liberté et le bonheur.
Le minimalisme ne peut convenir à tout le monde, c’est vrai. Mais il peut ouvrir à la réflexion et surtout à une prise de conscience qui, je pense, est indispensable à notre génération. En tant que nomades modernes, nous sommes sur la route pour découvrir la beauté de la planète, pas pour la détruire.
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